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Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2019

(1ère lecture)

PREMIÈRE PARTIE

(n° 146 , 147 , 148, 149, 150, 151, 152, 153)

N° I-254 rect.

22 novembre 2018


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G  
Retiré

MM. ADNOT, de NICOLAY et REVET, Mme PERROT et MM. LEFÈVRE et CUYPERS


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 22 BIS


Après l’article 22 bis

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le code général des impôts est ainsi modifié :

1° Le A de l’article 278-0 bis est complété par un 4° ainsi rédigé :

« 4° Les produits suivants lorsqu’ils présentent un taux d’humidité inférieur à 20 % :

« a) Le bois de chauffage ;

« b) Les produits de la sylviculture agglomérés destinés au chauffage ;

« c) Les déchets de bois destinés au chauffage.

« Un arrêté conjoint des ministres chargés de l’énergie et de la forêt fixe la liste des certifications, labels et marques de qualité qui garantissent le taux d’humidité mentionné au premier alinéa du présent 4°. » ;

2° Les a, b et c du 3° bis de l’article 278 bis sont abrogés ;

3° Au deuxième alinéa du 2° du I de l’article 297, la référence : « et 3° » est remplacée par les références : « , 3° et 4° ».

II. – Les 1° et 3° du I du présent article s’appliquent aux opérations pour lesquelles la taxe sur la valeur ajoutée est exigible à compter du 1er janvier 2019.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la hausse de la composante carbone intégrée aux tarifs des taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques inscrites au tableau B du 1 de l’article 265 du code des douanes.

Objet

Le présent amendement propose d’appliquer le taux de TVA de 5,5 % au bois énergie de qualité qui présente un taux d’humidité inférieur à 20 %.

Le chauffage au bois est une énergie renouvelable à faible coût, qui représente pour de nombreux ménages français une opportunité de réduire leur facture énergétique. En 2016, les simulations réalisées par le SER estimaient à 7,8 millions le nombre de ménages équipés d’appareils de chauffage au bois. 

Chaque année, 31 millions de m3 de bois bûche sont consommés pour l’énergie en France, dont seulement 26% sont issus du marché « officiel », les 74% restant se situant dans l’économie informelle. 

Or, de nombreux constats effectués sur le terrain attestent que le bois commercialisé de manière informelle ne répond pas aux exigences de qualité minimales qui permettent d’utiliser ce combustible de façon optimale dans un appareil de chauffage au bois. A l’inverse, les professionnels qui satisfont aux exigences de certification ou de qualité, telles que « NF Biocombustibles solides », « France Bois Bûche » ou « ONF Energie bois » (environ 250 entreprises), mettent sur le marché un combustible qui permet d’améliorer drastiquement la qualité de l’air, en réduisant notamment par 10 les émissions de particules fines. 

Par ailleurs, de telles démarches de qualité génèrent de nouveaux investissements dans la création d’usines productrices de bois propre au taux d’humidité contrôlé et garanti. Une seule unité de production représente un investissement de l’ordre d’un million d’euros pour une capacité de production annuelle de 10 000 m3. Ces investissements structurent la filière bois en amont en créant de la visibilité et en contractualisant à long terme avec des fournisseurs. 

Réduire le taux de TVA à 5,5 % pour le bois de chauffage de qualité constitue donc un levier afin d’améliorer la qualité de l’air mais participe également à la structuration d’une filière nouvelle, source de nouveaux emplois et génératrice de revenus additionnels pour l’État.



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.