État civil :
Né le 27 janvier 1898
Décédé le 6 octobre 1981

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961

Sénat de la République francaise

Aucun groupe

Vice-Président de la commission des transports et télécommunications

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

BEAUJANNOT (Joseph, René)

Né le 27 janvier 1898 à Scorbé-Clairvaux (Vienne)

Décédé le 6 octobre 1981 à Blois (Loir-et-Cher)

Sénateur du Loir-et-Cher de 1955 à 1958

Fils et petit-fils de commerçants, Joseph Beaujannot choisit de perpétuer la tradition familiale en étant représentant de commerce, puis négociant grossiste en mercerie. Ses activités le conduisent à la présidence du Syndicat des négociants en gros du Loir-et-Cher ; il est également membre de la chambre de commerce de ce département.

Sa participation aux combats de 1914-1918 lui vaut la Croix de guerre. Durant le second conflit mondial, il participe au réseau Libération Nord.

Il entre dans la vie politique comme conseiller municipal de Blois, en mai 1945 ; il est adjoint du maire de cette ville durant tout son mandat municipal, de mai 1945 à juin 1955. Il devient conseiller général du canton de Blois Ouest en octobre 1945, mandat dans lequel il est reconduit durant toute sa carrière politique.

Candidat aux législatives de novembre 1946, il est élu sénateur du Loir-et-Cher au deuxième tour de l'élection du 19 juin 1955, avec 421 voix sur 743 suffrages exprimés, sur la liste des républicains indépendants.

Au Conseil de la République, il s'inscrit à ce groupe, et siège aux commissions des moyens de communication, et du travail et de la sécurité sociale.

Dès son élection, il se montre très actif, avec un intérêt particulier, du fait de son expérience professionnelle, pour la réglementation des activités commerciales.

Il participe ainsi à la discussion de la proposition de loi relative à la location-gérance des fonds de commerce, puis, en qualité de rapporteur de la Commission du travail, à celle étendant les possibilités d'emprunt des groupements mutualistes.

Il prend également part aux débats portant sur les dépenses militaires pour 1955 et 1956, et les dépenses du ministère de la Défense nationale pour la même période.

Puis il intervient dans la discussion portant sur le renouvellement des baux commerciaux.

L'année 1956 est pour lui l'occasion de donner sa pleine mesure à la diversité de ses intérêts législatifs, et il intervient successivement sur l'allocation vieillesse des personnes non salariées, la législation sur les dommages de guerre, le régime des congés annuels payés, l'organisation de la protection civile, l'institution d'un Fonds national de solidarité, l'ajustement des dotations budgétaires pour l'exercice 1956, la déclaration d'utilité publique de certains travaux d'aménagement de la Garonne, texte dont il est rapporteur pour la Commission des moyens de communication, le projet de loi de finances pour 1957 et la prolongation du mandat de certains administrateurs de la RATP.

Il poursuit son activité inlassable en 1957, avec des interventions sur la durée du travail dans les établissements de commerce non alimentaire, l'application du nouveau régime des patentes, et les expropriations nécessitées par le captage des eaux du Val-de-Loire.

Il est également l'auteur d'une proposition de résolution sur la prise en compte, pour la fixation des forfaits sur le chiffre d'affaires, de la diminution importante des transactions dans certaines entreprises par suite du rationnement des carburants.

Il participe, cette fois comme rapporteur de la Commission du travail, à la discussion de la proposition de loi concernant la saisie-arrêt des traitements et salaires.

Enfin, en 1958, il intervient dans la discussion du projet de loi de finances pour 1958, sur les articles relatifs aux travaux publics, et à l'aviation civile.

Les 2 et 3 juin, il vote pour les pleins pouvoirs et pour la révision constitutionnelle.

Au fil de ces nombreux débats, il se fait le défenseur de la liberté du commerce et manifeste le souci de voir l'Etat réduire ses interventions dans les activités économiques.

Ses multiples engagements lui ont valu plusieurs distinctions, et il était chevalier de la Légion d'honneur et officier du Mérite commercial.

