(3) La présence inégale, mais croissante, des jeunes filles

Les jeunes filles sont minoritaires dans les classes préparatoires, puisqu'elles ne représentent, en 2005-2006, que 41,6 % de l'ensemble des effectifs .

Comme l'a relevé M. Christian Baudelot, chercheur à l'Ecole normale supérieure, lors d'un colloque sur le thème « Démocratie, classes préparatoires et grandes écoles », la « percée des filles s'est effectuée avec retard et sur un rythme moins soutenu qu'ailleurs » 12 ( * ) . Encore faut-il rappeler que le point historique de départ était à zéro, les grandes écoles étant à l'origine exclusivement réservées aux jeunes hommes.

Ainsi, leur part dans l'ensemble des effectifs de CPGE a progressé d'environ 10 points depuis 1975, les jeunes filles contribuant, à un rythme près de trois fois supérieur à celui des garçons, à la croissance globale des effectifs observée sur la période 13 ( * ) .

Toutefois, les marges de progrès sont encore fortes, dans la mesure où les jeunes filles sont plus nombreuses à accéder au second cycle général et technologique - dont elles représentent 54,8 % des effectifs en 2005-2006 -, et obtiennent par ailleurs de meilleurs résultats scolaires, leur taux de réussite au baccalauréat général dépassant de plus de trois points celui des garçons. Ainsi, en 2005, près de 59 % des admis au baccalauréat général sont des filles , dont 82,4 % en littéraire (L), 64,5 % en filière économique et commerciale (ES) et 46,6 % en filière scientifique (S).

Il convient cependant, pour les CPGE, de nuancer l'analyse selon les filières, la présence des jeunes filles étant très inégale de l'une à l'autre :

- elles sont très minoritaires dans les classes scientifiques , qui constituent le principal contingent des effectifs des CPGE ; elles y représentent moins de 30 % des effectifs (contre 18 % en 1975 et 23 % en 1990), avec là aussi de fortes nuances, puisqu'elles constituent par exemple près de 70 % des effectifs des filières biologiques, préparant aux écoles d'agronomie ;

- elles dominent très largement les effectifs des classes littéraires , où elles sont présentes à plus de 75 % (elles étaient déjà 70 % en 1975) ;

- les classes économiques sont les plus équilibrées : les jeunes filles y sont majoritaires, représentant un peu moins de 55 % des effectifs (contre 40 % en 1975).

Tous milieux sociaux confondus, 17 % des filles obtenant une mention au baccalauréat poursuivent en CPGE, contre 25 % des garçons.

* 12 « Démocratie, classes préparatoires et grandes écoles », Colloque organisé en mai 2003 par les associations de professeurs de classes préparatoires et la Conférence des grandes écoles.

* 13 De 1975 à 2002, les effectifs des filles ont augmenté de 172 %, alors que ceux des garçons progressaient de 60 % (source : intervention de Christian Baudelot, colloque précité).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page