Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 2 mars 1902
Décédé le 3 août 1967
Profession :
Viticulteur
Département :
Hérault

Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

CLAPARÈDE (Emile)

Né le 2 mars 1902 à Béziers (Hérault)

Décédé le 3 août 1967 à Béziers

Sénateur de l'Hérault de 1948 à 1958

Secrétaire d'Etat chargé des affaires tunisiennes et marocaines du 17 juin au 6 novembre 1957

Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, chargé de l'information du 11 novembre 1957 au 14 mai 1958

Grande figure radicale du Languedoc, Emile Claparède est déjà un notable confirmé lors de son élection au Conseil de la République en 1948.

Son engagement politique au parti radical, inspiré de l'exemple paternel, se concrétise en 1932, date à laquelle il est élu conseiller d'arrondissement du deuxième canton de Béziers.

Dans le même temps, il se consacre à la gestion de la propriété viticole familiale, qu'il a cherché à développer dès la fin de ses études secondaires au lycée Henri IV de Béziers.

Dès 1935, il succède à son père, décédé un an plus tôt, au conseil municipal de Béziers, et en devient premier adjoint au maire.

En revanche, sa tentative aux législatives de 1936 échoue de peu : il est battu au deuxième tour par le candidat SFIO, de deux cents voix seulement.

Animateur, dès les années 30, de la Fédération radicale-socialiste de l'Hérault, d'abord comme secrétaire général, puis comme président, toutes ses convictions l'opposent au gouvernement de Vichy, qui le démet de son mandat municipal dès 1940. Il cesse alors en apparence toute activité politique, mais anime une organisation de résistance chargée de faciliter le passage en Espagne des jeunes français désireux de rejoindre en Afrique du Nord l'armée de libération. Les autorités allemandes chercheront d'ailleurs à l'arrêter, sans succès, lors du débarquement allié en Normandie.

Sa fidélité à ses convictions d'alors le conduisent, après guerre, à présider la société des amis de Jean Moulin.

Après la Libération, le préfet de l'Hérault le nomme à la chambre de commerce de Béziers, dont il est élu président. Très attaché à cette responsabilité, qui lui permet de démontrer la grande expérience de la gestion commerciale qu'il a acquise à la tête de son négoce, il l'exerce jusqu'en 1956.

Il s'engage à nouveau dans l'action politique, et figure en deuxième position sur la liste présentée par le parti radical dans l'Hérault aux deux Constituantes successives, puis aux législatives du 10 novembre 1946. Lors de chacun de ces scrutins, seul Vincent Badie, tête de liste, est élu.

Emile Claparède mène à son tour la liste d'Union républicaine radicale et radicale-socialiste constituée pour les élections sénatoriales du 7 novembre 1948 ; il est élu au deuxième tour par 468 voix sur 1012 exprimés.

Au Conseil de la République, il siège à la Commission des affaires économiques, et à celle du ravitaillement.

L'essentiel de ses interventions portent sur les questions agro-viticoles, sur lesquelles il fait autorité.

Rapporteur dès 1948, de la Commission des affaires économiques sur la création d'un Bulletin officiel du registre du commerce et des métiers, il est, l'année suivante, rapporteur de la Commission du ravitaillement sur la réglementation de la profession des courtiers en vins, et intervient sur la politique agricole du gouvernement.

En 1951, il abandonne la Commission des affaires économiques pour celle de l'agriculture, et participe aux débats sur les dépenses de fonctionnement des services de l'agriculture, et sur la disparité entre prix industriels et agricoles ; il est également rapporteur de la Commission du ravitaillement sur le statut légal des vins délimités de qualité supérieure.

L'année suivante, il dépose une proposition de résolution invitant le gouvernement à restituer au service des alcools les moyens indispensables à son bon fonctionnement, et intervient sur l'assainissement du marché du vin. Mais les charges de son mandat national ne l'empêchent pas de renouer avec l'administration de sa ville natale : il est ainsi élu maire de Béziers en 1953, fonction où il déploie ses grandes qualités d'administrateur : rénovant l'urbanisme de la cité, ce qui permettra plus tard l'accueil de nombreux français rapatriés d'Afrique du Nord, il y fait édifier un lycée technique, un palais des congrès, une piscine olympique, et contribue à la rénovation du musée.

