2. La population des espaces périurbains : 9 millions de Français par M. Jean-Raymond COHEN, responsable du département périurbain de la Bergerie nationale de Rambouillet

Merci Monsieur le président. Monsieur le président, Messieurs les sénateurs, Mesdames, Messieurs. Il m'a été demandé de vous dire quelques mots sur la population des espaces périurbains sous l'angle qualitatif.

Je voudrais aborder avec vous trois points :

- les caractéristiques générales de la population périurbaine,

- la définition des profils sociologiques des grandes catégories de cette population,

- l'identité des habitants du périurbain.

1) Les caractéristiques générales de la population périurbaine :

Quatre remarques :

- Toutes les catégories de populations résident en périurbain : des ouvriers, des employés qui résident soit en habitat collectif, soit en habitat individuel. On trouve des cadres supérieurs, des cadres moyens, des techniciens qui habitent des villages dans des maisons plus ou moins confortables. On trouve des agriculteurs en activité qui sont attachés à leur terre mais il y a aussi des agriculteurs âgés qui sont sans successeurs et qui sont prêts à vendre leurs terres ou à accepter des indemnités d'éviction. On trouve aussi des retraités. On trouve des Français et des étrangers.

- La population périurbaine n'est pas fondamentalement très différente dans sa composition de celle de la population de la France métropolitaine. Au niveau de la structure sociale on trouve légèrement plus d'agriculteurs, on trouve davantage de professions intermédiaires et d'ouvriers mais il y a des variations plus ou moins fortes selon les pôles urbains à partir desquels on raisonne. Au niveau de la structure par âge c'est la même chose : la structure par âge de la population périurbaine est peu différente de celle de la population métropolitaine, il y a simplement davantage de jeunes, la tranche des 0 - 19 ans est mieux représentée. Par contre, la tranche des 60 ans et plus l'est moins.

- La population périurbaine n'échappe pas à l'uniformisation des modes de vie qui affectent toute notre société. Les attitudes familiales, le nombre d'enfants, le nombre de divorces, le travail féminin, les modes de consommation, les pratiques de santé, l'équipement des ménages, les pratiques culturelles etc., sont les mêmes que dans les pôles urbains.

- L'image assez répandue d'une population périurbaine qui serait composée principalement de cadres en pleine ascension sociale ne vaut que dans certaines zones du périurbain. L'éventail socio-professionnel est très large et, les ouvriers et les employés sont souvent majoritaires en périurbain.

2) la définition des profils sociologiques des grandes catégories de cette population :

Les habitants des communes périurbaines sont composés de deux grandes catégories de population, l'une majoritaire constituée à partir des années 60 est composée de familles venues de ville pour habiter la campagne de proximité et, l'autre d'origine locale.

Les familles de la ville qui sont venues habiter la campagne : il y a quatre phénomènes qui expliquent ces installations de familles d'origine urbaine à la périphérie rurale des villes :

L'émergence qui a été rendue possible par la généralisation du travail des femmes dans les années 60 d'une couche de population à revenus moyens composée de gens qui voulaient accéder à la propriété.

La contestation des valeurs sociales avec le temps fort de 1968, avec une prise en compte de plus en plus grande de l'environnement et du cadre de vie.

L'engouement pour la maison individuelle en réaction contre la vague finissante, à la fin des années 60, des grands ensembles d'habitat collectif et qui a coïncidé avec le moment où la construction individuelle s'est industrialisée.

La diffusion de l'automobile en relation avec le développement des infrastructures de communication.

Quelles sont les caractéristiques de ces familles qui sont venues de la ville ?

Cinq caractéristiques :

Ces familles sont plus jeunes et plus nombreuses : quatre ou cinq personnes, mari et femme entre 20 et 40 ans avec deux ou trois enfants. Ce ne sont pas les célibataires qui vont «s'enterrer» dans les villages pavillonnaires mais davantage les familles qui recherchent la tranquillité de ces villages et qui cherchent une solution lorsque se pose le problème de l'espace et du coût de l'habitat. Dans le périurbain résidentiel, les citadins en quête de qualité viennent chercher le calme, l'air, la liberté, la beauté des paysages.

Ces familles accèdent à la propriété : ces ménages sont propriétaires de leur logement parce que l'espace périurbain est celui qui va leur permettre, au prix d'un endettement considérable, qui commence à causer beaucoup de problèmes, d'acquérir un terrain pour construire la maison rêvée. La plupart font le choix de la maison individuelle avec un jardin ce qui pose aussi des problèmes en termes de consommation de l'espace.

Ces familles comptent des actifs migrants. Beaucoup de familles ont changé de résidence sans changer de lieu de travail. Le taux d'activité de ces populations est important parce que les femmes, malgré les enfants, continuent de travailler parce qu'il faut faire face aux remboursements des emprunts. Grâce au développement des moyens de communication, la mobilité est devenue la règle avec tous les coûts qu'elle induit : l'augmentation du temps de transport, l'augmentation des coûts de transports, l'achat de la deuxième voiture. Tout cela a des conséquences en matière d'environnement.

