3. Une tutelle politique étroite sur la télévision et la radio

S'agissant d'un système public de télévision et de radiodiffusion, la tutelle est exercée directement par le ministère de la Radio, de la Télévision et du Cinéma qui :

- définit les normes et les réglementations ;

- octroie les licences de diffusion (après un premier examen par les instances décentralisées pour les chaînes et stations régionales).

Les projets à moyen terme ou qui ont des implications technologiques importantes sont approuvés par la Commission d'État pour la Science et la Technologie.

Seule la réception des chaînes chinoises est autorisée . Elle n'est officiellement possible que dans les hôtels internationaux, les résidences pour étrangers, certains établissements publics dûment autorisés ou les Chinois bien introduits.

En effet, un règlement de l'administration des équipements pour la réception terrestre de la radiodiffusion et de la télévision par satellite, publié le 7 octobre 1993, interdit la production, l'importation, la vente et, bien sûr, l'installation des équipements de réception sans autorisations spéciales délivrées au cas par cas. Des amendes de 5 000 yuans pour les personnes et de 50 000 yuans pour les sociétés sont prévues.

Pourtant, la réception par satellite, encore marginale, se développe rapidement et des équipements de réception de Star TV sont vendus dans des grands magasins de Pékin, Shanghai et Canton.

La participation au capital d'investisseurs étrangers est impossible dans le domaine de la télévision.

De par sa sensibilité politique, le secteur audiovisuel demeure étroitement surveillé. Il est encadré par une strate de textes produits depuis le milieu des années 80. Un texte nouveau, applicable depuis le 1er octobre 1994, a tenté d'harmoniser, à défaut de l'alléger, la réglementation dans le domaine de la production audio et vidéo. Dans ce secteur comme pour la télévision, la production et la diffusion doivent respecter une censure morale et politique rigoureuse qui se traduit par les contraintes suivantes :

- éduquer et traiter d'une façon positive les sujets abordés ;

- distraire mais sans que la Chine, les Chinois ou les autorités en soient la cible ;

- éviter tous sujets violents ou érotiques.

Concernant plus spécifiquement la radio, la législation n'autorise pas la rediffusion directe d'émissions en FM. Mais il n'est pas impossible de coproduire des émissions avec des radios locales.

La tutelle du pouvoir s'applique également à la presse.

La tutelle de l'agence Chine nouvelle est le Département de la presse au Conseil des affaires d'État.

L'administration de la presse et des publications est directement sous la tutelle du Conseil des affaires d'État.

Certains journaux comme le quotidien Guangming Ribao (Clarté) et Renmiribao (Quotidien du peuple) sont sous la tutelle du Département de la propagande du Comité central du parti communiste.

Comme l'a montré - si besoin était - la " reprise en main " de l'utilisation d'Internet, en 1996, les médias restent un secteur sensible , étroitement placé sous la surveillance et la tutelle politiques du Parti communiste chinois.

Pourtant, le développement de l'audiovisuel en Chine ne peut que se poursuivre en s'appuyant sur deux facteurs. Le premier, économique, correspond aux nécessités de l'économie de marché : la croissance de la consommation va de pair avec la publicité, qui finance les chaînes hertziennes.

Le second facteur est la richesse du patrimoine culturel et de l'histoire, multiséculaire, de la Chine, qui constituent une source inépuisable pour les programmes audiovisuels et notamment les fictions.

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