C. L'ÉVOLUTION RÉCENTE DE LA DURÉE DU TRAVAIL EN FRANCE

· La durée hebdomadaire moyenne de travail des salariés à temps complet place la France, aussi bien pour les services que pour l'industrie, légèrement au-dessus de la plupart des pays européens ayant une structure d'emploi comparable, à l'exception notable du Royaume-Uni. Toutefois, selon les données recensées par l'OCDE, la durée annuelle du travail serait sensiblement plus élevée au Japon et aux États-Unis qu'en France.

DURÉE MOYENNE DE TRAVAIL PENDANT LA SEMAINE DE RÉFÉRENCE

POUR LES SALARIÉS À TEMPS COMPLET, EN 1995 ( en heures)

Royaume-Uni

43,9

Allemagne

39,9

Espagne

40,7

Pays-Bas

39,5

UE à 15

40,3

Danemark

38,9

France

39,9

Belgique

38,4

 
 

Italie

38,4

Source : EUROSTAT

· Selon EUROSTAT, la France est, avec le Royaume-Uni, le seul grand pays européen où la durée hebdomadaire de travail des salariés à temps plein se soit accrue entre 1983 et 1995 (+ 0,2 heure par semaine). Cette évolution paradoxale (puisque la durée moyenne de travail à temps plein a très légèrement diminué pour la plupart des professions, à l'exception notable des cadres) s'expliquerait par un effet de structure : la part des cadres dans l'emploi total s'accroît, ce qui tend à augmenter la durée moyenne du travail à temps plein.

· Parallèlement, la durée moyenne du travail des salariés à temps partiel se serait accrue de près de 2 heures par semaine depuis 1982.

· Pourtant, la durée moyenne du travail par actif occupé s'est réduite d'environ 4 % entre 1983 et 1995, ce qui représente une évolution conforme à la moyenne européenne. Ce nouveau paradoxe s'explique pour partie par la légère diminution du nombre de travailleurs indépendants, et surtout par l'augmentation de la part des emplois à temps partiel , de 9,6 % en 1983 à 16 % en 1996.

Le développement du travail à temps partiel a d'ailleurs connu une accélération sensible à partir de 1992, la part de salariés à temps partiel augmentant de près de 1 % par an, ce qui correspond à une baisse de la durée moyenne du travail d'environ 0,4 % par an et aura permis de limiter les effets du ralentissement de la croissance sur le chômage.

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