17. Projet de convention européenne sur la nationalité (Vendredi 31 janvier)

Le rapporteur propose que l'Assemblée accueille favorablement et adopte dans les meilleurs délais le projet de convention soumis à son avis. Ce texte reflète le souci du Conseil de l'Europe de répondre aux situations d'urgence qui se posent actuellement en Europe : partition d'Etats, conflits ethniques, immigration, statut des réfugiés. Il prend également en compte la nouvelle donne démocratique dans les pays d'Europe centrale et orientale.

La future convention contribuera à prévenir l'apatride, en limitant notamment les possibilités de retrait de la nationalité. Elle vise à faciliter l'acquisition de la nationalité ainsi que la réintégration dans la nationalité d'origine, à limiter les possibilités de perte de la nationalité à des cas dûment justifiés, à garantir des procédures justes et équitables et à assurer aux personnes possédant plusieurs nationalités de ne remplir les obligations militaires qu'à l'égard d'un seul Etat.

Certains amendements lui semblent néanmoins indispensables, et notamment :

- la modification du titre en " Convention sur la citoyenneté ", le terme de " nationalité " pouvant prêter à confusion dans des pays à fortes minorités " nationales " ;

- l'inclusion dans les motifs de discrimination (que la convention veut empêcher) de l'origine sociale ou ethnique et l'appartenance à une minorité nationale ;

- la limitation du champ et de la durée des réserves que les Etats ont la possibilité de formuler ;

- le développement de la convention dans 3 domaines :

• la succession d'Etats (attitude plus volontariste notamment pour les garanties et droits des ressortissants d'un Etat prédécesseur),

• la coopération internationale dont les modalités, les structures et les moyens ne sont pas précisés,

• les incidences d'une citoyenneté commune pour l'Union européenne. A défaut, la convention risque de devenir rapidement caduque si l'Union venait à élargir ses compétences dans ce domaine.

La Commission des migrations, des réfugiés et de la démographie a également présenté un avis sur ce projet de convention. Son rapporteur, Mme Manuela Aguiar (Portugal, LDR), souscrit au texte dans ces grandes lignes, mais estime qu'il ne donne pas au demandeur de nationalité une protection suffisante face aux lenteurs et aux aléas de l'administration. Elle propose en conséquence de l'amender en précisant que ce délai ne saurait dépasser un an et soit explicitement mentionné dans le projet de convention.

A la suite du débat, l'avis 200 contenu dans le rapport 7718, amendé, est adopté.

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