DINER DE LANCEMENT DU
"CLUB.SENAT.FR"
(mercredi 24 janvier
2001, au Sénat)
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
chers amis,
Je vous remercie chaleureusement d'être venus si nombreux ce soir et à tous
je vous
adresse mes voeux de cordiale bienvenue au Club.(point)Sénat.(point)fr.
J'ajoute d'emblée à ces voeux mes excuses. Les impératifs de la vie
publique et la
légitime prééminence accordée au Chef de l'Etat m'ont empêché de vous
recevoir comme
j'envisageais de le faire, autour d'un dîner assis. Mais, rassurez vous,
nos prochaines
rencontres auront lieu dans une ambiance plus " club ".
Si j'ai souhaité vous réunir ce soir, de façon informelle, c'est d'abord
pour faire
connaissance les uns avec les autres, pour vous présenter les
objectifs que
j'entends assigner à ce club, évoquer le contexte dans lequel
intervient cette
création, mais aussi pour que nous nous entendions sur un certain nombre de
points que je
vais vous soumettre et en particulier notre méthode de travail.
L'objectif de ce club est double : d'une part, faire avancer la
compréhension
des ressorts de l'économie contemporaine ; d'autre part, permettre au
législateur
d'en tirer les conséquences en suivant au plus près les tendances
d'aujourd'hui et,
si possible, en anticipant les évolutions de demain. Qui dit en
effet nouvelle
économie, dit nouvelle législation. Il faut nous y préparer.
Dans ce but, j'ai choisi de faire se rencontrer des acteurs de la
nouvelle
économie, qu'ils soient entrepreneurs ou investisseurs, des penseurs
-
représentants des universités ou pas - et des régulateurs, membres
du Parlement
et des autorités de régulation. Bien sûr, ce club n'a pas vocation à réunir
tous ceux
qui vivent, tous ceux qui pensent et tous ceux qui réglementent la nouvelle
économie.
Mais tous sont représentés et tous peuvent prétendre en faire partie. Le
Sénat est
l'une des demeures de la République et le plus grand nombre doit
y avoir accès.
Par ailleurs, j'ai souhaité, dans l'objectif de brasser les cultures, que
de jeunes voire
de très jeunes talents de la nouvelle économie puissent rencontrer des
figures plus
connues de la vie économique française. C'est ainsi qu'à côté de mes amis
Michel Bon
et Michel Prada, vous retrouverez de jeunes étoiles de l'internet,
dont certaines
sont inconnues du grand public. J'en profite pour vous dire que si ce soir
je n'ai pas
retiré ma cravate, c'est précisément parce que je considère que la
richesse de l'écosystème
que tous ensemble nous allons créer réside précisément dans notre
diversité.
Mon but, celui des sénateurs et des régulateurs ici présents n'est pas de
vous
ressembler, et encore moins de vous mimer, mais bien de vous
comprendre et si
possible de vous aider.
S'agissant du contexte, la question se pose de savoir s'il faut
encore croire dans
la nouvelle économie. Croyez bien que je suis parfaitement informé des
vents mauvais qui
soufflent de l'autre côté de l'Atlantique et des difficultés que
rencontrent bon nombre
de start up.
Mais depuis plusieurs années que le Sénat s'intéresse à la nouvelle
économie au
travers d'opérations comme
" Tremplin-entreprises " ou les
" Rencontres sénatoriales de l'entreprise ",
j'ai jugé le
moment propice à cette action.
Car, pour moi, ce qu'il y a de radicalement nouveau dans la nouvelle
économie, c'est le
fait que des jeunes se sont remis à croire dans l'entreprise, ont pris leur
courage à
deux mains pour se battre et entreprendre. Tous ne réussiront pas. Tous
n'arriverons pas
au bout de leur projet. Mais tous ont à nouveau repris à espérer et
l'ascenseur
social s'est remis à fonctionner. C'est cet élan qu'il faut
veiller à
entretenir.
Ce sont ces entrepreneurs que j'entends symboliquement encourager au
travers du
lancement de ce club. Je ne suis pas un ami des beaux jours de la
nouvelle économie.
Je vais maintenant entrer plus dans le détail de notre club. Je passe
rapidement sur les
statuts de l'association. Vous les avez tous à votre disposition. Ce sont
les statuts
classiques d'une association loi 1901. Sauf objection majeure de votre
part, je vous
propose donc de les adopter. Pas d'objection ? Ils sont adoptés.
