Direction de la séance |
Proposition de loi Permettre aux salariés de certains secteurs de travailler le 1er mai (1ère lecture) (PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE) (n° 777 , 776 ) |
N° 12 30 juin 2025 |
AMENDEMENTprésenté par |
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Mmes PONCET MONGE et SOUYRIS, MM. BENARROCHE, Grégory BLANC et DANTEC, Mme de MARCO, MM. DOSSUS, FERNIQUE et GONTARD, Mme GUHL, MM. JADOT et MELLOULI, Mme OLLIVIER, M. SALMON et Mmes SENÉE et Mélanie VOGEL ARTICLE UNIQUE |
Alinéa 7
Supprimer cet alinéa.
Objet
L’amendement tend à supprimer l’alinéa autorisant, le 1ᵉʳ mai, l’ouverture des établissements « dont l’activité répond à un besoin du public lié à un usage traditionnel propre au 1ᵉʳ mai ». Sous cette formule se profile surtout le commerce de fleurs, parallèlement à la tradition d’autoriser le 1ᵉʳ mai la vente de muguet dans l’espace public. Or les représentants du secteur des fleuristes mènent depuis 2023 une campagne médiatique soutenue pour obtenir une dérogation permanente.
Rappelons que rien n’interdit un artisan à ouvrir son commerce et de vendre des préparations avec du muguet préparées la veille avec les salariés et cette demande de dérogations n’émane pas que des commerces indépendants, mais aussi des jardineries, qui pour 60 % vendent autre chose que du muguet le 1er mai.
Il n’est pas sûr que les petits commerces soient les bénéficiaires principaux de cette dérogation et en tout état de cause, cela reviendra demain à légitimer une stratégie du pied dans la porte : après les fleuristes viendront d’autres secteurs se réclamant d’un prétendu « usage traditionnel » détricotant peu à peu l’unique jour férié obligatoirement chômé, d’autant que beaucoup de fêtes ce jour là se sont greffées sur des fêtes locales.
Il serait en outre paradoxal pour le législateur de récompenser ceux qui déclarent ouvertement qu’ils ouvriront avec des salariés, permis ou pas ; valider ce comportement revient à encourager le mépris de la loi. Le législateur n’a pas pour mission de satisfaire des intérêts économiques particuliers, mais de protéger un temps commun qui, depuis les grèves pour la journée de huit heures jusqu’à sa consécration légale en 1948, rappelle que l’aspiration à un temps libre de toute subordination pour les travailleuses et travailleurs est un temps d’émancipation.