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Direction de la séance

Projet de loi

Finances rectificative pour 2010

(1ère lecture)

(n° 163 , 166 )

N° 254 rect.

17 décembre 2010


 

AMENDEMENT

présenté par

C Favorable
G Favorable
Adopté

Le Gouvernement


ARTICLE 38


Rédiger ainsi cet article :

Le ministre chargé de l'économie est autorisé à accorder la garantie de l'État aux emprunts contractés par l'Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce au cours de l'année 2011, en principal et en intérêts, dans la limite d'un plafond en principal de 7,5 milliards d'euros.

 

Objet

Le présent amendement a pour objet d'écarter l'application à l'Unédic des dispositions de l'article L. 213-15 du code monétaire et financier qui régit le droit applicable aux émissions obligataires des associations. En effet, aux termes de cet article, lorsque, du fait des résultats déficitaires cumulés constatés dans les documents comptables, les fonds propres ont diminué de plus de la moitié par rapport au montant atteint à la fin de l'exercice précédant celui de l'émission d'obligations, l'association est tenue de reconstituer ses fonds propres sous un délai de deux ans. A défaut, l'association perd le droit d'émettre de nouveaux titres et tout porteur de titres des emprunts obligataires déjà émis peut en demander en justice le remboursement immédiat.

L'Unédic est une association déclarée conformément à la loi du 1er juillet 1901. Les dispositions de droit commun du code monétaire et financier relatives aux emprunts obligataires réalisés par les associations lui sont donc applicables et en particulier son article L. 213-15. L'évolution de sa situation financière depuis la fin de l'année 2008 rend très probable l'application de ces dispositions à tout emprunt contracté à compter du 1er janvier 2011, faisant peser une hypothèque sur la pérennité de la capacité de financement de l'assurance-chômage.

Pour remédier à ce problème, le I de cet amendement propose d'utiliser la disposition de l'article 107 de la loi n° 2004-1485 du 30 décembre 2004 de finances rectificative pour 2004, qui permet de déroger à l'article L. 213-15 du code monétaire et financier pour les émissions de l'Unédic bénéficiant d'une garantie de l'État. Cette dérogation répond de plus à la finalité de protection de l'épargne puisque les investisseurs bénéficient de la garantie de l'État.

Il est donc proposé d'accorder à l'Unédic la garantie de l'État pour les emprunts obligataires visant à couvrir le besoin de financement nécessaire à la continuité de l'indemnisation du chômage en 2011. Le montant de 7,5 Md€ correspond au volume d'émission actuellement projeté par l'Unédic en 2011.

Le II de l'amendement ouvre la voie à la mise en place d'un régime spécifique pour l'Unédic. L'élaboration des dispositions du décret prévu pourrait intervenir dans le cadre du groupe de  travail déjà constitué entre les services du ministre chargé de l'économie et l'Unédic.

Cette solution présente l'avantage de fixer, pour le long terme, le principe d'un régime dérogatoire au droit commun pour l'Unédic sans exonérer, ab initio, cette association de l'ensemble des contraintes visant à protéger les investisseurs susceptibles de souscrire ses emprunts obligataires.