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Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026 (1ère lecture) PREMIÈRE PARTIE (n° 138 , 139 , 143, 144) |
N° I-1059 rect. bis 1 décembre 2025 |
AMENDEMENTprésenté par |
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M. GILLÉ au nom de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable ARTICLE 36 |
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I. – Alinéa 2, tableau, dernière colonne, sixième ligne
Remplacer le montant :
500 000 000
par le montant :
550 000 000
II. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
... – L’article L. 425-20 du code des impositions sur les biens et les services est ainsi modifié :
1° Le deuxième alinéa est remplacé par deux alinéas ainsi rédigés :
« II. – A compter de 2025, une fraction égale à 50 000 000 € du produit de la taxe est affectée annuellement à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France. Cette fraction est dédiée à la conduite d’un programme de cofinancement d’études et de travaux à réaliser sur les ponts et autres ouvrages d’art sous la responsabilité des communes exerçant la compétence définie au 5° de l’article L. 2122-21 du code général des collectivités territoriales ou, le cas échéant, des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre auxquels cette compétence a été transférée dans les conditions prévues au II de l’article L. 5214-16, au I de l’article L. 5215-20, au I de l’article L. 5215-20-1 ou au II de l’article L. 5216-5 du même code.
« Ce montant est exclusivement dévolu à ce programme de cofinancement de travaux à réaliser sur les ponts et autres ouvrages d’art et ne peut être redéployé au profit du financement de dépenses d’investissement d’une autre nature dans le champ des dépenses qui peuvent être financées par l’Agence mentionnée à l’article L. 1512-19 du code des transports aux termes de l’article R. 1512-12 du même code. » ;
2° Le troisième alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée : « La répartition de cette fraction entre les affectataires est déterminée en fonction de la longueur de voirie en gestion selon des modalités définies par décret. » ;
3° Le quatrième alinéa est supprimé.
Objet
Le programme national ponts (PNP), lancé en 2021 à la suite d’une recommandation du Sénat, a permis de recenser et remettre un carnet de santé à 14 848 communes pour plus de 41 000 ponts. À ce jour, grâce aux 55 M € dévolus au PNP Travaux, 86 ponts ont bénéficié de travaux de réparation et 80 sont en cours de travaux, sur un total de 335 projets ayant fait l’objet d’une décision attributive de subvention.
Sur la base du rythme de consommation actuel et du nombre de dossiers en attente, le reliquat de l’enveloppe du PNP qui sera disponible au 1er janvier 2026 (estimée à 7 M €) sera totalement épuisé entre fin février et fin mars 2026. Or, ce dispositif fait l’unanimité et répond à une demande forte des élus locaux : compte tenu de sa réussite et du nombre croissant de communes engagées dans la phase d’études du PNP (plus de 200 dossiers devraient être déposés d’ici mars 2026), il est nécessaire de poursuivre ce programme et de ne pas interrompre la dynamique impulsée avec l’ingénierie locale.
Selon le Cerema, en tenant compte de la dynamique actuelle, un rythme d’attribution des subventions entre 2,3 et 3,5 M €/mois en 2026 serait envisageable : l’enveloppe budgétaire annuelle associée devrait alors être comprise entre 34,5 et 42 M € et ce, uniquement pour traiter les ouvrages classés 4 (soit ceux présentant des défauts majeurs de structure). Pour répondre aux demandes de subvention des communes, une enveloppe minimale comprise entre 27,5 M € et 35 M € serait donc nécessaire en 2026.
La loi de finances initiale pour 2024 a prévu l’affectation d’une fraction égale à un douzième du produit de la taxe sur l’exploitation d’infrastructures de transport de longue distance (TEILD) aux communes exerçant la compétence voirie, ce qui représente une enveloppe annuelle d’environ 50 M €. En pratique, cette répartition revient à attribuer aux communes des montants particulièrement faibles, qui seraient de l’ordre de 1300 euros en moyenne, la médiane étant inférieure à 800 euros.
Dans la mesure où ces montants ne permettront pas de consolider les capacités d’investissement des communes en faveur de leur voirie, le présent amendement propose de réorienter la fraction de TEILD qui leur était attribuée (soit 50 M €) à l’Afit France, au profit du financement du PNP. Il traduit ainsi l’une des recommandations formulées par la conférence « Ambition France Transport ».
De fait, la réorientation de ces crédits vers le PNP présentera une réelle valeur ajoutée pour les communes : plutôt qu’un saupoudrage, il s’agit de mutualiser cette enveloppe au bénéfice de l’entretien des ouvrages d’art communaux. Ces infrastructures soulèvent en effet de lourds enjeux techniques et financiers, auxquels les petites communes ne sont pas en mesure de faire face sans un soutien de l’État. Or, la détérioration des ouvrages d’art est susceptible d’engendrer des conséquences dramatiques pour la sécurité des usagers, mais aussi pour le développement économique des territoires et la vie quotidienne de leurs habitants. En outre, les conséquences déjà visibles du changement climatique renforcent encore la nécessité d’identifier dès aujourd’hui des ressources pérennes pour assurer leur entretien.