Ve République

BEAUJANNOT (Joseph, René)

Né le 27 janvier 1898 à Scorbé-Clairvaux (Vienne)

Décédé le 6 octobre 1981 à Blois (Loir-et-Cher)

Sénateur du Loir-et-Cher de 1955 à 1974

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome II, pp. 292-293)

Joseph Beaujannot est réélu par deux fois au Sénat de la Cinquième République. Le 26 avril 1959, sa liste des Républicains indépendants passe au deuxième tour avec 442 voix sur 716 suffrages exprimés devant les listes d'Entente républicaine et démocratique, des Républicains du centre, et de trois candidats isolés. Le 26 septembre 1965, au premier tour cette fois, avec la même étiquette, Joseph Beaujannot l'emporte facilement face à cinq listes concurrentes, avec 474 bulletins sur 740 suffrages exprimés. Ces succès reflètent la dynamique qui le porte dans son département. Conseiller général de Blois ouest jusqu'en 1979, il est secrétaire du Conseil général de 1945 à 1961. Il siège de droit au Conseil régional du Centre en 1973-1974. Un dense réseau relationnel favorise sa notabilité. Celui-ci provient d'abord de son métier puisqu'il est administrateur de la Caisse interprofessionnelle de commerce et de l'industrie, et délégué consulaire de la Chambre de commerce et d'industrie du Loir-et-Cher. La presse locale accroît habilement son audience. Administrateur de la Nouvelle République du Centre-ouest, Joseph Beaujannot dirige la publication de L'Echo du Loir-et-Cher d'octobre 1967 à 1969 et il n'hésite pas à en être le journaliste. Enfin, son action en faveur de la Loire lui confère une dimension régionale. Président de l'Anaclea (Association nationale pour l'étude de la communauté de la Loire et de ses affluents) de 1969 à 1976, vice-président de la société d'économie mixte dérivée (Semaclea), il siège aussi au Comité de bassin Loire-Bretagne. Joseph Beaujannot appartient également au conseil d'administration du lycée Augustin Thierry et à celui du Centre hospitalier de Blois. L'Automobile Club de l'ouest et l'Institut de géographie du Val de Loire le comptent aussi parmi eux. Il fonde enfin la Maison de repos des voyageurs et représentants de commerce du Centre-ouest en 1969. Cette intense activité lui vaut les Palmes académiques et le Mérite agricole en 1970.

Membre du comité directeur du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), Joseph Beaujannot se réinscrit au groupe des Républicains indépendants du Sénat à partir du 10 décembre 1958, à la lisière de la majorité parlementaire gaulliste et indépendante. Il s'abstient, par exemple, sur le vote du projet de loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie, le 3 février 1960. Le 27 janvier 1961, il demande un débat à la suite de la déclaration du Gouvernement sur la politique algérienne qui doit être faite le lendemain. En revanche, les législations libérales recueillent sa faveur, parmi lesquelles figurent le projet de loi portant réforme des régimes matrimoniaux le 11 mai 1965, la proposition de loi relative à la régulation des naissances le 5 décembre 1967, et le projet de loi tendant à fixer à dix-huit ans l'âge de la majorité le 18 juin 1974.

A partir du 21 janvier 1959, la commission des affaires économiques et du plan accueille celui qui sera son secrétaire à partir de 1960. Joseph Beaujannot est aussi élu sénateur de la Communauté le 8 juillet 1959. Parlementaire actif, il s'intéresse à trois thèmes qui alternent régulièrement dans ses nombreuses interventions et dans l'exercice du contrôle parlementaire. L'attention portée aux postes et télécommunications s'accompagne de son souci d'aménager les eaux de la Loire, et de la défense de l'artisanat et du petit commerce.

