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Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026 (1ère lecture) SECONDE PARTIE MISSION RELATIONS AVEC LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES (n° 138 , 139 , 143, 145) |
N° II-1823 rect. 9 décembre 2025 |
AMENDEMENTprésenté par |
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MM. PATIENT et THÉOPHILE ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 77 |
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Après l’article 77
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
À la deuxième phrase du I de l’article L. 2336-4 du code général des collectivités territoriales, le taux : « 33 % » est remplacé par le taux : « 63 % ».
Objet
Amendement de repli
Le présent amendement propose de réhausser de 33 % à 63 % le taux de majoration du quotient démographique servant à calculer la quote-part ultramarine du FPIC.
Cette modification répond à un impératif d’harmonisation des dispositifs de péréquation ultramarine. En effet, depuis 2023, la dotation d’aménagement des communes d’outre-mer (DACOM) est constituée d’une quote-part de la DGF calculée à partir d’un quotient démographique majoré de 63 %. Les évaluations avaient montré que le taux de 33 % utilisé précédemment ne permettait pas de compenser de manière juste les différences de richesse entre les collectivités hexagonales et les collectivités ultramarines. Il en va de même pour le FPIC.
Le FPIC, créé en 2012, consiste à prélever une fraction des ressources fiscales de certaines collectivités pour la reverser à des collectivités moins favorisées. La montée en puissance du FPIC est intervenue pendant la baisse des dotations et a ainsi permis d’atténuer la baisse des dotations des collectivités les plus fragiles de l’Hexagone.
Les EPCI des DOM contribuent au FPIC de la même manière que les EPCI de l’Hexagone. Cependant, pour le reversement des sommes collectées une règle spécifique s’applique. Une quote-part du FPIC est constituée sur un critère démographique majoré de 33 %. Elle représente l’enveloppe répartie entre les collectivités des outre-mer selon les règles générales. Il en résulte que 40 % des EPCI des DOM qui seraient normalement éligibles au reversement dans le cadre du droit commun, en sont privés afin, officiellement, de soutenir davantage les EPCI des DOM les plus pauvres.
40 % des EPCI des DOM sont donc soumis à un double effort, un prélèvement pour financer la solidarité nationale dans le cadre du droit commun et une perte de recettes, pour financer la solidarité ultramarine…
Or, circonstance aggravante, dans le cadre du droit commun tous les EPCI des DOM seraient gagnants, pour 34 M € au total y compris les plus pauvres.
Depuis la création du FPIC, les EPCI des DOM ont ainsi perdu de manière cumulée 330 M €. D’où les effets persistants de la baisse des dotations de l’État dans certains territoires.
Signalons que la plupart des communes guyanaises bénéficient d’une amélioration de leur situation financière, grâce à la rétrocession de l’octroi de mer compensée par l’État (100 €/hab), mais, celles qui rencontrent le plus de difficultés (Kourou et Iracoubo) se situent dans le seul EPCI guyanais privé du reversement du FPIC et désormais contributeur pour le FPIC ainsi que pour le DILICO.
En 2025, les 3 EPCI des DOM éligibles au DILICO, sont les seuls contributeurs nets au FPIC au lieu d’en être bénéficiaires nets dans le cadre du droit commun : une double ponction qui déstabilise les territoires les plus fragilisés par la baisse des dotations car privés de FPIC de façon dérogatoire depuis 2012.