B. À LA RECHERCHE DE LA MEILLEURE VOIE DE DÉSENCLAVEMENT

Quatre tracés sont envisageables pour les oléoducs et les gazoducs qui sont appelés à évacuer les hydrocarbures d'Asie.

1. La voie du Nord : l'encombrant voisin

La voie russe est, notamment pour le Kazakhstan et le Turkménistan, la solution la plus adéquate techniquement . Les infrastructures (routes, pipe-lines) existent depuis la période soviétique. Les distances à parcourir sont importantes, mais restent raisonnables. Enfin, la grande majorité des échanges des Etats d'Asie centrale s'effectue encore avec la Russie et ce malgré leur progressive réorientation en direction d'autres Etats.

Cette voie, considérée comme incontournable en 1991 et qui paraît encore la plus simple et la plus économique, est néanmoins devenue aujourd'hui la plus complexe à mettre en oeuvre . Cela tient aux rapports difficiles que les Etats d'Asie centrale entretiennent avec la Fédération de Russie. Ainsi, par exemple, la Russie a-t-elle, au nom de sa doctrine " de l'espace de sécurité ", contraint les pays d'Asie Centrale à accepter des conventions bilatérales associant coopération militaire et échanges économiques. La Russie exige le contrôle des réseaux d'oléoducs et de gazoducs. Conformément à cette logique, la Russie commercialise le gaz turkmène (en fixant quotas et prix) et n'a pas hésité à procéder à des coupures arbitraires. En 1996, sous prétexte que les kazakhs ne payaient pas leurs dettes, la Russie ne les a autorisés à exporter que 4 à 5 millions de tonnes de pétrole et a privé, en octobre de la même année, tout le Nord Kazakhstan d'électricité.

Depuis la fin de 1996, Moscou semble vouloir infléchir sa politique souhaitant que la Fédération de Russie apparaisse plus comme un partenaire que comme une puissance " imprévisible et prédatrice ". Il est trop tôt pour confirmer cette évolution.

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