CEREMONIE DES
"NET 20"
(jeudi 3 mai 2001,
au Sénat)
Monsieur le
ministre,
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Madame le président, Chère Corinne Delaporte,
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureux d'accueillir ici, dans cette maison de la
République,
qui est par définition la vôtre, ce rendez-vous désormais presque
incontournable des
Net 20.
D'abord parce que je crois à la valeur de l'exemple.
C'est pourquoi, Madame le président, Chère Corinne Delaporte, j'aime votre
propre
parcours d'entreprise, couronné en quelques années par une réussite que
nombre de vos
concurrents jugent déjà insolente.
Votre modestie dut-elle en souffrir, vous me pardonnerez de rappeler que le
Journal du
Net, que vous avez créé en 1999, c'est aujourd'hui plus de 300 000 lecteurs
fidélisés.
Et j'aime également que vous ayiez pris le risque de renouveler cette année
ce palmarès
des 20 personnalités françaises de l'Internet. Chacun a en effet à l'esprit
les
certitudes et flamboyances de la nouvelle économie, balayées par les
sévères remises
en question de ces derniers mois.
On nous rebat les oreilles à longueur de journées à coup de propos
d'évidences sur les
thèmes de la fuite des cerveaux, de la perte de vitesse des vocations
entrepreneuriales
et autre ascenseur social en panne.
Tout a été dit sur le sujet, et je n'y reviendrai pas ; même si les
entraves à la
création restent effectivement encore insupportables, et que sont nombreux
ceux que
découragent à juste titre une pression fiscale excessive, à laquelle
viennent s'ajouter
le super impôt de papier constitué par les pesanteurs administratives, et
le boulet de
réformes structurelles toujours différées pour cause d'élection à venir.
Je ne veux pourtant retenir ce soir que ce qui lie vos lauréats des Net
20 :
La capacité à s'arracher à son environnement pour aller de l'avant !
De ce point de vue, les lauréats désignés dans le cadre des Net 20
incarnent bien,
chacun à sa manière, une action vécue par le grand public comme donnant du
sens à la
nouvelle révolution économique et technologique en cours.
Je suis également heureux de vous accueillir ici ce soir, comme je vous
l'indiquais en
début de mon propos, parce que j'ai la conviction que nous avons tant à
nous dire, tant
à apprendre les uns des autres, et tant à faire ensemble pour dessiner
notre futur.
Les sénateurs, probablement forts de leur expérience et d'une certaine
sagesse qui en
résulte, ont choisi d'agir plutôt que de gémir.
Et nous agissons au service de la promotion des valeurs entrepreneuriales,
dont nous
sommes convaincus qu'elles sont la clé de la création des richesses et des
emplois.
Elles sont le fondement qui permet aux individus de se développer, de
réaliser leur
bonheur, mais aussi le ciment de notre vouloir vivre ensemble.
Nous agissons ainsi en tout premier lieu au service de la création et du
développement
d'entreprises, au travers de Tremplin Entreprises, rendez-vous
annuel de
capital-risque dont le Sénat et l'ESSEC ont pris l'initiative en 1999.
D'aucuns me rétorqueront que ce n'est pas là la vocation traditionnelle
d'une
institution parlementaire...
Justement, si !
Nos concitoyens ont une indigestion des rapports qui s'empilent et
attendent des
politiques qu'ils mouillent leur chemise.
Avec Tremplin Entreprises, les sénateurs et l'ESSEC mettent la densité
comme la
diversité de leurs réseaux relationnels au service des créateurs
d'entreprise porteurs
d'un projet innovant.
Et cela marche : 107 millions de francs ont été réunis par les
lauréats de 1999,
plus de 120 millions de francs pour la cuvée 2000, auprès d'investisseurs
qui ont perdu
l'habitude de ne pas nous prendre au sérieux, si tant est qu'ils en aient
jamais eu la
tentation.
En dépit des réajustements qui ont sévèrement secoué la sphère de la
nouvelle
économie, Tremplin Entreprises a réussi à mobiliser jusqu'à ces derniers
jours 305
dossiers de candidatures, ce qui en fait le premier événement de capital
risque en
France, pour ce qui concerne sa capacité à faire remonter depuis tout le
pays des
projets d'entrepreneurs aussi nombreux.
Et pour donner jusqu'au bout dans l'utile et le concret, je ne résiste pas
à la
tentation d'indiquer aux investisseurs présents dans la salle qu'ils
peuvent d'ores et
déjà s'inscrire, pour participer à Tremplin Entreprises les 11 et 12 juin
prochains, en
se connectant sur le site Internet tremplin-entreprises.sénat.fr.
Nous agissons également en étant mieux à votre écoute, en allant à votre
rencontre,
au travers des stages d'immersion des sénateurs en entreprise. Ce
n'est en effet
pas tant la loi qu'il faut changer, que l'état d'esprit de ceux qui
l'élaborent et la
votent.
Les clivages partisans sont de facto transcendés, et la compréhension
mutuelle
renforcée.
Je vous disais il y a quelques instants que nous avons tant à nous dire et
tant à faire
ensemble !
C'est cette conviction qui a motivé la création plus récente du
Club.Sénat.fr,
où nous mettons en présence trois viviers aux cultures et visions
complémentaires :
- - Ceux qui vivent, ceux qui pensent et ceux qui régulent les
nouvelles entreprises
Tous ont vocation à anticiper ensemble les évolutions induites par la
révolution
technologique et économique en marche.
Mesdames et Messieurs, avec l'énergie du jeune homme que je n'ai jamais
complètement
cessé d'être dans ma tête, je vous regarde et j'envie votre état civil.
Parce que je pressens, qu'avec vous, arrivent aux manettes de nouveaux
décideurs
enthousiastes et déterminés à ne pas regarder les trains passer.
Peut-être comptera t'on parmi les personnalités désignées au titre des Net
20 quelques
hérauts de cette nouvelle frontière, avec son lot d'aventure collective et
d'inévitables démarches plus individuelles...
A vous de jouer !
Je vous remercie de votre attention.