Enfin, ces familles ont une culture urbaine. En changeant de résidence, les nouveaux résidents transplantent leur mode de vie, leurs habitudes en matière d'achats, de loisirs et d'utilisation de services.

Ces familles viennent du pôle urbain le plus proche. Une minorité des habitants des zones périurbaines vient de loin. Les migrations se sont faites sur de courtes distances. Mais aussi, il y a des habitants qui viennent du milieu rural environnant ou des petites villes.

La population locale : la périurbanisation s'est effectuée sur des territoires qui étaient occupés par une population locale. Curieusement, il semble que l'on se soit assez peu intéressé à elle. Deux hypothèses pourraient l'expliquer :

Les nouveaux résidents participeraient seuls à la dynamique sociale émergente sur les territoires périurbains.

L'uniformisation croissante des modes de vie et de consommation brouillerait les critères d'appartenance. Les nouveaux habitants et les anciens se confondraient. Ces hypothèses sont assez pertinentes. Le résultat est là : il est difficile de caractériser cette population. Ce que l'on peut dire, c'est que les nouvelles fonctions que remplit l'espace périurbain vis-à-vis des citadins et des résidents : fonction récréative, de loisirs etc., contribuent au maintien de certaines activités traditionnelles : commerces, entreprises artisanales, hôtellerie.

Un mot sur les agriculteurs : les agriculteurs périurbains sont présents mais minoritaires dans la population périurbaine, ils sont dilués dans la population des nouveaux résidents et représentent une faible proportion de la population active (5 %) mais occupent 52 % des surfaces. Ils jouent un rôle déterminant dans la gestion de l'espace périurbain. Cette population peut bénéficier des atouts de la proximité urbaine. La ville ouvre aux agriculteurs la voie de la pluri-activité et leur permet de se diversifier.

3) L'identité des habitants du périurbain :

On ne peut faire référence en fait à l'identité des populations périurbaines sans se référer à la question du libre choix, du mode d'habiter qu'ont certains et que n'ont pas les autres.

Trois remarques :

Il y a des gens qui vivent en périurbain par choix et d'autres par obligation.

Il y a ceux dont le rêve d'être un peu à la ville et un peu à la campagne s'est réalisé, et ceux, souvent en situation d'exclusion, qui sont assignés à résidence dans les cités.

Les uns et les autres ont tendance à se concentrer sur des territoires différents.

Une partition du territoire tend à s'opérer en zones périurbaines résidentielles et en zones périurbaines en crise.

Dans les zones périurbaines résidentielles, la vie est en apparence paisible et s'anime au rythme de la vie sociale des habitants avec son lot de manifestations, avec l'activité des associations et rappellerait davantage le village, le bourg plutôt que la ville. En revanche, dans les zones périurbaines en crise, des populations, souvent des jeunes confrontés à l'exclusion sociale, vont faire parler d'elles en s'attaquant aux voitures, aux magasins, aux centres commerciaux, aux policiers, à tous ces symboles de la société qui les exclut.

Pour ces deux catégories de territoires, la question d'identité ne se pose pas dans les mêmes termes. Dans les zones périurbaines, que je qualifie de résidentielles, on observe un désir partagé des élus locaux et des habitants de se reconstruire une identité. La majorité de la population de ces zones vient d'ailleurs. Ces nouveaux habitants ne veulent pas être étrangers au territoire, ils veulent s'approprier cet espace où ils habitent qui n'est pas l'espace où ils travaillent. Ils vont s'approprier cet espace physiquement et socialement. Dans cette démarche, les élus locaux sont évidemment partants parce qu'ils ne veulent pas de villes ou de villages dortoirs, ils ne veulent pas avoir des habitants qui ne seraient que des consommateurs de services, ils ne veulent pas avoir une population par défaut. Ils veulent une population qui est attachée à son territoire et à ses représentants. Il y a un consensus qui s'établit : d'un côté les habitants qui expriment des attentes en matière de cadre de vie et les élus qui vont traduire cela par des aménagements, des parcs, des forêts, des plans d'eau, des haies, des sentiers. Ils vont organiser des loisirs, investir dans le culturel car ils veulent constituer de véritables communautés humaines. Elus et habitants réinventent une identité et vont souvent s'appuyer sur le passé. Tous les ingrédients sont là : la campagne, l'agriculture, la vie associative.

