PREMIERE PARTIE - CONSTATS ET ÉLÉMENTS DE CONTEXTE

I. L'AGRICULTURE ET LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES (IAA) FRANÇAISES : UN ATOUT POUR NOTRE COMMERCE EXTÉRIEUR

Les résultats du secteur agroalimentaire, à l'instar de son solde commercial, sont le plus souvent présentés en agrégeant les produits agricoles bruts (y compris pêche et sylviculture) et les produits des industries agroalimentaires 9 ( * ) (IAA).

Vos rapporteurs spéciaux ont choisi, sauf exception, d'utiliser eux aussi ce périmètre élargi, grâce auquel il est permis d'affirmer, comme il sera vu plus loin, que l'agroalimentaire représente le deuxième secteur contributeur positif à la balance commerciale de notre pays , derrière l'aéronautique.

A. LA SITUATION CONTRASTÉE DES IAA EN FRANCE

1. Un statut de première puissance agricole européenne mais une part modeste de la richesse nationale

La France demeure la première puissance agricole européenne avec 18 % du produit agricole et agroalimentaire du total des États membres de l'Union européenne (UE).

Vos rapporteurs spéciaux observent à cet égard que la France reste le premier producteur mondial de vin , le troisième de lait et de produits laitiers, le cinquième de blé (et le premier en Europe), ou, encore, le septième pour le sucre. Nos élevages et leurs produits carnés mais aussi notre production de fruits et légumes sont également des atouts indéniables pour notre économie et nos territoires.

En dépit de ces avantages comparatifs, ce secteur ne représente au total qu'un peu plus de 3 % du produit intérieur brut (PIB) .

Part de l'agriculture et des IAA dans le PIB national


Source : Insee

2. Un secteur touché par la crise mais qui a su mieux résister que le reste de l'économie

Ce secteur se caractérise par sa robustesse et sa résilience , comme l'a relevé le rapport intitulé « Une stratégie publique pour les industries agroalimentaires », établi conjointement par le conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et l'inspection générale des finances (IGF) en juin 2012 suite à une mission confiée par le ministre de l'économie et des finances et le ministre de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt. Les développements qui suivent et qui concernent les IAA au sens strict reposent notamment sur des éléments contenus dans ce rapport.

Si la production des IAA a mieux résisté en France que celle des autres industries ces dernières années, cela peut notamment s'expliquer par le fait qu'elle est constituée, en grande partie, de biens de première nécessité . Elle a toutefois progressé moins rapidement, en volume, que la moyenne européenne sur les dix dernières années :

- la production des industries agroalimentaires françaises s'est accrue de 4 % en volume entre 2000 et 2010, contre 8 % au niveau européen ;

- la production agroalimentaire européenne, dans son ensemble, a été en partie soutenue par le très fort dynamisme des IAA des nouveaux États membres mais la production française s'est montrée moins dynamique que celle de ses principaux concurrents, en particulier l'Allemagne et les Pays-Bas .

Par ailleurs, le chiffre d'affaires des IAA a progressé plus favorablement que celui de l'industrie manufacturière. Ainsi, entre 2000 et 2010, le chiffre d'affaires des IAA a progressé en valeur deux fois plus rapidement que celui de l'industrie manufacturière (+ 27 % contre + 14 %). Plus résistantes à la crise, les IAA font donc aussi preuve d' une plus grande résilience que les autres industries : le rebond du chiffre d'affaires des IAA en 2010 leur a permis de retrouver cette année-là le niveau atteint en 2007. Le chiffre d'affaires des IAA françaises a même progressé depuis dix ans à un rythme équivalent à la moyenne européenne (+ 26 % en valeur entre 2000 et 2010). De même, le nombre d'entreprises agroalimentaires en France est également resté pratiquement stable sur dix ans, n'ayant en effet connu qu'une légère baisse entre 2000 et 2010, contrairement à l'industrie manufacturière, qui a, dans l'ensemble, perdu plus de 10 % des entreprises de son secteur. Plus encore que la production, le chiffre d'affaires ou le nombre d'entreprises, l'emploi salarié dans le secteur agroalimentaire affiche depuis dix ans une stabilité notable . L'industrie agroalimentaire française n'a en effet perdu que 4 000 emplois salariés entre 1999 et 2009 10 ( * ) , l'année 2009 constituant pourtant le plus fort de la crise pour les IAA. Cette solidité de l'emploi n'est cependant pas une particularité française, puisqu'elle se retrouve aussi, globalement, dans les industries agroalimentaires de nos voisins européens.


* 9 Les IAA regroupent principalement les activités de transformation de biens agricoles en produits alimentaires. On y rattache également quelques fabrications non alimentaires comme celles de l'amidon ou des produits à base de tabac, et la production de toutes les boissons y compris celles qui n'ont pas d'origine agricole, comme l'eau minérale.

* 10 Soit environ 1 %, quand l'emploi dans les industries manufacturières perdait 23 % entre 2000 et 2010.

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