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Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026 (1ère lecture) PREMIÈRE PARTIE (n° 138 , 143, 144) |
N° I-980 24 novembre 2025 |
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En attente de recevabilité financière |
AMENDEMENTprésenté par |
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M. CAMBIER ARTICLE 21 |
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Après l’alinéa 73
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
« ...° Les résidus de déchets destinés à faire l’objet d’une transformation en combustibles solides de récupération, une combustion aux fins de la production de chaleur, d’électricité ou de gaz bas-carbone au sens de l’article L. 447-1 du code de l’énergie.
Objet
Le réchauffement climatique et la guerre en Ukraine nous ont fait prendre conscience de l’impérieuse nécessité d’agir sur notre consommation énergétique et nos émissions de CO2. Désormais, la sobriété énergétique est de mise aussi bien quantitativement que qualitativement. Ainsi, dans un contexte de planification écologique, faire de nos déchets de l’énergie apparaît comme une évidence pour limiter notre impact environnemental et garantir notre souveraineté stratégique.
Fabriqués à partir de refus de tri issus du recyclage de déchets non dangereux, les combustibles solides de récupération (CSR) sont une énergie alternative, locale, en partie décarbonée et renouvelable. Concrètement, ils alimentent des cimenteries ou encore des chaudières industrielles ou urbaines tout en réduisant l’enfouissement des déchets[1].
En 2023, les capacités théoriques de production de CSR en France ont atteint 2,5 millions de tonnes. Toutefois, les sites ne sont actuellement qu’à 20 % de leur capacité, du fait d’un manque criant de demande. En 2023, 510 000 tonnes de CSR ont été consommés, dont seulement 61 000 tonnes par des chaufferies implantées sur le territoire national. A horizon 2040, la capacité de production de CSR est pourtant estimée à 4,8 millions de tonnes.
De plus, la production d’énergie à partir de ces déchets pourrait remplacer près d’1/3 des énergies produites à partir des importations actuelles de gaz russe[2] dès 2025. A cette date, ce sont près de 25 TWh d’énergie qui pourront être produits à partir de déchets et 38 TWh à l’horizon 2030 pour contribuer à l’indépendance énergétique de la France. L’énergie annuelle produite par 1 million de tonnes (Mt) de CSR permettrait d’éviter l’importation de 1,8 millions de barils de pétrole ou encore de 300 millions de m3 de gaz.
Le seul frein au développement de cette filière réside dans la faible demande et l’amoindrissement des soutiens via le fond économie circulaire de l’ADEME, supprimés en 2025. C’est pourquoi il est urgent de conférer un avantage compétitif aux CSR par rapport au stockage des déchets et à l’utilisation de matières premières vierges.
Cet amendement entend donc exempter les résidus de tri des CSR de la TGAP afin d’encourager le développement d’une filière industrielle stratégique et inciter les entreprises à remplacer les combustibles fossiles et continuer à produire en France des biens stratégiques.
[1] Article 110 de la loi AGEC : 70 % de valorisation énergétique des déchets non recyclables d’ici 2025
[2] Communiqué de presse « Indépendance stratégique de la France : le rôle clé de la filière Transformation et Valorisation des Déchets (TVD) » , Conseil national de l’Industrie et Confédération des Métiers de l’Environnement, 2022