II. UN PARTENARIAT EFFECTIF ENTRE LA FRANCE ET L'ESPAGNE DANS LE SECTEUR DES FRUITS ET LÉGUMES

A. LE RENFORCEMENT DU RÔLE DES INSTANCES MIXTES

Si " rien ne peut remplacer un dialogue de terrain entre producteurs " comme l'ont souligné certaines organisations professionnelles et syndicales espagnoles, la délégation sénatoriale approuve la création d'instances de dialogue afin de désamorcer les crises franco-espagnoles.

Elle souhaite néanmoins que cette instance aille au-delà de la simple concertation. La deuxième réunion du Comité mixte a porté son effort dans les deux domaines que sont la réforme de l'OCM " fruits et légumes " et les échanges d'informations. La constitution d'un groupe restreint technique sur la tomate devrait au mois de mars élaborer certaines propositions.

La délégation sénatoriale reconnaît que les décisions de gestion du marché appartiennent aux entreprises et ne souhaite donc en aucun cas que des instances se substituent à la liberté individuelle et entrepreneuriale . Néanmoins, la gestion de certaines crises, fortes et durables, nécessite la présence d'un arbitre à même d'inciter les différents opérateurs à agir de concert pour le bien commun.

L'échange d'informations s'avère donc essentiel, votre délégation se félicitant à nouveau du travail de qualité accomplie par le service français. Cependant, au-delà de la simple évaluation des marchés, la délégation sénatoriale estime nécessaire la mise en place de systèmes de prévision et de " pilotage " des crises les plus sérieuses.

Concrètement, la délégation a pu constater qu'en raison des abondantes pluies que connaît actuellement l'Espagne, les calendriers de production français et espagnols pourraient se chevaucher, la maturation des produits espagnols étant retardée afin de bénéficier au maximum de changements climatiques éventuels dans les prochaines semaines.

Il est donc urgent de prévoir dès à présent les mesures adéquates.

B. UNE POSITION COMMUNE VIS À VIS DE LA DISTRIBUTION

La mission sénatoriale de 1993 ainsi que le groupe de travail ont souligné les problèmes que soulève la part croissante des grandes et moyennes surfaces (GMS) dans la distribution des fruits et légumes. Représentant entre 40 et 70 % selon les produits, aussi bien pour les fruits que pour les légumes, les GMS disposent dans ces secteurs de plus values importantes en raison du manque de marque de produits et de débouchés importants tant en terme de valeur que de volume. Cette situation est comparable à celle qui existe en Espagne.

Si l'on devait caractériser à grands traits la distribution alimentaire espagnole, on retiendrait les points suivants :

- l'accroissement rapide des structures de distribution moderne et la vivacité du commerce traditionnel (marchands ambulants, etc.) ;

- le régionalisme marqué ;

- l'importante pénétration étrangère (surtout française avec Promodès notamment).

La France et l'Espagne doivent donc définir une position commune vis-à-vis de la grande distribution.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page