III. À L'INVERSE, À L'ÉTRANGER, L'AGRICULTURE A ÉTÉ MISE AU CoeUR DES MESURES DE SOUTIEN ET DE RELANCE

A. ÉTATS-UNIS : L'AGRICULTURE AU CoeUR DU PLAN DE RELANCE

Annoncé dans cadre du Coronavirus Aid, Relief and Economic Security Act , dit « CARES Act », promulgué le 27 mars, et précisé le 17 avril, le plan de relance agricole américain est estimé à 45 milliards de dollars.

Le premier volet concerne un programme d'achat de 3 milliards de dollars de produits agricoles destinés aux organisations caritatives alimentaires. Ce programme cible, dans les faits, les produits et filières les plus impactés par la fermeture de la restauration sur nombre de territoires américains. Chaque mois jusqu'à début 2021, 300 millions de dollars seront dépensés pour acheter des produits agricoles distribués, sous forme de lots, aux plus démunis.

Le second volet vise à octroyer près de 16 milliards de dollars d'aides directes aux filières agricoles en difficulté. Elles seront calculées sur la base des pertes générées par la pandémie pour les différents produits. Les paiements directs consisteraient en un premier paiement calculé sur base de la compensation de 85 % des chutes de cours intervenues entre le 1 er janvier et le 15 avril, et un second, payé plus tard, de 30 % des chutes prévues entre le 15 avril et fin septembre 79 ( * ) . Ont également été votés 300 millions de dollars d'aides au secteur de la pêche et des produits de la mer, pour compenser les pertes de revenu de plus de 35 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Enfin, il importe de rappeler qu'en parallèle, l'aide alimentaire a été considérablement augmentée pour venir en aide aux plus démunis. Le Supplemental Nutrition Assistance Program et les programmes de distribution de repas dans les écoles ou pour les enfants en bas âge ont été abondés de près de 26 milliards de dollars 80 ( * ) . Or comme le rappelle Sophie Devienne, professeur d'Agriculture comparée et développement agricole à Agroparistech, « les tickets alimentaires ne permettent pas d'obtenir que des produits alimentaires américains (il ne s'agit pas de « préférence nationale »), mais de fait ce système profite très largement à l'agriculture et à l'industrie agro - alimentaire des États-Unis. La mission du Food and Nutrition Service est bien d'assurer la sécurité alimentaire de la population défavorisée en apportant un soutien à l'agriculture . » 81 ( * )


* 79 Source : Ambassade de France aux États-Unis, Service économique régional, Pôle agriculture et alimentation

* 80 15,81 Mds$ pour le Supplemental Nutrition Assistance Program (SNAP), de 8,8 Mds$, pour les programmes de distribution de repas dans les écoles, 450 M$ pour les programmes d'aide alimentaire d'urgence et dans le cadre du Families First Coronavirus Response Act (FFRA), une enveloppe de 1,2 Md$ était prévue pour l'aide alimentaire intérieure, principalement pour les programmes en direction des femmes enceintes ou allaitantes et des enfants en bas âge.

* 81 Sophie Devienne, « La politique alimentaire des États-Unis, premier pilier de la politique agricole », Revue Pour 2009/3-4 (n° 202-203), pages 95 à 104

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