La campagne et l'agriculture : le périurbain, c'est d'abord la présence d'espaces ouverts, d'espaces agricoles qui, surtout s'ils font l'objet d'aménagements paysagers, vont jouer un rôle essentiel dans la constitution de cette identité. Leur proximité va donner l'illusion d'être à la campagne et renvoyer à un imaginaire rural qui est enfoui. L'agriculteur va être réhabilité par les habitants parce qu'il reste dans la mémoire collective celui par qui la campagne, devenue pour ses nouveaux habitants territoire d'habitation et de loisirs, existe. Ces mêmes habitants, qui recherchent les avantages de la ville et les avantages de la campagne, sans leurs inconvénients, auront tendance à mettre en cause toutes les formes modernes d'agriculture qu'ils ont jugées incompatibles avec la représentation qu'ils se font de la campagne.

La vie associative : La vie sociale, culturelle se développe abondamment sur ces territoires grâce à l'arrivée des nouveaux résidents qui apportent des visions et des compétences nouvelles.

Dans les zones périurbaines en crise, c'est complètement différent. La question de l'exclusion prime sur toute autre considération. Mais la question de l'identité sur ces territoires est fondamentale et se pose dans les mêmes termes. Sur quoi s'appuyer pour reconstruire une nouvelle identité à partir de populations différentes ? Il faudra se donner les moyens, un jour, d'en débattre.

La population périurbaine est très complexe. Les comportements de cette population dans sa diversité sont indissociables des tendances lourdes des dynamiques urbaines qui affectent notre société. C'est une population en quête d'identité. Ce n'est pas seulement la population résidente qui va structurer l'organisation des espaces périurbains, il y a des flux très importants de non-résidents qui traversent ces espaces parce que s'y trouvent implantées des zones industrielles, des zones commerciales, des zones de loisirs. Je n'oublie pas qu'il y a du périurbain « sympa » c'est-à-dire qui a un patrimoine culturel et naturel très intéressant et, avec l'engouement du tourisme de proximité, nous constatons que des citadins de pôles urbains proches vont sur ces territoires. Les espaces périurbains sont au croisement des réflexions sur la ville et sur la campagne. Ils sont au croisement sur la place de l'agriculture dans la ville. Ils sont au croisement de la réflexion de la ville de demain.

M. Jean FRANCOIS-PONCET - Merci. Comme vous l'avez pu voir nous sommes passés de la statistique à la sociologie et je crois que nous avons maintenant les éléments d'une description claire de ce qu'est l'espace rural dans sa dimension et sa composition.

Nous allons ouvrir une plage de questions.

M. Michel REYNAUD, président de l'association Ceinture Verte Mancelle - Je suis agriculteur. Depuis les années 45, on a concentré des populations sur des agglomérations, peut-être était-ce nécessaire dans ces années mais l'on continue dans la même direction puisque les SDAU et les DTA programment des augmentations de population dans les mêmes endroits. N'arrêtera-t-on pas un jour cette migration des zones rurales vers des zones urbaines voire périurbaines pour faire de notre France profonde un véritable désert ? Cela fait trois lois d'orientation que nous avons sur l'aménagement du territoire, on n'a pensé qu'à grossir les villes, à voir comment on accueillait en ville mais on n'a pas essayé de voir comment des populations pouvaient être maintenues dans des zones rurales.

M. Dominique PETER, Société des agriculteurs de France - Comment les services qui répondent à une vocation culturelle peuvent-ils répondre également aux fonctions urbaines profondes étant entendu que l'emploi peut être délocalisé aussi ?

M. Jean-Claude BONTRON, directeur de la SEGESA - Merci à l'INSEE pour ce travail qui répond à la véritable attente de toutes les personnes qui observent et qui agissent pour l'aménagement du territoire. Je demanderai à M. DELORME s'il est, aujourd'hui, satisfait de cette définition du périurbain et à la fois sur les limites internes de cette définition. Nous avons parlé de la définition du périurbain à partir de son extension en périphérie mais est-ce que la limite entre la banlieue et le périurbain lui semble poser problème ?

"Les déplacements vers l'emploi sont les plus structurants" : je ne suis pas certain que ce soit vrai aujourd'hui parce que sur 100 personnes, il y peut-être 40 actifs, sur ceux-ci 20 à 30 % ont leur emploi sur place alors qu'il y a des populations scolaires qui se déplacent, il y a des gens qui se déplacent vers des services, vers des loisirs, il y a beaucoup d'autres déplacements que ceux vers l'emploi et je ne suis pas certain que dans l'avenir, les déplacements vers les lieux d'emploi soient les plus structurants des déplacements.

Je trouve la définition des territoires périurbains trop extensive. Si finalement la population de ces territoires ressemble à la moyenne française, est-ce intéressant de les identifier comme tels ? Si, dans l'avenir, ces territoires périurbains doivent être étendus comme l'ont été les ZPU par le passé, je crains qu'ils perdent de leur pertinence par rapport au travail législatif et j'encourage l'INSEE à cerner au plus près et de manière plus pointue ce concept de territoire périurbain afin que ne soient pas mélangés des problèmes qui ne sont pas de même nature : si l'on est dans les néo-villages de l'agglomération parisienne ou dans la banlieue de Montauban.

