M. le président. La parole est à M. Fourcade.
M. Jean-Pierre Fourcade. Monsieur le président, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adressait à M. le ministre de l'intérieur, mais j'accepte volontiers de la destiner à Mme la ministre de la jeunesse et des sports.
On constate tous les jours, dans les villes de banlieue de la région d'Ile-de-France, la faiblesse de la présence policière.
A Boulogne-Billancourt, ville que j'administre, le soir et la nuit, il n'y a guère plus de vingt-cinq policiers en tenue pour s'occuper de la sécurité de plus de 100 000 habitants.
Or je suis stupéfait d'apprendre qu'à l'occasion du Mondial de football des centaines, voire des milliers, de gardiens de la paix et de CRS vont venir quadriller les abords du Parc des Princes en imposant aux habitants qui y résident des contraintes insupportables autant pour leurs enfants qui fréquentent les groupes scolaires que pour eux-mêmes, et ce pour assurer la circulation protégée de ceux que l'on considère comme des « personnalités importantes », c'est-à-dire les cohortes habituelles de joueurs, d'entraîneurs, de vedettes de toute nature et de fabricants de chaussures de sport, de confiseries et de boissons énergétiques.
Aucun citoyen ne peut comprendre la disproportion éclatante qui affecte le dispositif policier au détriment de la prévention quotidienne de l'insécurité et de l'incivilité.
Je vous demande donc, madame la ministre, de donner des instructions précises aux forces de police pour qu'elles mettent en oeuvre des dispositifs légers qui ne perturbent pas la vie des citoyens ordinaires et leur permettent de travailler et de circuler dans des conditions normales.
M. Gérard Braun. Très bien !
M. Jean-Pierre Fourcade. Face aux demandes excessives des fédérations sportives et des organisations commerciales, je souhaite vivement que les autorités de police se souviennent qu'elles sont au service des citoyens et non à celui des organisateurs de spectacles. (Applaudissements sur les travées des Républicains et Indépendants, du RPR et de l'Union Centriste, ainsi que sur certains través du RDSE.)
M. le président. La parole est à Mme le ministre.
Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports. Monsieur le sénateur, je voudrais d'abord indiquer que c'est une chance pour la France d'accueillir la Coupe du monde de football. C'est une chance pour son image, puisque 37 milliards de téléspectateurs vont pouvoir regarder notre pays à travers l'organisation de cet événement.
M. Michel Barnier. C'est vrai !
Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports. C'est une chance pour son économie, pour son tourisme,...
Un sénateur du RPR. Merci, Jacques Chirac !
Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports. ... mais aussi pour la convivialité.
M. Michel Barnier. Très bien !
Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports. En effet, la Coupe du monde sera d'abord une grande fête populaire citoyenne.
Vous parlez, monsieur le sénateur, des forces de police qui seront déployées autour du Parc des Princes. Permettez-moi d'évoquer, pour vous répondre, la fête qui va se tenir autour du Parc des Princes ou du Stade de France, ainsi que dans des centaines et des centaines de villes de France, pour célébrer le sport, la rencontre des cultures. C'est cela, je crois, qui doit primer.
Quand on organise un tel événement, on a la responsabilité, en tant qu'Etat, d'en assurer la sécurité, notamment face au terrorisme, face à toutes les formes de violence, ce qui demande, c'est vrai, une mobilisation de la police nationale et de la gendarmerie nationale.
Le mouvement sportif assure la sécurité à l'intérieur des stades avec l'aide de bénévoles, je vous le rappelle. Ce n'est pas lui qui est demandeur de ces forces de sécurité ! Cette précision est importante. Quant aux forces de police, elles assureront autour des stades une présence discrète, mais efficace. C'est l'image de la France qui est en jeu. (Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen ainsi que sur les travées socialistes.)

ALLÉGEMENT DE LA FISCALITÉ