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Direction de la séance

Proposition de loi

Profession d'infirmier

(1ère lecture)

(PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE)

(n° 558 , 557 )

N° 77

2 mai 2025


 

AMENDEMENT

présenté par

C
G  

Mmes SOUYRIS et PONCET MONGE, MM. BENARROCHE, Grégory BLANC et DANTEC, Mme de MARCO, MM. DOSSUS, FERNIQUE et GONTARD, Mme GUHL, MM. JADOT et MELLOULI, Mme OLLIVIER, M. SALMON et Mmes SENÉE et Mélanie VOGEL


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 1ER


Après l'article 1er

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport évaluant l'opportunité de porter la formation initiale des infirmiers à quatre années dont une de professionnalisation.

Objet

La formation initiale des étudiant·e·s en soins infirmiers, actuellement limitée à trois ans en Institut de formation en soins infirmiers (IFSI), n’est plus adaptée aux défis complexes de la santé contemporaine. Alors que la majorité de nos voisin·e·s européen·ne·s (Espagne, Portugal, Belgique) ont porté la durée de formation à quatre ans avec des résultats probants — autonomie renforcée, qualité des soins améliorée — la France est restée figée dans un modèle datant de près de cinquante ans.

Aujourd’hui, le constat est alarmant : sur 36 000 étudiant·e·s admis·es chaque année en IFSI, seules 26 000 personnes obtiennent leur diplôme d’État, et près de 50 % des infirmier·e·s diplômé·e·s quittent l’exercice hospitalier dans les dix ans suivant leur diplomation. Il est urgent d’agir pour inverser cette tendance, fidéliser les professionnel·le·s et répondre aux besoins en santé publique.

L’ajout d’une quatrième année de formation, conçue comme une année de professionnalisation sur le modèle du « docteur junior », permettrait de consolider les apprentissages théoriques et pratiques en milieu clinique. Cela offrirait un temps adapté pour : alléger la densité actuelle du programme (4 600 heures réparties sur trois ans, soit trois fois plus qu’une licence universitaire classique) et réduire le taux d’abandon en formation ; intégrer de nouvelles compétences désormais reconnues réglementairement (prescription vaccinale, prescription de substituts nicotiniques, etc.) ; renforcer des domaines insuffisamment couverts tels que la psychiatrie, la santé mentale, la pédiatrie et les soins critiques ; et mettre en place un véritable tutorat et compagnonnage clinique pour soutenir les étudiant·e·s en difficulté.

Cette évolution est soutenue par le Conseil National Professionnel Infirmier (CNPI) et a fait l’objet d’une tribune cosignée par 19 organisations infirmières. Cet amendement a été préparé avec l’appui du Syndicat national des professionnel·le·s infirmier·e·s (SNPI).