B. LA CRÉATION D'ENTREPRISE, VOIE PRIVILÉGIÉE D'INSERTION

Comme cela était proclamé par la loi de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005, la création d'entreprise constitue une voie privilégiée d'insertion.

Dans cet esprit, ainsi que l'a très justement souligné M. Jacques Attali devant la mission, « malgré la politique générale de l'emploi qui consiste à aider les gens à sortir du chômage, il ne sera pas possible de créer les conditions permettant à tout le monde de devenir salarié. C'est pourquoi il est fondamental d'encourager la création d'emplois indépendants et donc d'entreprises ».

1. Un potentiel très important du fait de la place du secteur informel

Le secteur informel , qui représente environ 12 % du PNB français , occupe une place très importante en Europe, notamment en France, et est actuellement en plein essor.

L'existence dans notre pays d'un « vivier » de créateurs d'entreprise potentiels ne fait pas de doute, et ce y compris parmi les populations a priori les plus éloignées du marché du travail .

« La plupart des gens au chômage, qui se trouvent marginalisés et dans un grand état de détresse morale, peuvent créer leur entreprise et retrouver leur dignité », a souligné à cet égard M. Jacques Attali. « Evidemment, la création d'entreprise par des jeunes des cités ne saurait à elle seule résoudre tout le problème de l'exclusion. Mais elle peut aider un certain nombre de personnes en situation de désespérance à s'en sortir et à exprimer toute l'énergie, la force et la créativité qu'elles ont en elles ».

Les expériences réussies de micro crédit témoignent de la motivation des porteurs de projets. Selon la présidente de l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie), Mme Maria Nowak, les personnes soutenues « s'engagent pleinement dans leur projet. Elles veulent vraiment s'insérer socialement et notre fonction est de leur apporter l'appui financier et technique dont elles ont besoin ».

Les populations les plus jeunes et les plus éloignées de l'emploi sont souvent les plus motivées par la création d'entreprise. Comme l'a souligné Mme Nowak, « les jeunes souhaitent largement s'engager dans cette voie. Un tiers des nouveaux emplois créés est le fait de fondateurs d'entreprises, dont 40% sont des chômeurs. Ce pourcentage n'est donc pas marginal. En même temps, seulement 4% des chômeurs créent des entreprises. Ce taux pourrait passer à 10 % ou 15 % sans aucune difficulté ».

L' utilité économique et sociale de l'entrepreneuriat est donc incontestable. « La création d'entreprise représente (...) l'un des ascenseurs sociaux qui fonctionnent dans ce pays, autant pour un immigré que pour un diplômé de Polytechnique. Le micro crédit constitue un outil extrêmement démocratique, servant aussi bien à des vendeurs ambulants qu'à de petites entreprises », a souligné Mme Nowak à cet égard.

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