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Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2024

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION DIRECTION DE L'ACTION DU GOUVERNEMENT

(n° 127 , 128 , 130, 132, 134)

N° II-204

27 novembre 2023


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Défavorable
Rejeté

M. GONTARD, Mme SENÉE, MM. BENARROCHE, Grégory BLANC, DANTEC, DOSSUS et FERNIQUE, Mme GUHL, M. JADOT, Mme de MARCO, M. MELLOULI, Mme OLLIVIER, M. PARIGI, Mme PONCET MONGE, M. SALMON et Mmes SOUYRIS et Mélanie VOGEL


Article 35 (crédits de la mission)

(État B)


Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Coordination du travail gouvernemental

dont titre 2

1 000 000

 

1 000 000

 

Protection des droits et libertés

dont titre 2

 

1 000 000

 

1 000 000

TOTAL

1 000 000

1 000 000

1 000 000

1 000 000

SOLDE

0

0

Objet

Cet amendement vise à augmenter d’un million d’euros l’enveloppe d’attribution de subventions allouées par la Première ministre aux fondations politiques.

Plus précisément, l’abondement de ce budget doit permettre à chacune des fondations politiques de produire et diffuser - notamment à destination de la représentation nationale - des pistes et options diverses pour affronter les nombreuses crises écologiques, sociales ou géopolitiques que nous traversons actuellement.

De plus, cette hausse du budget permettrait aussi de préserver l’indépendance et la diversité des opinions politiques de notre pays. Or, le résultat  fragmenté des dernières élections législatives et l’évolution profonde du paysage politique français appellent à un accroissement des aides allouées aux fondations politiques afin de préserver une pluralité des opinions politiques.

Dans une récente tribune publiée dans le journal Le Monde, 33 personnalités du monde des idées, dont de nombreux directeurs et directrices de think tanks, ont appelé à augmenter les moyens alloués à ces structures afin de pouvoir mieux travailler. Ils pointent notamment le retard de la France en la matière comparé à d’autres pays européens, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne ou l’Espagne, ainsi que les Etats-Unis. Ce manque de financement fait selon eux peser un “risque d’influences étrangères” et “d’ingérences idéologiques qui pourraient cheminer au sein d’entités particulièrement fragiles”.

Enfin, cette augmentation du budget doit aussi permettre à ces structures de limiter leur recherche de financements privés afin de restreindre les conséquences sur leurs fonctionnements internes. En mai 2022, Didier Migaud, président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a indiqué envisager d’inscrire les think tanks au registre des lobbies au regard du poids parfois très important des financements privés dans leur fonctionnement, poids qui a notamment un impact sur le choix des sujets étudiés et leur approche.

En résumé, cette hausse des moyens alloués aux fondations politiques apparaît comme un réel levier de préservation de l’indépendance et de la diversité des fondations politiques.

Afin de gager cette augmentation dans le respect des règles prévues par la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), il est proposé de prélever 1 million d’euros au programme 308 dédié à la « Protection des droits et libertés » en son action n°6 « Autres autorités indépendantes », hors titre 2, et ce au profit de l’action n° 1 « Coordination du travail gouvernemental » du programme 129 « Coordination du travail gouvernemental » et plus précisément des crédits destinés à l’intendance du cabinet de la Première ministre et au versement des subventions accordées par la Première ministre aux fondations et associations œuvrant en faveur des droits de l’homme et du développement de la citoyenneté.

Néanmoins, l’intention de cet amendement n’étant pas de réduire les moyens affectés à ce programme, les auteurs de cet amendement appellent le gouvernement à lever le gage.