II. FAIRE DE L'ORIENTATION UNE GRANDE CAUSE NATIONALE

Votre groupe de travail est conscient du fait que le baccalauréat étant le terme de toute une scolarité secondaire, il se trouve en partie déterminé par les pratiques de l'ensemble du système éducatif, en particulier du point de vue de l'orientation.

A cet égard, votre rapporteur souhaite rappeler le consensus qui règne sur cette question, qui a déjà fait l'objet de nombreuses réflexions approfondies 20 ( * ) . Jusqu'ici, elles n'ont pourtant jamais été suivies d'effet.

Pourtant, il paraît grand temps de passer aux actes.

L'état des lieux dressé par votre groupe de travail montre en effet que les freins sociaux qui viennent faire obstacle au développement de l'accès au baccalauréat jouent encore à plein. Il importe donc d'en tirer toutes les conséquences, en transformant en particulier radicalement la manière dont l'orientation est envisagée dans notre pays.

A. FAIRE DU COLLÈGE L'ANTICHAMBRE DES ÉTUDES GÉNÉRALES ET PROFESSIONNELLES

A cet égard, il n'est d'orientation qui ne se prépare. Or, pour l'heure, chacun s'accorde à reconnaître que cette préparation est faible et que la question de l'orientation ne se pose en 3 e que pour les seuls élèves dont le niveau dans les enseignements généraux ne leur permet d'espérer poursuivre dans la voie générale. Envers et contre tout, l'orientation par défaut demeure .

Cela n'a toutefois rien de surprenant. Dès lors que le collège a pour seule vocation réelle de préparer à la poursuite d'études au lycée général et technologique, la question de l'orientation ne peut se poser que pour celui qui ne parvient pas à suivre avec profit les enseignements dispensés actuellement au collège.

Pour qu'il y ait un choix réel, il faut par nature qu'il y ait une alternative d'au moins deux branches. Tel n'est pas le cas. L'élève en difficulté sera orienté vers les filières professionnelles, le système scolaire ne l'autorisant pas à faire autrement ; l'élève qui parvient à suivre ira en seconde générale et technologique, sans se poser un seul instant la question de savoir s'il aurait pu être attiré par une formation professionnelle. Au demeurant, comment le pourrait-il, puisqu'il n'a presque jamais été mis au contact de l'univers professionnel, si ce n'est par l'effet de son milieu d'origine ?

Pour que l'orientation ait un sens, il faut donc que le collège devienne l'antichambre des études générales, technologiques et professionnelles, ce qui signifie que ces trois dimensions doivent être présentes dans la scolarité de tout collégien.

Des efforts ont récemment été faits, via en particulier la mise en place du parcours de découverte des métiers et des formations, dont la principale vertu est de s'adresser à tous les élèves, et non pas, comme l'option de découverte professionnelle en 3 e dans ses deux formes, à ceux qui sont plus ou moins susceptibles d'être orientés vers une filière professionnelle.

Pour autant, ces efforts sont encore profondément insuffisants, le parcours de découverte des métiers et des formations restant essentiellement pour l'heure une simple formalisation générale des actions qui avaient d'ores et déjà cours. Un pas supplémentaire devra donc être très rapidement franchi.

Proposition n° 3 - Faire du collège la porte d'entrée des études générales et professionnelles.

* 20 Rapport n° 81 (1996-1997) de la mission d'information sur l'information et l'orientation des étudiants des premiers cycles universitaires de MM. Adrien Gouteyron, Jean Bernardaux et Jean-Pierre Camoin.

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