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Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2021

(1ère lecture)

PREMIÈRE PARTIE

(n° 137 , 138 , 139, 140, 141, 142, 143, 144)

N° I-132 rect.

19 novembre 2020


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Défavorable
Retiré

Mmes Laure DARCOS et Valérie BOYER, MM. CAMBON et CHARON, Mmes Nathalie DELATTRE, DEROMEDI, DI FOLCO et DUMAS, MM. FAVREAU et Bernard FOURNIER, Mme GARRIAUD-MAYLAM, MM. GENET et GREMILLET, Mme JOSEPH, M. Daniel LAURENT, Mme Marie MERCIER et MM. MEURANT, MILON, RAPIN et SAVIN


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 14


Après l’article 14

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après le chapitre VII octies du titre II de la première partie du livre premier du code général des impôts, il est inséré un chapitre VII … ainsi rédigé : 

« Chapitre VII …

« Taxe sur les matériels destinés à l’écoute de contenus sonores

« Art. 302 bis K…. – I. – Il est institué une taxe dénommée "taxe sur les matériels destinés à l’écoute de contenus sonores".

« II. – La taxe est due par les entreprises, quel que soit leur lieu d’établissement, commercialisant en France des matériels destinés à l’écoute de contenus sonores selon une liste définie par décret en Conseil d’État.

« III. – La taxe est assise sur le montant, hors taxe de la valeur ajoutée, des ventes de détails et de ventes en ligne des matériels mentionnés à l’alinéa précédent.

« IV. – La taxe est calculée en appliquant un taux de 1 % à l’assiette mentionné au III.

« V. – La taxe est exigible dans les mêmes conditions que celles applicables en matière de taxe sur la valeur ajoutée. Elle est constatée, liquidée, recouvrée et contrôlée selon les mêmes procédures et sous les mêmes sanctions, garanties, sûretés et privilèges que la taxe sur la valeur ajoutée. Les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles applicables à cette même taxe. »

Objet

Le Centre national de la musique, établissement public créé au 1er janvier 2020, fait actuellement l’objet d’un engagement fort de l’Etat, avec deux dotations exceptionnelles de 50 M€ prévus par la loi du 30 juillet 2020 de finances rectificative et de 200M€ pour les années 2021 et 2022.

Toutefois, la question de son financement pérenne se pose de manière aiguë alors que le contexte fait peser des incertitudes fortes sur son modèle initial :

- la crise sanitaire engendre des baisses substantielles de perception de la taxe sur les spectacles de variétés ;

- le récent arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 8 septembre 2020 relatif aux « irrépartissables juridiques » de la rémunération équitable prive les sociétés civiles d’artistes et de producteurs de droits voisins de près de 25 M€, qui alimentaient l’aide à la création de leurs membres et dont une partie était susceptible d’abonder les futurs programmes d’aides du Centre national de la musique.

Dans ce contexte, il est proposé de créer une taxe sur les ventes françaises de matériels audio principalement destinés à l’écoute de musique (enceintes connectées ou non, platines, casques d’écoute, chaînes) afin de corriger une anomalie, ce secteur bénéficiant de la création sans la financer.

Il s’agit d’un marché dynamique, principalement porté pas des entreprises extra-européennes, qui représente 20 millions d’unités vendues et plus d’1,2Mds€ de chiffre d’affaires TTC en 2019 (+ 14 % en deux ans). L’assiette est suffisamment large pour appliquer un taux très faible (1 %) afin de minimiser tout risque de répercussion sur le consommateur.

Il est par ailleurs proposé de ne pas affecter cette taxe pour permettre au gouvernement de soutenir d’autres acteurs du monde sonore que le CNM, comme les radios par exemple.

Tel est l’objet du présent amendement.



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.