Il est réélu sans difficulté au Conseil de la République, le 19 juin 1955 : il constitue au deuxième tour, avec les deux autres sénateurs sortants, une liste de Discipline Républicaine, qui remporte les trois sièges à pourvoir; lui-même obtient alors 609 voix sur 1014 exprimés.

Il siège alors à la Commission des boissons, et à celle de la défense nationale, et prend part en 1956 au débat sur le projet de loi instituant un fonds national de la vieillesse.

Fondateur et président, dès son entrée au Conseil de la République, du groupe parlementaire viticole, betteravier et cidricole, il expose à de nombreuses reprises, notamment par voie de presse, les préoccupations de ce secteur d'activité. Aussi, lorsque le gouvernement institue un Comité national de propagande en faveur du vin, le nomme-t-il, le 3 juin 1957, à sa présidence.

Mais l'arrivée aux affaires du cabinet Bourgès-Maunoury, le 13 juin 1957, confère à l'action d'Emile Claparède une autre dimension. En effet il est nommé, le 17 juin, secrétaire d'Etat chargé des affaires marocaines et tunisiennes. A ce titre, il participe au Sénat à plusieurs débats relevant de sa compétence : expulsion de Français par le Maroc, convention judiciaire franco-tunisienne, octroi de crédits au Maroc. Peu après l'investiture du cabinet Félix Gaillard, auquel il participe comme secrétaire d'Etat chargé de l'information, il prend publiquement parti en faveur d'une solution au problème algérien élaborée en concertation avec le Maroc et la Tunisie, ce qui est diversement apprécié au sein du parti radical.

Il en est cependant élu vice-président en décembre 1957, et s'efforce d'en préserver l'unité, en dépit des tensions créées par l'émergence d'un groupe favorable à Pierre Mendès-France.

Ces importantes fonctions nationales n'estompent en rien son intérêt pour son département natal, et il est réélu conseiller général de Béziers en avril 1958.

Le 2 juin suivant, il accorde les pleins pouvoirs au gouvernement de Gaulle et, le 3, se prononce en faveur de la modification de l'article 90 de la Constitution.

Il est réélu aux sénatoriales d'avril 1959.

Ve République

CLAPARÈDE (Emile)

Né le 2 mars 1902 à Béziers (Hérault)

Décédé le 3 août 1967 à Montpellier (Hérault)

Sénateur de l'Hérault de 1948 à 1967

Secrétaire d'Etat chargé des affaires tunisiennes et marocaines du 17 juin au 6 novembre 1957

Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, chargé de l'information du 11 novembre 1957 au 14 mai 1958

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, p. 149-151)

Sénateur radical-socialiste de l'Hérault constamment réélu depuis novembre 1948, Emile Claparède sollicite un nouveau mandat le 26 avril 1959, lors des premières élections de la Haute Assemblée organisées sous la Ve République. Le maire de Béziers est confortablement reconduit dès le premier tour avec 786 voix sur 1 105 suffrages exprimés. La liste d'Entente républicaine pour la défense permanente de la viticulture et des intérêts économiques du département, qu'il dirige, remporte également les deux autres sièges à pourvoir : les socialistes Jean Bène, président du conseil général de l'Hérault depuis 1945, maire de Pézenas et fondateur du Midi libre, et Jean Péridier, maire du Pouget, sont eux aussi réélus.

A la tête de la liste du Rassemblement démocratique et de défense des intérêts économiques, Emile Claparède retrouve, comme les deux autres sortants, aisément son fauteuil de sénateur à l'occasion du renouvellement du 23 septembre 1962 : il recueille 835 voix sur 1 036 suffrages exprimés dès le premier tour de scrutin. Ce résultat confirme la nette domination électorale de la gauche héraultaise.

