E. LE MAINTIEN D'UNE FRAGILITÉ ÉCONOMIQUE

L'aviation civile repose sur une chaîne complexe d'intervenants (avionneurs, motoristes, aéroports, navigation aérienne). Ce maillage de métiers et de compétences ne vaut qu'en fonction de sa destination dernière : le développement de l'activité de transport aérien.

Or, le transport aérien est une activité qui n'exige pas de savoir-faire particulier - et exclut donc que des positions technologiques dominantes permettent à des compagnies d'éroder l'émergence de la concurrence.

Certes, les grandes compagnies européennes dites de pavillon (AF/KLM, British Airways, Lufthansa) ont pu perfectionner leur offre par la constitution de réseaux reposant sur des alliances et sur des grandes plateformes de redistribution du trafic (hubs). Elles constituent actuellement une offre à moindre prix. Mais cette stratégie est moins pertinente lorsqu'il s'agit de transport point à point en court et moyen courrier et que la concurrence porte essentiellement sur les prix.

Dans ces conditions, on ne s'étonnera pas que dans une activité où les investissements sont considérables (par exemple pour AF/KLM, 2 milliards d'euros par an), la poussée concurrentielle ait abouti à faire du transport aérien un secteur où les marges nettes sont très faibles (de 0,5 % à 1 %).

Il faudra garder à l'esprit cette vulnérabilité relative des grandes compagnies de pavillon lorsque l'on examinera les perspectives de l'aviation civile dans les 30 prochaines années, les défis auxquels elle sera confrontée et l'éventail des réponses qui pourront être proposées.

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