Chaque année, à l'exception de 1973, lors de la discussion du projet de loi de finances, Joseph Beaujannot rapporte pour avis le budget des postes et télécommunications. Son bref exposé censure la politique gouvernementale en demandant des crédits substantiels, l'accélération de l'automatisation, la satisfaction des demandes d'installation et l'amélioration de la situation des personnels. Il échoue à faire prévaloir ses amendements, particulièrement le concours du budget général aux charges d'exploitation et d'équipement du service des chèques postaux le 6 décembre 1961. S'il recommande sans enthousiasme l'adoption des crédits, le rapporteur émet par contre un avis défavorable à propos du projet de loi relatif à l'équipement économique général, texte « décevant » pour les télécommunications par sa dotation financière et par les charges d'emprunts imposées aux collectivités locales (20 juillet 1959). Malgré un constat identique, il donne un avis favorable au IVe Plan économique et social le 10 juillet 1962. Joseph Beaujannot rapporte aussi le projet de loi relatif à la confiscation des appareils radioélectriques d'émission privés et établis et utilisés sans autorisation le 18 décembre 1959. Il rédige un rapport favorable aux projets de loi autorisant la ratification de la Convention internationale des télécommunications signée à Genève le 31 décembre 1959, le 10 mai 1962, et autorisant l'approbation des accords de Washington (télécommunications par satellites) signés le 20 août 1964, le 14 décembre 1964. Il contribue enfin à moderniser le code des postes et télécommunications en 1965-1966.

Le développement de la vallée de la Loire et l'action régionale l'occupent beaucoup. Le 17 novembre 1959 et le 9 décembre 1960, Joseph Beaujannot dépose une proposition de loi tendant à abroger l'ordonnance n° 59-130 du 7 janvier 1959 relative à la captation des eaux de la Loire au profit de la Ville de Paris. La discussion du budget du Commissariat général du Plan d'équipement, le 9 décembre 1969, l'examen du projet de loi portant approbation des Ve et VIe Plan en 1965 et en 1971, la lecture des crédits des ministères de l'aménagement du territoire et de l'équipement en 1972-1973 lui permettent de réclamer des équipements modernes pour le plus grand fleuve français. Son combat se lie alors à l'émergence de régions dotées de compétences décisionnelles. Déçu de n'obtenir satisfaction, on le voit émettre des votes négatifs, en particulier sur le projet de loi relatif à la protection et à la reconstitution des massifs forestiers, le 2 juin 1966, qui oublie les forêts incendiées de Sologne et de Touraine. Il s'abstient sur l'ensemble du projet de loi portant création et organisation des régions dans le texte proposé par la commission mixte paritaire le 29 juin 1972. L'année précédente, le projet de loi sur les fusions et regroupements des communes (16 juin 1971) était sanctionné. Enfin, lors de la discussion de la question orale d'Antoine Courrière relative aux possibilités financières des collectivités locales, il indique que les communes n'ont pas à supporter les charges de la construction des autoroutes (21 juin 1966).

La défense du petit commerce et de l'artisanat, activités menacées, caractérise la fin de son mandat. Déjà, le 5 juin 1963, Joseph Beaujannot demandait l'interdiction des ventes à perte, facteur inflationniste, lors de l'examen du projet de loi de finances rectificative. Son hostilité à toute charge supplémentaire explique son intervention lorsqu'est examiné le projet de loi organisant la formation professionnelle le 18 juin 1971. Attentif au sort des entreprises de commerce de gros en difficulté lors de la séance du 7 juin 1972, il vote le projet de loi d'orientation du commerce et de l'artisanat le 21 novembre 1973, non sans hésitations. Deux jours plus tard, il demande la suppression de l'imposition forfaitaire annuelle qui touche les personnes morales passibles de l'impôt sur les sociétés. Son ultime plaidoyer en faveur du milieu dont il est issu intervient le 2 juillet 1974 lorsqu'est débattu le projet de loi portant amnistie.

Cela n'empêche pas une sévère défaite lors des élections sénatoriales du 22 septembre 1974. Tête de la liste d'Union républicaine et départementale, Joseph Beaujannot ne recueille, au premier tour, que 107 voix sur 765 suffrages exprimés. Il se retire aussitôt. Les indépendants succombent aux progrès de la gauche et à l'arrivée d'une nouvelle génération politique. Victime de son âge, de ses insuccès et d'une attitude ambivalente au sein de la majorité parlementaire, le sénateur honoraire poursuit son mandat départemental jusqu'en 1979, puis s'éteint deux ans plus tard.

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