État civil :
Né le 18 août 1916
Décédé le 20 octobre 2006

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961

Assemblée nationale de la République francaise

Aucun groupe

Vice-Président de la commission du règlement
Membre de la commission de la recevabilité
Membre de la commission des traités, accords internationaux et Défense commune

Député de l'Assemblée nationale française

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

LAURIOL (Marc)

Né le 18 août 1916 à Alger

Décédé le 20 octobre 2006 à Paris

Député d'Algérie de 1958 à 1962 puis des Yvelines de 1973 à 1986

Sénateur des Yvelines de 1986 à 1995

Marc Lauriol naît au foyer d'Albert Lauriol, avocat puis directeur de sociétés à Alger, dans une famille installée en Algérie depuis 1851. Il fait ses études au lycée Bugeaud puis à la faculté de droit d'Alger d'où il sort docteur en droit. En 1938, il est avocat près la Cour d'appel d'Alger. Il participe à la campagne de France de 1940 comme officier de char et en revient grand invalide de guerre. Premier secrétaire de la conférence du stage d'Alger en 1941, il est conseiller juridique et de législation du gouvernement tunisien de 1943 à 1945. En même temps, il est professeur au centre d'études juridiques de Tunis. En 1951, il devient conseiller juridique de société puis, à partir de 1952, professeur de droit à l'École supérieure de commerce d'Alger et à la Faculté libre autonome et cogérée d'économie et de droit de Paris. En 1956, il publie L'Algérie angoissée, ouvrage dans lequel il part des angoisses des deux communautés d'Algérie pour proposer un système fédéral complexe, système qu'il précise dans Le Fédéralisme et l'Algérie. Très attaché au maintien de l'Algérie française, il est, en février 1958, un des six vice-présidents de l'Union pour le salut et le renouveau de l'Algérie française (USRAF) que dirige Jacques Soustelle. En juillet 1958, le général de Gaulle le nomme membre du Comité consultatif constitutionnel (CCC) et il participe ainsi aux travaux qui aboutissent au texte de la Constitution de la Ve République. Il est candidat aux élections législatives de novembre 1958 dans la 2e circonscription d'Alger et sa profession de foi « exige la reconnaissance de l'unité intangible de la France, de la Lorraine au Hoggar ». Élu député, il rejoint le groupe Unité de la République. Il est également membre du Sénat de la Communauté de juillet 1959 à mars 1961 et conseiller général d'Alger de 1960 à 1962. Son attachement à l'Algérie française l'amène à s'opposer, à partir de 1960, à la politique du général de Gaulle. Il participe au colloque de Vincennes puis adhère au comité du même nom qui rassemble les défenseurs de l'Algérie française autour de Georges Bidault. Après qu'il eut semblé manifester son soutien au putsch des généraux à Alger, son immunité parlementaire est levée le 21 juin 1961. L'accession de l'Algérie à l'indépendance met fin à son mandat de député en juillet 1962. Marc Auriol rejoint alors le Mouvement libéral pour l'Europe unie, dont il est membre du bureau en 1963. Il s'engage également dans l'aide aux rapatriés d'Algérie et, en 1971, devient administrateur de l'Agence pour l'indemnisation des Français d'outre-mer.

Marc Lauriol revient à l'action politique nationale en proposant au président Pompidou, en septembre 1972, sa candidature dans la 4e circonscription des Yvelines, par l'intermédiaire de Jacques Foccart dont il a épousé, en secondes noces, la secrétaire. Dans cette circonscription conquise par Michel Rocard en 1969 après la démission de Pierre Clostermann, il bat Michel Rocard à la surprise du président de la République qui a accepté que la majorité l'investisse. A l'assemblée nationale, il rejoint le groupe de l'Union des démocrates pour la République (UDR). Il est réélu député en 1978 puis en 1981 et continue de siéger au groupe gaulliste de l'Assemblée. De 1977 à 1983, il est également maire de Davron. Il accède en outre aux fonctions de chargé de mission puis de délégué national au sein du Rassemblement pour la République (RPR), où il s'occupe plus particulièrement des professions libérales et de la famille. En 1979, il est candidat sur la liste conduite par Jacques Chirac et Michel Debré aux élections européennes. Il ne se représente pas aux élections législatives de mars 1986 mais est élu conseiller régional d'Île-de-France. En 1988, il préside le groupe RPR au Conseil régional.

Dès l'automne 1985, Marc Lauriol annonce sa candidature aux élections sénatoriales de 1986. Il dirige la liste du RPR dans les Yvelines. Celle-ci connaît un grand succès puisqu'elle rassemble 1 124 voix sur 2 496 suffrages exprimés et emporte trois sièges alors que le parti gaulliste n'en avait aucun dans le département précédemment. Derrière Marc Lauriol, sont élus le maire de Rambouillet Gérard Larcher et le maire d'Aubergenville Nelly Rodi.

Marc Lauriol s'inscrit au groupe sénatorial du RPR. Après un très court passage à la commission des lois, il est nommé membre de la commission des affaires économiques le 17 octobre 1986. En mai 1987, il rejoint la commission des affaires culturelles puis, en octobre 1989, la commission des affaires étrangères.

Ses sujets d'intervention en séances publiques sont variés. Les questions liées à l'information l'intéressent particulièrement. En 1987, il est nommé membre du conseil d'administration de l'Institut national de l'audiovisuel (INA). La même année, il interroge le Gouvernement sur la lutte contre la pornographie et intervient dans la discussion de la proposition de loi relative à la protection des services de télévision ou de radiodiffusion destinés à un public déterminé. Ses prises de parole concernent également l'aménagement du territoire, la décentralisation, l'urbanisme et la transparence financière de la vie politique. Il se passionne en outre pour la défense de la langue française. Ainsi, en décembre 1988, exposant la position de son groupe sur le budget de la Culture, il revient longuement sur ce thème et explique tout ce que la langue française doit à l'art oratoire des parlementaires. En avril 1994, il poursuit son combat dans la discussion du projet de loi relatif à l'emploi de la langue française. Il propose ainsi un amendement pour faire obligation aux publications, revues, communications rédigées dans une langue étrangère et diffusées en France, d'être au moins accompagnées d'un résumé en français lorsqu'elles émanent d'un établissement ou organisme public. En juin 1990, il s'investit particulièrement dans le débat sur le projet de loi constitutionnelle portant révision des articles 61, 62 et 63 de la Constitution et instituant un contrôle de constitutionnalité des lois par voie d'exception.

En 1988, il adopte le projet de loi relative au revenu minimum d'insertion. En 1992, il s'oppose au projet de loi constitutionnelle concernant les accords de Maastricht. Exposant sa position en séance le 10 juin 1992, il précise que « le traité consacre une conception intégriste, centralisée de l'Europe » ; à ses yeux, « nous sommes en passe d'avoir moins d'autonomie législative et réglementaire que les États fédérés des États-Unis d'Amérique. » Il explique encore que la rigidité du traité empêchera l'extension de l'Union européenne vers le centre et l'est de l'Europe, aboutissant ainsi à « une Europe fractionnée, à deux vitesses ou plus, avec les nantis d'un côté, les moins riches de l'autre, situation pleine de dangers et de contradictions. »

Âgé de 79 ans, Marc Lauriol ne se représente pas aux élections sénatoriales de 1995. Il décède en 2006 à l'âge de 90 ans. Il était chevalier de la Légion d'honneur et Croix de guerre 1939-1945.

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