II. LES PROPOSITIONS : ADOPTER UNE STRATÉGIE CONQUÉRANTE ET INNOVANTE

Le caractère inquiétant de l'état des lieux établi en 1997 s'est trouvé, depuis, reconnu par d'autres. Ainsi, dans l'ouvrage qu'il a publié cette année, notre collègue Gérard Delfau, Sénateur de l'Hérault 12 ( * ) , écrit « J'aimerais aussi pouvoir émouvoir quelques leaders d'opinion, et leur dire : sous vos yeux, La Poste que vous aimez risque de disparaître » 13 ( * ) .

Cependant, pour votre commission et votre groupe d'études, l'appréciation pessimiste portée sur la situation il y a vingt mois se trouvait tempérée par la conviction que, dans la société de communication de demain, les activités de nature postale pouvaient avoir un brillant avenir.

A. LES VOIES DE L'AVENIR

Les compétences et l'image de marque reconnue des postes historiques ne leur permettent-elles pas de s'imposer sur Internet ? Ne sont-elles pas à même d'assurer, par exemple, la fiabilité des « E-mail » les plus sensibles ou la livraison des commandes du commerce électronique ? La mondialisation de l'économie, la gestion en flux tendus des stocks et des ventes des entreprises n'offrent-elles pas à notre poste des opportunités dans des secteurs actuellement en expansion rapide ? Avec ses compétences et celles de son réseau, ne peut-elle pas caresser l'ambition de se tailler une place respectable sur le marché international du fret express et de la logistique , c'est-à-dire le transport rapide et sécurisé, partout sur la planète, de paquets contenant des pièces détachées ou des produits finis à forte valeur ajoutée ?

Le rapport « Sauver La Poste : devoir politique, impératif économique » affirmait explicitement que les voies de l'avenir étaient là. Fort de cette perspective, il estimait que La Poste était arrivée à la croisée des chemins et qu'elle se trouvait, en définitive, écartelée entre deux pôles d'attraction :

- celui de la globalisation de l'économie et des industries de la communication qui lui impose de s'engager hors de notre territoire et de développer de nouvelles activités, notamment dans les services électroniques ;

- celui du service public et de la présence territoriale qui l'enracine dans nos frontières et exige, au nom de nos valeurs républicaines, la poursuite modernisée de ses missions traditionnelles.

L'ensemble des quelque 50 propositions avancées par le rapport traçait un chemin politique prenant en compte l'ensemble des contraintes recensées et visant à permettre à La Poste de satisfaire à cette double ambition en maintenant son unité.

* 12 Qui avait remis en 1990, à la demande du ministre des Postes et Télécommunications, un rapport sur « la présence postale en milieu rural ».

* 13 Gérard Delfau « La Poste, un service public en danger : constat et propositions », Paris, l'Harmattan, février 1999, page 10.

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