2. Une vitalité démographique, élément de vigueur économique

En dépit d'une politique de planning familial mise en oeuvre dès 1967 et d'une division par deux du taux de fécondité au cours des 35 dernières années, la population indonésienne a doublé durant la même période et ne devrait pas se stabiliser avant 2035-2050 14( * ) .

Elle est la troisième d'Asie derrière celle de la Chine et de l'Inde. Jeune -un tiers a moins de 15 ans-, bien alphabétisée -le taux d'analphabétisme est de l'ordre de 15 %-, correctement scolarisée -100 % dans le primaire ; 38 % dans le secondaire-, elle constitue une chance pour l'avenir.

a) Un des premiers marchés intérieurs de la planète

Traditionnellement tirée par l'investissement et les exportations, l'économie indonésienne dispose d'un formidable "réservoir de croissance" avec un marché intérieur qui représentera, en l'an 2000, quelque 200 millions de consommateurs potentiels.

Certes, le revenu moyen est encore relativement bas, le salaire minimum garanti faible (1,5 dollar par jour) et les écarts de revenus considérables 15( * ) . Mais, d'une part, le nombre d'habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté a très fortement diminué depuis 1970. D'autre part, des études réalisées à Jakarta, en 1992, par la Banque mondiale mettent en évidence que dans cette ville 15 % des familles disposent de revenus supérieurs à 5.000 dollars par mois.

C'est pourquoi, même si l'Indonésie n'est pas susceptible d'entrer dans l'ère de la consommation de masse avant quelques temps, la demande intérieure devrait y jouer un rôle de plus en plus important dans les années à venir 16( * ) .

b) Une réserve de main d'oeuvre encore inépuisée

En Malaisie, l'autre pays musulman de la région, on commence à assister à des phénomènes de délocalisation d'activité dus, pour l'essentiel, à la saturation du marché de l'emploi et aux perturbations que cela entraîne (rotation accélérée des personnels, tensions sur les salaires...).

Il est peu probable que l'Indonésie se trouve dans une telle situation.

D'abord la situation démographique des deux pays est très différente : le rapport numérique est de 1 à 20. Ensuite, la croissance de la population a, jusqu'à présent, été en permanence plus importante que la croissance d'emplois. De plus en plus de femmes cherchent par ailleurs à exercer un métier : le nombre de celles demeurant au foyer a diminué d'un quart entre 1970 et 1990. Enfin, les gains de productivité réalisés dans certains secteurs d'activité, telle l'agriculture, restent modérés et leur poursuite aura pour conséquence d'étendre le marché de la main d'oeuvre disponible.

Au cours de la décennie 1980, ces facteurs structurels ont eu pour effet que l'augmentation du nombre de demandeurs d'emplois a été, chaque année, supérieure de 1 % à celle de la population totale.

Comme il est vraisemblable que de telles tendances perdureront jusqu'à une date avancée du prochain siècle, l'Indonésie devrait conserver longtemps encore l'avantage que lui confère une main d'oeuvre abondante et bon marché.

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