Question de M. LOUAULT Vincent (Indre-et-Loire - Les Indépendants) publiée le 16/05/2024

M. Vincent Louault interroge Mme la ministre du travail, de la santé et des solidarités sur l'indépendance de la filière plasma française et sur les moyens mis en oeuvre pour y parvenir.
Actuellement, seuls 35 % des médicaments utilisés en France et contenant du plasma sont issus de plasma collecté sur notre territoire. Les 65 % restants proviennent de l'étranger, notamment de grands groupes américains dont les méthodes de collecte sont en décalage avec l'éthique que respecte la collecte française.
Face à cette dépendance, les chiffres tendent pourtant à montrer que la France dispose de suffisamment de ressources pour parvenir à une autosuffisance dans le domaine.
En effet, les 1,5 million de donneurs français de sang se disent en majorité favorables à donner leur plasma par aphérèse, un mode de prélèvement qui permettrait un réel accroissement de la collecte. De plus, le Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies sera bientôt en mesure de traiter 3,3 millions de litres de plasma par an - sachant que les besoins français s'élèvent à 2,6 millions de litres - grâce à la construction d'une nouvelle usine à Arras. Enfin, l'Établissement français du sang déclare être en mesure de collecter 1,4 million de litres de plasma entre 2026 et 2027, ce qui représente déjà la moitié des besoins nationaux, à condition que lui soient octroyés des moyens humains et financiers suffisants.
Or ce sont ces moyens qui manquent actuellement à la filière du don de plasma en France pour s'émanciper de toute forme de dépendance étrangère. Dans la mesure où la collecte de plasma nécessite un plus grand encadrement que celle du sang, il est essentiel que des ressources humaines, mais surtout financières soient débloquées afin que les groupes étrangers ne puissent plus faire faussement concurrence au plasma français. L'enjeu est ici de tendre vers une indépendance sanitaire, qui permettrait non seulement aux groupes français de se développer, mais aussi de garantir aux patients un traitement respectueux d'une éthique fixe.
C'est pourquoi il lui demande si le Gouvernement envisage la mise en place d'une politique de développement actif de la filière plasma en France, et si oui, comment il compte organiser une augmentation de la collecte et du traitement de ce plasma.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention


En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention.

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