(2) Une introduction « inopinée » du sérotype 8, en cause dans l'épizootie actuelle

La forme de fièvre catarrhale qui touche actuellement le nord de l'Europe et la France est en effet le sérotype 8. Il est apparu, pour la première fois, le 17 août 2006, aux Pays-Bas, près de la région de Maastricht. Quatre autres pays européens ont ensuite été progressivement touchés cette même année : l'Allemagne, la Belgique, la France et le Luxembourg. Le premier cas français a été répertorié, le 30 août 2006, dans le département des Ardennes.

L'introduction de la FCO de sérotype 8 dans le nord de l'Europe a surpris à plusieurs titres : le lieu géographique de son apparition - il s'agit de la localisation de FCO la plus au nord qui n'ai jamais été répertoriée - ; sa transmission par des insectes originaires d'Europe ; enfin les signes cliniques de la maladie.

En effet, comme le souligne l'Agence française de la sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) dans son avis du 22 novembre 2006, l'émergence de la FCO est apparue particulièrement « atypique » compte tenu du sérotype identifié « tout à fait exotique en Europe et très mal connu au plan mondial » puisque le sérotype 8 était jusqu'à présent connu uniquement en Afrique subsaharienne, en Amérique du Sud et en Inde.

Par ailleurs, la région dans laquelle la FCO a été détectée était « une région qui semblait, a priori, moins menacée que d'autres situées plus au sud dans l'Union européenne », notamment en raison de l'absence du principal insecte vecteur de la maladie (le « Culicoides imicola ») originaire d'Afrique. Or il est apparu, par la suite, que la maladie est en fait transmise par des espèces européennes d'insectes (notamment le « Culicoides dewulfi ») dont les experts scientifiques ne connaissaient pas jusqu'alors la capacité vectorielle.

Enfin, les signes cliniques observés sur les animaux atteints de la maladie sont assez inhabituels : alors que les bovins - espèce classiquement résistante au virus - manifestent les signes cliniques de la maladie, les ovins - espèce habituellement la plus sensible - enregistrent des taux de morbidité 3 ( * ) et de mortalité très faibles.

* 3 Le taux de morbidité mesure l'incidence et la prévalence d'une maladie (nombre de sujets malades au sein d'une population donnée).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page