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Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2026

(1ère lecture)

PREMIÈRE PARTIE

(n° 138 , 143, 144)

N° I-1091

24 novembre 2025


En attente de recevabilité financière

 

AMENDEMENT

présenté par

C
G  

Mme ANTOINE


ARTICLE 36


I. – Alinéas 38 à 40

Supprimer ces alinéas.

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

... – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

Objet

Le projet de loi de finances pour 2026, en son article 36, supprime l’exonération de la taxe d’apprentissage pour les associations, fondations, fonds de dotation, congrégations et syndicats non soumis à l’impôt sur les sociétés. 

La taxe d’apprentissage a pour objet de favoriser l’égal accès à l’apprentissage en contribuant au financement d’actions de développement de l’apprentissage. 

Elle est due par les employeurs passibles de l’impôt sur les sociétés ainsi que par les entrepreneurs individuels, quel que soit le nombre de salariés employés. Elle est assise sur la masse salariale (à l’exclusion des apprentis employés dans des entreprises de moins 11 salariés). Le taux de la taxe d’apprentissage est de 0,68 % réparti en deux fractions : une part principale de 0,59 % destinée au financement de l'apprentissage et recouvrée par l'URSSAF ou la caisse de la mutualité sociale agricole (MSA) et le solde de 0,09 % destiné au financement des formations initiales technologiques et professionnelles et versé annuellement à l’URSSAF ou la caisse de la mutualité sociale agricole (MSA). 

Le solde de la taxe d’apprentissage peut être versé à certains établissements d’enseignement, d’orientation ou d’insertion professionnelle, mais aussi à d’autres types d’organismes habilités, tels que des organismes à but non lucratif, à raison de leur action au plan national en faveur de la promotion de la formation technologique et professionnelle initiale et des métiers. 

Il est donc surprenant que la taxe d’apprentissage puisse être versée par les organismes à but non lucratif alors même qu’ils en sont bénéficiaires pour partie dans la mesure où ils participent eux-mêmes au développement de l’apprentissage. C’est notamment le cas des associations du champ sanitaire, social et médico-social, financées par des budgets publics. 

Rappelons enfin que les organismes sans but lucratif, dès lors qu’ils ne sont pas assujettis à la TVA, sont déjà soumis à la taxe sur les salaires qui s’applique sur la même assiette. La suppression de l’exonération de la taxe d’apprentissage contribue donc encore à alourdir les charges de ces organismes qui se trouvent déjà dans une situation financière très délicate (1/3 des associations employeuses disposent d’une trésorerie inférieure à trois mois en 2025). 

Par conséquent, cet amendement, travaillé avec France générosités, vise à maintenir l’exonération de taxe d’apprentissage spécifique aux organisations à but non lucratif.