ANNEXE 4 - Messages communs de l'Union européenne

1. L'Union européenne (UE) soutient les initiatives visant à améliorer les infrastructures qui contribuent à une croissance durable dans la région euro-asiatique.

2. Dans sa dernière estimation, la Banque asiatique de développement a indiqué que l'Asie ferait face à un déficit d'infrastructures à hauteur de 26 000 milliards de dollars jusqu'en 2030, et qu'il serait dans l'intérêt de l'Union européenne de contribuer à le résorber.

3. Davantage d'investissements bien exécutés et soigneusement évalués dans des liaisons d'infrastructure transfrontalières libèreraient un potentiel de croissance dont bénéficieraient toutes les parties prenantes. Tous les modes de transport devraient être concernés (maritime, terrestre et aérien), ainsi que la coopération numérique et énergétique et les contacts interpersonnels.

4. Par conséquent, l'Union européenne salue l'initiative prise par la Chine de remettre ce sujet au coeur du débat aujourd'hui. Nous soutenons la collaboration avec la Chine dans le cadre de son initiative « Nouvelles routes de la soie » (« One Belt, One Road »), soutien fondé sur le respect par la Chine de son objectif annoncé d'en faire une initiative ouverte, respectueuse des règles du marché ainsi que des exigences et normes européennes et internationales, et complémentaire des politiques et des projets de l'UE, afin de produire des bénéfices pour toutes les parties concernées et tous les pays traversés par les routes prévues.

5. Au vu de l'importance et des bénéfices d'une amélioration de la connectivité entre l'Union européenne et la Chine, la Plateforme UE-Chine sur la connectivité a été créée en 2015 dans le but de trouver des synergies entre des initiatives de connectivité de l'UE, telles que la politique du Réseau transeuropéen de transport, et l'initiative chinoise des Nouvelles routes de la soie. La Plateforme est une bonne approche qui devrait servir à identifier et à promouvoir les projets pertinents.

6. L'Union européenne porte un grand intérêt à l'amélioration de la connectivité avec l'Asie et en Asie, qui contribue à une croissance durable. Elle est également un partenaire majeur de tous les pays d'Asie, voire le premier partenaire de beaucoup d'entre eux, en matière de commerce et d'investissement : la prospérité économique de l'une est donc profondément liée à celle de l'autre.

7. L'Europe et l'Asie sont situées sur un même continent. Les liaisons d'infrastructure intra-européennes et intra-asiatiques ne devraient donc pas être conçues indépendamment les unes des autres. Afin de promouvoir des investissements productifs, nous devons adopter une approche holistique et prendre en considération les liens entre les continents ainsi que les flux commerciaux pour bâtir un réseau dont les éléments sont étroitement interconnectés.

8. Des arguments techniques convaincants plaident également en faveur de la coopération entre l'Europe et l'Asie. Les réseaux d'infrastructure doivent pouvoir remplir des missions communes. Nous voulons détruire les barrières, non en créer de nouvelles.

9. En Europe, nous disposons d'un réseau de transport bien développé qui poursuit rapidement son extension vers l'est en totale coopération avec tous les pays concernés (réseaux transeuropéens ou RTE), y compris nos partenaires dans les pays voisins de l'Union européenne. Il est dans notre intérêt de veiller à ce que ce réseau en expansion soit entièrement compatible avec d'autres projets en phase d'élaboration en ce qui concerne les corridors principaux, les normes techniques, les procédures douanières et d'autres éléments matériels et immatériels nécessaires à la bonne circulation des biens, de l'énergie et des informations.

10. Un programme ambitieux visant à connecter l'Europe et l'Asie nécessite une approche ouverte et participative. Notre coopération doit être fondée sur une transparence à propos des programmes et des activités de toutes les parties prenantes, sur des marchés publics ouverts et fondés sur des règles ainsi que sur un accès réciproque au marché. Tous les pays concernés doivent s'intéresser aux liaisons d'infrastructure transfrontalières et aux corridors dans et entre les continents. Ils devraient tous pouvoir exprimer leurs priorités en matière de réseaux d'infrastructure primaires et secondaires / sous-régionaux. Il conviendrait de mettre pleinement à profit les structures multilatérales telles que le Sommet Europe-Asie pour faire de cette approche participative une réalité.

11. Il s'agit d'un projet à long terme qui mobilisera de grandes quantités de ressources pendant de nombreuses années. Il doit être conçu de façon globale si l'on souhaite exploiter tout son potentiel. Au fil des années, la communauté internationale a accumulé nombre de connaissances sur les projets d'infrastructure à grande échelle et celles-ci devraient être pleinement utilisées.

12. La capacité budgétaire est une ressource limitée pour tous les pays ; un approvisionnement transparent et non-discriminatoire est le meilleur moyen de garantir l'efficacité des coûts et de réduire le risque de détournement de fonds. Nous devons appliquer des politiques de prêt normalisées au niveau mondial. Dans le même temps, nous devons intégrer d'autres institutions financières et adopter une approche plus innovante du financement, notamment par le biais de partenariats public-privé et du partage des risques. Une attention particulière devrait être accordée à la viabilité financière, notamment pour éviter de grever les budgets nationaux avec des prêts dont le taux est trop élevé.

13. Nous avons également beaucoup appris sur la façon d'évaluer les conséquences des projets d'infrastructure sur l'environnement et les communautés locales qui seront le plus directement touchées. Il est de notre responsabilité de mettre ces connaissances en pratique pour nos futurs projets et de ne pas répéter les erreurs du passé. Les engagements de l'Accord de Paris fournissent à l'Asie et à l'Europe une multitude d'occasions d'inventer de nouvelles et de meilleures façons de produire, de consommer, d'investir et de faire des affaires, en accord total avec le Programme de développement durable à l'horizon 2030. L'examen de la durabilité doit intégrer tous les domaines : économique, budgétaire, climatique, environnemental et social.

14. Les banques multilatérales, comme la Banque européenne d'investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque asiatique de développement ou la Banque mondiale, ont des dizaines d'années d'expérience en Eurasie et connaissent les clés de la réussite (ou les raisons de l'échec) d'un projet. En matière de conception et de mise en oeuvre de réseaux de connectivité, leur expérience en fait des partenaires précieux pour des organismes plus récents comme la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures.

15. Une collaboration fructueuse et efficace entre l'Asie et l'Europe pourrait également bénéficier au développement socio-économique de pays partenaires en Afrique.

16. Enfin, et c'est peut-être ce qui est le plus important, nous devons rester fidèles au principe des « bénéfices pour tous ». Il ne s'applique pas seulement aux pays mais également aux divers opérateurs économiques, qui doivent avoir l'impression que leurs intérêts sont protégés et qu'ils sont mis en concurrence de façon équitable, dans le cadre de procédures de marchés publics ouvertes, transparentes et non-discriminatoires.

17. Une situation d'équité (« level playing field ») en matière de commerce et d'investissement, basée sur une adhésion totale aux règles du marché et aux normes internationales, est une condition essentielle si nous souhaitons maintenir l'élan politique visant à l'amélioration de la connectivité en Asie et entre l'Europe et l'Asie, ainsi qu'en tirer tous les bénéfices.

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