Au Palais du Luxembourg, Emile Claparède, qui assume d'importantes responsabilités au sein du parti radical et radical-socialiste - il en assure la vice-présidence nationale de 1960 à 1962 puis de 1964 à 1965 - siège logiquement au sein du groupe de la Gauche démocratique dirigé par le sénateur de la Savoie Pierre de La Gontrie. Il est par ailleurs membre de la commission des affaires économiques et du plan de 1959 à 1965, puis de la commission des affaires sociales de 1966 à 1967.

En 1960, il vote pour la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie, puis en 1965, pour la loi portant réforme des régimes matrimoniaux.

A partir de sa réélection en 1959, Emile Claparède intervient plus rarement en séance publique. Quand ce viticulteur prend la parole, c'est exclusivement au sujet des questions viticoles. Président du groupe viticole, betteravier et cidricole sénatorial ainsi que du comité national de propagande en faveur du vin depuis sa création en 1957, nommé membre du Conseil supérieur des alcools en 1959, et n'hésitant pas à participer à des manifestations de viticulteurs comme en juin 1961 à Béziers, Emile Claparède se fait l'ardent défenseur de la viticulture française dans son ensemble et de celle de l'Hérault en particulier. Quelques jours après la proclamation de l'indépendance de l'Algérie, en juillet 1962, il interpelle ainsi le ministre de l'Agriculture Edgar Pisani au sujet des importations de vins algériens. Il juge « parfaitement justifiée » l'inquiétude des viticulteurs français quant au volume de vins algériens qui va désormais être destiné au marché français.

Intervenant de même en juillet 1963 lors d'un débat sur la politique agricole et viticole, il insiste sur la nécessité d'améliorer continument la qualité des vins français alors que le Marché commun européen est entré en vigueur. Il invite également le gouvernement de Georges Pompidou à prendre les mesures nécessaires pour éviter de « réveiller une juste colère » des viticulteurs français, en mettant notamment en place des prix rémunérateurs. Emile Claparède apparaît ainsi comme « l'un des meilleurs défenseurs de la viticulture française » selon les mots du président du Sénat Gaston Monnerville, dans l'éloge funèbre prononcé le 11 octobre 1967.

Si ses interventions au Palais du Luxembourg se font discrètes, c'est avant tout parce que, profondément attaché à sa terre languedocienne qui l'a vu naître et à laquelle il demeure indéfectiblement lié tout au long de sa carrière politique, il continue de lui consacrer une grande part de son temps. Président de la fédération radicale et radicale-socialiste de l'Hérault, il est conseiller général du premier canton de Béziers depuis 1958 et est réélu en 1964.

Surtout, choisi par ses concitoyens pour être le premier magistrat de Béziers en 1953, réélu en 1959 puis en 1965, il s'attache à développer sa ville natale. Emile Claparède appose en effet sa marque de manière indélébile sur la cité biterroise qui connaît un grand essor suite à l'arrivée de nombreux rapatriés d'Afrique du Nord à partir de 1962.

Outre ses mandats héraultais, il siège également à l'Assemblée du Conseil de l'Europe au cours de l'année 1962 avant d'en être nommé membre suppléant jusqu'en 1966.

Le 3 août 1967, victime d'un accident automobile près de Bagnols-sur-Cèze, il s'éteint à la polyclinique de Montpellier à l'âge de soixante-cinq ans. L'interruption soudaine de la carrière d'un homme qui a passé près de vingt ans à représenter le département de l'Hérault à la Haute Assemblée provoque l'organisation d'une élection partielle, son suppléant étant lui-même décédé.

Avec Emile Claparède, chevalier de la Légion d'honneur, disparaît une grande personnalité radicale languedocienne qui, selon Gaston Monnerville, possédait le « don inné de conciliateur » et « savait convaincre sans imposer », tout en refusant de transiger sur un seul domaine : « le respect des lois de la République et la sauvegarde des libertés démocratiques ».

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Emile CLAPAREDE

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