État civil :
Né le 1er juillet 1900
Décédé le 13 juin 1970

Elu le 3 mai 1960
Fin de mandat le 16 mars 1961

Sénat de la République francaise

Groupe démocratique pour la Communauté

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

LOUVEL (Jean-Marie)

Né le 1er juillet 1900 à La Ferté-Macé (Orne)

Décédé le 13 juin 1970 à Caen (Calvados)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Calvados)

Député du Calvados de 1946 à 1958

Ministre de l'Industrie et du Commerce du 7 février 1950 au 10 août 1950

Ministre de l'Industrie et de l'Energie du 11 août 1951 au 7 mars 1952

Ministre de l'Industrie et du Commerce du 8 mars 1952 au 7 janvier 1953

Ministre de l'Industrie et de l'Energie du 8 janvier au 27 juin 1953

Ministre de l'Industrie et du Commerce du 28 juin 1953 au 18 juin 1954

Sénateur du Calvados de 1959 à 1970

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, p. 233-235)

Député du Calvados sous l'étiquette du Mouvement républicain populaire depuis 1945, Jean-Marie Louvel est battu aux élections législatives du 23 novembre 1958 : devancé par le candidat de l'Union pour la nouvelle République (UNR) Henri Buot, il se retire après le premier tour. En mars 1959, il est élu maire de Caen, dont il est conseiller municipal depuis mars 1953. Il se présente aux premières élections sénatoriales de la Ve République, organisées le 26 avril 1959, sur la liste indépendante d'Union républicaine conduite par le sénateur sortant Louis André et sur laquelle figure également le sénateur républicain-indépendant Jacques Descours-Desacres. Ces trois candidats modérés remportent l'ensemble des sièges à pourvoir dans le Calvados dès le premier tour de scrutin : Jean-Marie Louvel recueille 920 voix sur 1 401 suffrages exprimés, tandis que Jacques Descours-Desacres et Louis André en obtiennent respectivement 949 et 932.

Après avoir siégé durant treize ans au Palais-Bourbon, Jean-Marie Louvel fait ainsi son entrée au Palais du Luxembourg. Il s'inscrit au groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès (UCDP). Il est par ailleurs élu au Sénat de la Communauté en mai 1960. Il est ensuite reconduit lors des élections sénatoriales du 23 septembre 1962. Candidat sur la même liste indépendante d'Union républicaine qu'en 1959, l'ancien ministre de la IVe République obtient un net succès personnel : il gagne de nombreuses voix par rapport au précédent scrutin et arrive en première position, avec 1 146 voix sur 1 390 suffrages exprimés. Les modérés confirment leur domination écrasante dans le Calvados puisque Louis André et Jacques Descours-Desacres sont eux aussi réélus dès le premier tour, avec respectivement 1 031 et 1 013 voix.

Au Sénat, Jean-Marie Louvel siège à la commission des finances de 1959 jusqu'à son décès. Il est rapporteur spécial du budget du développement du Sahara jusqu'en 1963 et, tout au long de son mandat, du budget des départements et territoires d'outre-mer. Il s'exprime sur l'ensemble des sujets qui concernent les territoires d'outre-mer : le service militaire adapté, la promotion sociale de la jeunesse, le tourisme, l'industrialisation, l'exploitation des gisements de bauxite en Guyane et de nickel en Nouvelle-Calédonie, les difficultés économiques de Saint-Pierre-et-Miquelon et l'expansion économique de la Polynésie française.

Il rapporte également de nombreux textes relatifs à l'outre-mer, qu'il s'agisse de l'institution d'un nouveau régime monétaire pour l'outre-mer (1959), de la loi de programme pour les territoires d'outre-mer (1961), du régime économique des rhums (1962) et des tabacs (1966) dans les départements d'outre-mer, ou du régime fiscal et financier de la Nouvelle-Calédonie (1968). En 1960, il est en outre nommé membre du comité directeur du Fonds d'investissement pour le développement économique et social des territoires d'outre-mer.

Jean-Marie Louvel intervient par ailleurs en séance publique sur des sujets divers, touchant aussi bien à la restauration des monuments historiques, à la fiscalité immobilière, aux assurances sociales des exploitants agricoles ou aux ports maritimes autonomes. Il est également nommé membre de la commission d'enquête sur les coûts et le rendement des services publics.

En 1960, il vote la loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Il est par la suite partisan de l'abstention lors du référendum sur l'autodétermination algérienne du 8 janvier 1961. En 1965, il se prononce en faveur de la loi portant réforme des régimes matrimoniaux. En 1967, il vote également pour la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances.

Parallèlement à sa carrière parlementaire très active, Jean-Marie Louvel consacre une grande part de son temps à ses responsabilités locales. En 1961, sous l'étiquette du Mouvement républicain populaire (MRP), il devient conseiller général du Calvados, dans le canton de Caen-Ouest, et conserve ce mandat jusqu'à sa mort. Particulièrement impliqué dans ses fonctions municipales, il s'emploie d'abord à achever la reconstruction d'une ville profondément meurtrie par les combats de 1944. Puis il s'attache à développer la cité de Guillaume le Conquérant et à l'adapter une forte expansion démographique : sous son mandat, la population de Caen passe de 68 000 habitants à environ 110 000. Il siège par ailleurs au comité directeur de l'Association des maires de France.

Menant parallèlement une carrière industrielle très active, ce polytechnicien siège à plusieurs conseils d'administration de grandes sociétés. Membre du Conseil supérieur de l'électricité et du gaz à partir de 1959, il devient administrateur en 1963 de la Compagnie générale d'électricité (CGE) avant d'en devenir président-directeur général en 1965. Sous sa direction, la CGE poursuit son très grand essor. Jean-Marie Louvel est également nommé administrateur de la Société générale d'entreprise et de Péchiney en 1963, puis de la chambre de commerce France-Canada en 1965 avant de devenir membre du conseil de direction de l'institut France-Canada en 1968.

Victime d'une hémorragie cérébrale le 26 avril 1970, il s'éteint le 13 juin suivant, à l'âge de soixante-neuf ans.

Jean-Marie Louvel était chevalier de la Légion d'honneur.

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