d) Adapter la stratégie audiovisuelle extérieure

Il faut, enfin et surtout, choisir des priorités.

La France ne peut, sur le plan audiovisuel, être partout présente dans le monde. Notre pays doit donc faire des choix entre les différentes parties du monde.

L'Asie a, jusqu'à présent, été moins bien traitée, par notre action audiovisuelle extérieure, que l'Afrique. Or, le poids économique et politique de l'Asie est bien supérieur à celui de l'Afrique... Pouvons-nous encore nous permettre une politique de l'offre généreuse sans souci de l'audience ? A l'évidence, la situation de la France en cette fin de siècle impose d'assurer le meilleur usage de l'action audiovisuelle extérieure.

Mais la France ne peut, sur le plan audiovisuel, être présente partout en Asie : il nous faut définir des priorités et une stratégie.
Ces choix font encore défaut. Il semble - à la suite de cette mission - nécessaire d'affirmer des priorités et de concentrer l'action audiovisuelle extérieure sur les pays qui compteront le plus au siècle prochain.

Il faudrait, au contraire, hiérarchiser nos priorités et que ce choix soit proposé à un prochain Conseil audiovisuel extérieur de la France afin de faire respecter cette stratégie par les opérateurs audiovisuels publics.

On pourrait distinguer :

· Les pays qui représentent un intérêt prioritaire pour l'action audiovisuelle extérieure. Ces pays seraient, dans l'ordre décroissant, le Japon, Taïwan, la Corée du Sud, Hong Kong et Singapour. Ils devraient bénéficier de toute l'attention des opérateurs publics et les postes d'attachés audiovisuels pourraient recevoir des moyens accrus, par un redéploiement interne.

· Les pays émergeants, sur le plan audiovisuel, pour lesquels une action de veille active devrait être menée : cette action ne rend pas nécessaire la présence d'attachés audiovisuels et/ou de représentants des opérateurs publics, mais elle justifie des crédits pour des actions ponctuelles de promotion de l'audiovisuel français. Il s'agit de la Chine, des Philippines, de la Thaïlande, de la Malaisie, de l'Indonésie et du Viet Nâm.

· Les autres pays, qui présentent un moindre intérêt pour le moyen terme, au titre de l'action audiovisuelle extérieure, ne devraient plus faire l'objet de crédits ouverts à ce chapitre.

Pour renforcer la cohérence de l'offre audiovisuelle publique, les différents opérateurs de l'action audiovisuelle extérieure publique devraient bénéficier d'un représentant unique qui pourrait ainsi proposer à ses différents interlocuteurs une palette élargie de programmes, francophones ou français, et de formules : reprise des programmes nationaux français, canadiens, suisses ou belges, ou de programmes créés spécialement pour la diffusion internationale. Ce représentant pourrait également proposer non seulement des programmes mais également le savoir-faire français en matière audiovisuelle afin de favoriser la coopération technique. Cette représentation pourrait certainement intéresser les opérateurs privés.

Comme votre rapporteur l'avait constaté en Europe centrale et orientale dans la précédente mission qu'il y effectua en 1995, les diffuseurs privés nationaux sont très absents sur les marchés extérieurs, à l'exception notable, dans cette région, de Canal + en Pologne.

Il en est, hélas, de même en Asie.

Ni Canal+, absorbé par son développement dans la diffusion numérique par satellite et par sa nouvelle alliance avec Nethold, ni TF1 ne sont présents dans cette région. La chaîne a ainsi fermé les bureaux de son correspondant régional basé à Hong Kong en 1995. Alors que le groupe Bouygues a remporté de nombreux contrats en Asie 13( * ) , la première chaîne privée ne profite pas de ces contacts pour prospecter des partenaires et conclure des accords de diffusion. Ce manque de dynamisme international est regrettable.

A ces obstacles régionaux peuvent s'ajouter des obstacles nationaux, spécifiques à un marché particulier.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page