Comme toute association, la nôtre sera dotée d'un Conseil
d'administration.
Une liste de douze noms vous a été fournie pour la première
année, dans
laquelle vous trouverez des représentants des trois mondes que j'ai voulu
associer. Pour
m'assister dans ma tâche, j'ai choisi au poste de vice-président délégué un
jeune entreprenaute
plein de talent. A moins de trente ans, il a déjà été successivement au
service de
l'Etat à la Présidence de la République, puis capital-risqueur et désormais
entrepreneur : j'ai nommé Xavier Schallebaum, bien connu
des acteurs de
la nouvelle économie. J'ai également choisi une jeune entrepreneuse,
Corinne Ménégaux,
dont la société K3Média nous assistera dans l'organisation de nos
rencontres.
J'ai enfin demandé à mes collègues et amis Jean François-Poncet,
président de
la commission des affaires économiques du Sénat et Paul Loridant du
groupe
républicain, communiste et citoyen de faire partie de ce conseil. S'il n'y
a pas
d'objection de votre part, je considère que les membres du bureau sont
élus. Pas
d'objection ? Les membres sont élus.
J'en viens maintenant au financement du club. Comme vous le savez, il sera
financé par
les cotisations de ses membres, laquelle a été fixée à 500 F par an.
Néanmoins cela ne suffira pas à équilibrer nos comptes et respectueux comme
toujours
des deniers publics, j'ai décidé à l'instar des autres initiatives que j'ai
prises de
faire appel à la générosité de membres bienfaiteurs. Je remercie donc
IBM et le
cabinet Mazards et Guérard de leur aimable soutien. Je voudrais
également
remercier très chaleureusement nos partenaires media, LCI, BFM et
La Tribune qui
ont bien voulu nous accompagner dans cette belle aventure, pour relayer les
travaux du
Club auprès d'un large public.
Permettez moi ici de rendre hommage aux patrons de ces médias et aux grands
journalistes
qui ont bien voulu apporter leur concours : Jean-Claude
Dassier, directeur
général de LCI, Gilles Bridier, Directeur délégué à la
rédaction de
La Tribune et Yves Derai, Directeur de la rédaction de
BFM. Merci
également à Ruth Elkrieff et à Jean-Marc Sylvestre, dont
les clubs
qu'ils animent eux-mêmes pourront être de formidables relais à nos travaux.
Précisément, j'en viens à nos modalités de travail.
Ce club ne sera jamais ce que vous aurez décidé d'en faire. Il n'est
pas
l'affaire des sénateurs mais votre affaire à vous.
Le problème est que les attentes des uns et des autres sont parfois
contradictoires. J'ai
bien compris que les acteurs avaient, en général, un emploi du temps très
chargé qui
ne les autorise guère à s'investir dans des travaux de réflexion très
poussés. En
revanche, les penseurs sont surtout avides de matériaux intellectuels et
désireux de
dépasser le stade des mondanités. J'ai donc pensé que la meilleure façon
d'organiser
nos travaux serait de constituer, sur la base du volontariat, des
groupes de travail.
Ces groupes privilégieront le travail en réseau et présenteront ensuite le
fruit de
leur réflexion à l'ensemble du club au cours de dîners-débats qui auront
lieu trois
à quatre fois par an. C'est une modalité qui je l'espère conviendra à
tous, au
moins pour la première année et puisqu'il s'agit de brasser les cultures et
les horizons
je vous propose de faire un pas en direction des sénateurs et de
choisir, pendant
le dîner-cocktail que je vais ouvrir dans un instant, un thème parmi les
dix qui vous
sont proposés.
Ce vote aura lieu dans les formes et selon les usages en vigueur au
Sénat pour ce
que l'on appelle le scrutin uninominal à la tribune, utilisé
notamment lors de
l'examen de la première partie de la loi de finances. Je vous demanderai
donc de
déposer, à l'appel de votre nom par les huissiers trois bulletins
dans l'urne
mise à votre disposition. Les trois thèmes qui arriveront en tête feront
l'objet des
trois premiers dîners-débats du club, dont le prochain a été fixé au 28
mars.
Je vous remercie de votre attention et vous donne rendez-vous pour notre
prochain dîner-débat
qui aura lieu le 28 mars prochain. Entre-temps je vous
invite à
venir nombreux au Sénat le 2 mars, pour célébrer la fête de
l'internet.
Le vote est ouvert. Le buffet aussi.