2. L'influence française au sein de la BERD

Votre rapporteur souhaite à cet égard formuler deux éléments de relative satisfaction et un élément de préoccupation.

- La France bénéficie d'abord d'une représentation assez satisfaisante au sein de la BERD. Notre pays est, rappelons-le, l'un des principaux actionnaires de la Banque (8,52 % du capital). Ses deux présidents successifs ont été français. Nos concitoyens y occupent une place non négligeable dans le personnel : 7,5 % des effectifs totaux et 8,2 % des cadres de haut niveau, banquiers ou juristes, sachant qu'il est assez naturel que le personnel de secrétariat soit recruté à Londres et que les recrutements de professionnels privilégient moins une nationalité qu'une connaissance des méthodes anglo-saxonnes et une expérience des techniques bancaires et financières.

- La France bénéficie ensuite des activités de la Banque. Les entreprises françaises occupent une place très significative dans les investissements réalisés avec le soutien de la BERD (16 projets représentant 15 % du total des financements alloués par la Banque en association avec le secteur privé).

Elles ont obtenu, depuis 1993, à la suite d'appels d'offres internationaux, des contrats pour un montant de 157 millions d'écus, représentant 10 % du total des contrats accordés dans le cadre des projets de la Banque dans le secteur public.

Enfin, les banques françaises ont été actives dans les opérations organisées par la BERD puisque, depuis sa création, huit banques françaises ont participé à 33 projets représentant 150 millions d'écus.

- En revanche, le rôle de la langue française au sein de la BERD n'est pas à la hauteur de ce que l'on pourrait espérer. Certes, le français fait partie des quatre langues autorisées (avec l'anglais, l'allemand et le russe) et les travaux du conseil d'administration -instance dirigeante principale de la Banque- ont effectivement lieu dans ces quatre langues. Mais la langue de travail quasi exclusive est bien l'anglais.

On peut y voir la conséquence naturelle de l'installation -qui n'est d'ailleurs pas sans avantages- du siège de la BERD à Londres, au coeur de la City. On peut voir aussi dans l'impossibilité d'accroître les coûts de traduction et d'interprétariat l'une des conséquences de l'effort -au demeurant exemplaire- de rigueur financière poursuivi par la Banque dans sa gestion pour redresser son image après les critiques dont elle avait fait l'objet.

Au-delà des principes, votre rapporteur regrette néanmoins que des documents essentiels de la Banque -tels que le rapport annuel sur la transition qui constitue un document de référence- ne soient pas diffusés en français, et éventuellement d'ailleurs dans d'autres langues. Car, au-delà de ses opérations concrètes, la BERD est devenue un lieu d'expertise très précieux pour la connaissance de l'évolution économique de l'ensemble des pays en transition. Il est important qu'elle se dote des moyens nécessaires pour informer de la manière la plus large possible l'ensemble des investisseurs potentiels sur la situation des pays concernés.

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