M. Jean FRANCOIS-PONCET - La parole est à M. Delorme.

M. Pierre DELORME - Est-on satisfait de ce découpage ? Je répondrai oui et non.

Oui : parce que je considère que c'était le mieux que l'on pouvait faire avec les informations dont nous disposions.

Non : parce que dès lors que nous sommes amenés à faire des tracés sur la carte, à faire des seuils et dire que nous allons mettre une frontière à cet endroit parce qu'il y a 40 % des actifs qui sont attirés vers la ville, nous voyons bien que la réalité est caricaturée. Les phénomènes sont continus et nous pourrions faire des tas de cercles concentriques avec des seuils différents. Nous avons fait quelques tests de robustesse : si ces seuils sont changés, sur la carte les frontières ne changent pas beaucoup. C'est donc quelque chose d'assez robuste pour l'observation qui est faite sur le recensement de 1990.

Le rôle prépondérant de l'emploi comme élément structurant : les déplacements domicile/travail ne sont pas les seuls. Vous remarquerez que sur la carte nous avons reporté des petites flèches qui correspondent aux déplacements vers les pôles de commerces et de services dans les zones rurales. Que la population dans ces espaces périurbains ait des caractéristiques moyennes, c'est normal puisque c'est un mélange de populations ayant des caractéristiques rurales et urbaines. Vous nous invitez à faire des progrès en la matière, nous le ferons lorsque nous disposerons du résultat du recensement de mars 1999.

M. Jean-Raymond COHEN - suite à l'intervention de M. Bontron, le découpage de l'INSEE ne me satisfait pas parce qu'il est trop global. Il faut distinguer la couronne périurbaine (mais pas au sens où l'entend l'INSEE). Il y a cette couronne qui est à la limite de la grande banlieue où il y a un type de problème, il y a les espaces ruraux périurbains où il y a une autre dynamique et au milieu, il y a des grandes cités avec quantités de problèmes.

Avoir pris comme seul critère l'emploi ne me satisfait pas non plus. Le précédent zonage réalisé par la SEGESA était parti sur une vingtaine de critères et me semblait mieux traduire la réalité des choses mais si l'INSEE a fait le choix de privilégier un critère unique, il devait y avoir des raisons tout à fait objectives. Il y a une très grande diversité sur ces zones et je ne suis pas sûr que nous ayons l'appareil permettant de bien observer cette diversité.

M. Jean FRANCOIS-PONCET - Manifestement vous touchez du doigt la complexité dont on nous a parlé, il est vrai que lorsque l'on passe d'un cercle à un autre il y a des problèmes très différents.

Un commentaire sur la dimension agricole qui a été abordée par deux des intervenants. Le problème de la non réciprocité en matière de droit à construire créait une inégalité très mal vécue par les agriculteurs. Un exploitant ne pouvait en effet pas s'installer à proximité de constructions existantes mais des constructions nouvelles pouvaient s'installer à proximité d'une exploitation. Ainsi, si un agriculteur avait une étable et si cette étable se trouvait à moins de cent mètres d'une construction il était mis en demeure de corriger cette situation, en revanche quelqu'un qui s'établissait dans l'espace rural avait le droit de construire à moins de cent mètres. Cette inégalité était indéfendable et créait des problèmes sans nom. Le Sénat a profité du projet de loi d'orientation agricole pour adopter un amendement qui met un terme à cette inégalité et établit une réciprocité tout à fait logique.

La France, pays rural, souffre d'obsession urbaine même si l'on parle de désertification, et les mesures prises vont en sens inverse. Nos DDE, au nom de la lutte contre le «mitage», interdisent les constructions en milieu rural. Je vois l'équipement s'opposer à la reconstruction de maisons qui ont existé depuis deux ou trois siècles. On devrait autoriser la reconstruction, quitte à imposer des critères architecturaux en obligeant l'acquéreur à reconstruire à l'identique, cela fait partie du patrimoine. Nous avons décidé, en accord avec le Secrétaire d'état au logement, de mettre en place un groupe d'études pour voir comment on peut modifier le droit ou la pratique de l'urbanisme. Nous sommes dominés par des gens qui ont l'obsession de la ville, la DATAR également puisqu'elle considère que l'univers va vers la métropolisation. Ce n'est pas faux, mais elle omet de déceler des tendances qui existent et sont un retour vers l'espace rural des travailleurs les plus sophistiqués. Ce sont ceux qui maîtrisent Internet et les technologies les plus modernes qui peuvent et font le choix de leur préférence, qui est l'implantation dans le milieu rural. Ne faudrait-il pas encourager cela ?

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