SEANCE DU 7 NOVEMBRE 2000


M. le président. L'Assemblée nationale a supprimé l'article 9 quinquies A.
Mais, par amendemenent n° 20, M. Balarello, au nom de la commission, propose de le rétablir dans la rédaction suivante :
« Les bois et forêts domaniaux de l'Etat peuvent être transférés dans le patrimoine des collectivités territoriales guyanaises dans un but de développement économique, dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat. Pour l'entretien et la gestion de ce domaine, il est créé un office régional de la forêt dont le statut et la composition sont fixés par le même décret. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello, rapporteur. Cet amendement tend à rétablir l'article 9 quinquies A, adopté en première lecture sur l'initiative de notre collègue Georges Othily, afin de permettre le transfert des forêts domaniales de l'Etat dans le patrimoine des collectivités territoriales guyanaises, dans un objectif de développement économique.
Sur ce sujet très important, monsieur le secrétaire d'Etat, le Gouvernement peut-il s'engager à déposer prochainement un projet de loi ? Envisage-t-il de fixer une date butoir en la matière ?
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Si tel était le cas, monsieur le rapporteur, retireriez-vous votre amendement ?
Ce que je peux vous dire - et c'est un engagement que je prends - c'est qu'une concertation a été engagée avec l'ensemble des acteurs locaux professionnels et avec les élus et que, les premières orientations étant arrêtées, un premier texte pourrait voir le jour avant la fin de cette année. Il nous sera alors possible de nous engager plus avant sur un calendrier !
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 20.
M. Georges Othily. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily. L'ensemble des élus de Guyane ont demandé au sénateur guyanais que je suis de déposer un amendement pour que l'Etat transfère aux collectivités guyanaises les bois et forêts.
J'ai moi-même déposé, voilà deux ans, une proposition de loi tendant à modifier le code forestier à cette fin. Cela étant, comme le Gouvernement est maître de l'ordre du jour du Sénat, cette proposition de loi n'a pas encore été appelée en discussion dans cette enceinte.
Monsieur le secrétaire d'Etat, vous avez déclaré à l'Assemblée nationale, le 11 octobre dernier, qu'il n'apparaîtrait pas opportun au Gouvernement d'anticiper sur les discussions qui peuvent avoir lieu à l'échelon local dans ce domaine.
Cependant, j'observe également que M. Jérôme Lambert, l'excellent rapporteur de la commission des lois de l'Assemblée nationale, avait fait en sorte que cet amendement, auquel le Gouvernement ne s'est pas déclaré favorable, soit adopté.
Or, monsieur le secrétaire d'Etat, les discussions au sujet des nouvelles dispositions du code forestier sont achevées depuis le 17 août 2000 et - c'est une information que je vous livre - ont été définitivement adoptées le 7 septembre, à dix heures, à la préfecture régionale de Guyane, salle Félix-Eboué, les dispositions qui permettront peut-être au Gouvernement de soumettre au Parlement un projet de loi tendant à modifier le code forestier.
J'ai participé à ces discussions et j'ai fortement imprimé ma marque à ces dispositions, à telle enseigne que l'on s'est servi de la proposition de loi que j'avais déposée pour élaborer ces dernières.
Vous comprendrez donc très bien que, puisque nous en sommes au stade de la discussion d'un projet de loi d'orientation et que vous vous prononcez aujourd'hui en faveur de l'inscription dans la loi de cette possibilité, pour la collectivité guyanaise, de devenir propriétaire du domaine forestier, nous revenions à la charge le moment venu.
En attendant, nous allons, bien sûr, adopter l'amendement que notre excellent rapporteur, M. José Balarello, propose à notre Haute Assemblée d'adopter aujourd'hui.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 20, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 9 quinquies A est rétabli dans cette rédaction.
Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures trente.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à dix-neuf heures trente, est reprise à vingt et une heures trente-cinq, sous la présidence de M. Jacques Valade.)