4. Les spécificités françaises

a) Une balance industrielle excédentaire

La France est le quatrième exportateur mondial, après les Etats-Unis, l'Allemagne et le Japon, en matière industrielle.

Sa position s'est trouvée consolidée dans une époque récente : après une nette dégradation du taux de couverture de ses échanges extérieurs, passé de 99,5 % à 92,8 % entre 1986 et 1990, celui-ci s'est nettement redressé pour atteindre 107,7 % en 1996, traduisant une amélioration de la compétitivité de son industrie.

Dans le même temps, le taux de couverture des échanges manufacturiers du Japon et de l'Allemagne s'est réduit, bien que restant très supérieur aux résultats français, et la situation américaine, toujours négative, s'améliore.

Taux de couverture en produits manufacturés des principaux pays industriels

(Unités : Pourcentage sur la base de valeur en dollars US aux changes courants)

 

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

France

99.5

94.5

94.1

92.9

92.8

96.4

100.1

106.1

106.4

107.8

107.7

Allemagne

162.5

159.5

157.9

153.8

140.4

114.7

123.7

130.2

132.3

132.9

130.8

Royaume-Uni

80.4

80.4

80.3

81.1

87.6

93.6

90.1

91.7

92.5

93.4

92.1

Etats-Unis

52.2

53.9

67.0

72.8

76.9

83.0

80.0

75.8

72.9

73.5

74.8

Japon

52.2

324.7

284

255.1

239.1

257.5

285.5

283.5

256.3

219.2

192.5

Source : OCDE & SESSI

LES ÉCHANGES EXTÉRIEURS DE LA FRANCE EN 1997
PRODUITS MANUFACTURÉS

En 1997, le solde des échanges de biens et services a apporté à la France l'essentiel de la croissance. En effet, en expliquant 1,5 point des 2,4 % de croissance, le solde extérieur a constitué en 1997 l'élément le plus dynamique de la croissance du PIB marchand.

L'excédent de 1997 des échanges de produits manufacturés est le plus élevé que notre balance commerciale ait jamais enregistré . Ce résultat témoigne de la bonne compétitivité de nos entreprises qui a bénéficié au cours des dernières années des réajustements de change en Europe et de la hausse plus récente du dollar. Mais cet excédent repose aussi sur la faiblesse de la demande intérieure qui n'est pas suffisamment repartie pour entraîner les importations, bien que celles-ci se soient toutefois accélérées en fin d'année.



Le record de 1997 ne devrait pas être battu cette année. La balance commerciale française va en effet subir en 1998 un " effet de ciseau " dû au ralentissement attendu de la demande mondiale, sous l'effet de la crise asiatique, qui va brider nos exportations. La demande mondiale adressée à la France serait en effet moins dynamique à l'horizon de la prévision qu'en 1997 : elle progresserait à un rythme annuel de 5,3 % pendant les trois prochaines années contre 7,2 % en 1997. En outre, les monnaies dévaluées de ces pays vont se révéler être une arme compétitive féroce sur les marchés tiers. Sous ces hypothèses, comme l'illustre le graphique ci-dessus, les exportations des produits manufacturés, qui ont progressé de 12,2 % en volume en 1997, continueraient de s'accroître mais à un rythme plus faible, proche de 6,3 % en 1998. Ce rythme est cependant toujours supérieur à la demande mondiale soulignant des gains de parts de marché des industriels français. Quant aux importations, elles devraient s'accélérer (hausse de 8,4 % du volume en 1997 et 9,1 % en 1998) à mesure que la demande interne poursuit son redressement (5,6 % en 1998 contre 3,1 % l'an passé).

Source : étude OFCE à l'aide du modèle Mimosa, présentée le 2 avril 1998 au Sénat sous l'égide de la délégation sénatoriale pour la planification.

b) Des aspects préoccupants

Toutefois, l'examen plus approfondi de la balance commerciale en 1996 montre que la position française reste faible sur les marchés en forte croissance : les produits français ne constituent que 1,7 % des importations des pays asiatiques (contre 5,4 % pour les productions allemandes et 1,8 % pour les productions italiennes) et 4,2 % seulement des importations des pays d'Europe de l'Est (contre 28,2 % pour l'Allemagne et 8,1 % pour l'Italie).

Pour obtenir une image plus exacte des performances françaises, il convient de soustraire les opérations d'échanges effectuées avec les DOM-TOM (soit environ 30 milliards de francs) et d'isoler la part du commerce destiné aux pays de l'Union (60 %) : on constate alors que l'essentiel du solde ne réside que dans la mise en oeuvre de grands contrats, en matière aéronautique, nucléaire et de télécommunications pour lesquels la France dispose, pour l'heure, d'une position favorable.

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