OUVERTURE DU SEMINAIRE DE L'UNION DES CONSEILLERS GENERAUX DE FRANCE
(lundi 19
novembre 2001, à Paris)
Monsieur
le Président, cher Jean-Luc RIETHMULLER,
Mesdames et messieurs les conseillers généraux,
Chers amis,
Retenu par un engagement pris de longue date, j'ai néanmoins tenu
à vous souhaiter la bienvenue aujourd'hui au Sénat.
Je tiens à remercier mon ami le sénateur Alain DUFAUT qui a
accepté de lire, en mon nom, ce message.
Je souhaite en effet vous féliciter d'avoir pris l'initiative de
poursuivre la réflexion qui est la vôtre après les
manifestations que vous aviez organisées, avec un certain succès,
respectivement sur l'intercommunalité en octobre 1999 et sur la
responsabilité pénale en mai 2000.
Vous le savez certainement, le sujet qui vous réunit aujourd'hui
« La décentralisation : bilan et
perspectives », est un sujet qui me tient particulièrement
à coeur.
En effet, le Sénat, assemblée parlementaire à part
entière, bénéficie d'un bonus
constitutionnel : celui de représenter les
collectivités territoriales de la République. Ainsi, dès
1998, j'ai décidé de faire du Sénat la véritable
« Maison des collectivités locales ». J'ai
donc engagé un véritable « tour de
France » à l'écoute des élus locaux.
M. Alain DUFAUT peut en attester ! Dès décembre 1998,
je me suis rendu, à son invitation, dans son département. Depuis,
j'ai organisé des États généraux des élus
locaux dans sept et bientôt huit régions et suis allé dans
quelques soixante-dix départements.
Mais ne vous méprenez pas, cette démarche n'est pas un combat
politicien.
C'est au contraire une ambition pour notre pays. Car aujourd'hui, vingt
ans après les premières lois de décentralisation, force
est de constater que cette réforme bénéfique demeure au
milieu du gué.
De ces rencontres, le Sénat a pris la pleine mesure des attentes
des élus locaux, notamment en matière de conditions d'exercice de
leurs mandats. Ainsi, la loi dite Fauchon relative aux délits non
intentionnels constitue l'aboutissement d'une réflexion initiée
dans le cadre des États généraux que j'avais
organisés à Lille en septembre 1999.
Notre engagement en faveur d'un statut de l'élu local digne de ce nom et
de la garantie de l'autonomie fiscale des collectivités locales s'est
également nourri de ces nombreuses rencontres. Mais, sur ces sujets
essentiels, le gouvernement n'a pas souhaité, à ce jour, suivre
le Sénat qui a adopté une proposition de loi constitutionnelle
sur la libre administration en octobre 2000 et une série de mesures
portant statut de l'élu dès janvier 2001. Vous l'avez compris, le
Sénat a toujours pris ses responsabilités.
Cette législature, il faut bien le reconnaître, a
été un rendez-vous manqué en matière de
relance de la décentralisation.
L'année 2002 sera marquée par des échéances
électorales importantes pour l'avenir de notre pays. Dans cette
perspective, je souhaite que l'avenir des pouvoirs locaux soit au coeur
des débats. C'est pourquoi, je milite pour l'avènement d'une
véritable « République territoriale ».
Il est en effet temps de faire passer la décentralisation, d'une simple
notion administrative à un véritable « projet de
société ». Mais attention, ma démarche n'est
pas un combat politicien.
C'est tout simplement une ambition pour notre pays dans lequel les
élus locaux, les citoyens et l'État seraient enfin
réconciliés.
Cette « République territoriale »
passe à la fois par l'accroissement des pouvoirs des
collectivités locales, l'édiction d'un code de bonne
conduite entre le « centre » et la
« périphérie » et l'engagement,
souvent promis et toujours remis, de la réforme de
l'État.
Vous le voyez les chantiers sont nombreux et complexes ! Ils conditionnent
l'avenir de nos territoires et la pérennité de notre
« vouloir vivre ensemble ». Je compte donc aussi sur
vos travaux et les propositions des conseillers généraux de
France pour alimenter notre réflexion. Soyez-en assurés, le
Sénat poursuivra sa mission au service d'une France dynamique, moderne
et solidaire.