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Direction de la séance

Projet de loi

de finances rectificative pour 2020

(1ère lecture)

(n° 624 , 634 )

N° 810 rect.

16 juillet 2020


 

AMENDEMENT

présenté par

C
G  
Irrecevable LOLF

M. REICHARDT, Mmes DUMAS, DURANTON et NOËL, MM. KENNEL, VOGEL et BOUCHET, Mmes Nathalie GOULET, DEROCHE et SOLLOGOUB, MM. Pascal MARTIN et BONNE, Mme DEROMEDI, MM. FRASSA, de NICOLAY, COURTIAL et BONHOMME, Mmes LASSARADE et CANAYER, M. Bernard FOURNIER, Mme DI FOLCO, M. del PICCHIA, Mme BILLON et MM. KERN, Henri LEROY et SAURY


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 23 


Après l'article 23 

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Les dépenses mandatées par les collectivités territoriales ou leurs groupements dans le but de fournir les personnes physiques en masques de protection en tissu alternatif afin de lutter de la propagation de la covid-19 sont imputées à la section investissement des budgets de ces collectivités.

Objet

Alors que certaines collectivités territoriales font déjà face à des dépenses liées aux circonstances exceptionnelles dues à la crise sanitaire, nombreuses sont celles qui se sont interrogées sur leur capacité à financer l’achat de masques de protection en tissu ‘alternatif’ dont le port a fortement été recommandé, lors de l’intervention présidentielle du 13 avril dernier, dans le cadre du "déconfinement" et s’interrogent, aujourd’hui encore, suite à l’annonce présidentielle, du 14 juillet dernier, visant à rendre « obligatoire le port du masque dans les espaces publics clos ». En outre, le Président de la République a mis en avant la nécessité pour chaque Français de se procurer un masque grand public et a évoqué l’implication des maires pour la distribution de masques ce que le Gouvernement a encore récemment confirmé sans en décliner ou en dévoiler les modalités.

Il convient, cependant, que l’ensemble des français puissent être traités à égalité et ce, en fonction des moyens des collectivités territoriales dont ils dépendent.

Or, la loi n° 2020-289 du 23 mars 2020 de finances rectificative pour 2020, les ordonnances du 23 mars 2020 et les suivantes n’ont pas prévu de dispositif visant à une compensation des collectivités territoriales : Région, Département, EPCI, Communes, liée soit à des recettes moindres supportées, soit à une prise en charge des dépenses supplémentaires.

Aussi, le Gouvernement entend favoriser le développement de masques de protection en tissu alternatif. Ce sont les « masques barrières » ou « masques grand public » disposant d’un pouvoir filtrant d’au moins 70 %, qui sont a priori destinés à être distribués au grand public au terme d’une démarche supervisée par l’agence nationale de sécurité du médicament, avec le soutien de l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, en lien avec la direction générale des entreprises du ministère de l’économie et des finances, les professionnels et représentants de l’industrie textile et la direction générale de l’armement. Deux nouvelles catégories de masques à usage non sanitaire ont ainsi été créées, par une note d’information des ministères de la santé, de l’économie et des finances, et du travail du 29 mars 2020. La première catégorie correspond aux masques individuels à usage des professionnels en contact avec le public devant filtrer au moins 90 % des particules de trois microns.

La forte mobilisation des industries textiles, à travers la France, référencées par la Direction Générale de l’Armement, a permis la fabrication de masques lesquels sont toutefois vendus entre 6,50 et 7.50 euros l’unité. Sachant que s’ils sont réutilisables et justement parce qu’ils nécessitent un entretien particulier – lavage en machine à 60 degrés notamment – il convient qu’ils puissent être distribués par pair. 

Il convient dès lors de prévoir, au-delà de questions tout aussi pertinentes relatives à la commande des masques, de leur distribution et des dépenses afférentes mandatées par les collectivités territoriales ou leurs groupements soient imputées à la section investissement des budgets de ces collectivités.

Sans toutefois opposer l’État et les collectivités, il est, néanmoins, important de pouvoir apporter une réponse à la question du financement des dépenses engagées par les collectivités dans le cadre de la lutte contre l’épidémie et du rôle que l’exécutif leur assigne plus ou moins directement et ce, afin que leurs budgets ne soient pas grevés pour l’avenir et que les initiatives locales ne soient pas sanctionnées négativement.



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.
    Irrecevabilité LOLF