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Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026 (1ère lecture) SECONDE PARTIE MISSION ÉCONOMIE (n° 138 , 139 , 140, 143) |
N° II-2266 rect. 10 décembre 2025 |
AMENDEMENTprésenté par |
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MM. REDON-SARRAZY, MÉRILLOU et MICHAU, Mmes BLATRIX CONTAT, BONNEFOY et ESPAGNAC, MM. KERROUCHE et Patrice JOLY, Mme NARASSIGUIN, MM. MARIE, RAYNAL, UZENAT et ZIANE, Mme ARTIGALAS, MM. BOUAD, CARDON, MONTAUGÉ, PLA, STANZIONE, TISSOT, KANNER et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain Article 49 (crédits de la mission) (État B) |
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Modifier ainsi les crédits des programmes :
(en euros)
Autorisations d’engagement | Crédits de paiement | |||
| + | - | + | - |
Développement des entreprises et régulations dont titre 2 |
| 27 800 000 |
| 27 800 000 |
Plan France Très haut débit | 27 800 000 |
| 27 800 000 |
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Statistiques et études économiques dont titre 2 |
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Stratégies économiques dont titre 2 |
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Financement des opérations patrimoniales en 2026 sur le compte d’affectation spéciale « Participations financières de l’État » |
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TOTAL | 27 800 000 | 27 800 000 | 27 800 000 | 27 800 000 |
SOLDE | 0 | 0 | ||
Objet
L’inclusion numérique est une véritable politique publique déployée depuis 2018 et déclinée partout sur le territoire. Elle s’inscrit dans un temps long pour engager durablement une réduction des inégalités et une montée en compétence de chaque citoyen. Car, si les Français sont de plus en plus connectés, ils ne sont pas toujours à l’aise avec les outils et services numériques mis à leur disposition. Le nombre de personnes « éloignées du numérique » a même augmenté au cours des cinq dernières années, passant de 13 à 16 millions. La fracture est avant tout sociale (les personnes les moins diplômées sont les plus en difficulté) et territoriale (on est plus éloigné du numérique en zone rurale que dans les villes).
Le dispositif des « Conseillers numériques » s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale pour un numérique inclusif. Il a été mis en place grâce à la mobilisation de 250 M€ du plan France relance permettant la création de 4 000 postes de conseillers numériques en deux ans.
L’ambition est bien de permettre à tous les Français de développer leur culture numérique et de diversifier, en sécurité et en confiance, les usages qu’ils ont des services numériques, de rendre plus accessible un usage quotidien du numérique et de favoriser l’insertion professionnelle et le retour à l’emploi pour les publics fragilisés.
La réduction brutale du budget alloué aux conseillers numériques suscite l’incompréhension des élus et acteurs locaux qui craignent une mise en péril de la politique d’inclusion numérique dont la mise en place a les fortement mobilisé ces dernières années.
L’action n° 3 « Inclusion numérique » au sein du programme 343 voit ses crédits diminuer de 66%.
C’est un manque de vision stratégique s’agissant d’un accompagnement de proximité fortement soutenu par les élus locaux et apprécié des populations les plus éloignées du numérique : 97% des personnes accompagnées ont le sentiment de progresser et 93% affirment gagner en autonomie numérique. En supprimant ainsi des postes de conseillers, l’État remettra en cause le principal dispositif de sa politique d’inclusion numérique rompant la dynamique des feuilles de routes locales en cours de signature. Plus globalement, la suppression de ces postes renforcera le sentiment d’abandon et de défiance de nos concitoyens qui souffrent déjà de la disparition des services publics, du développement des déserts médicaux et de l’éloignement culturel.
Ce désengagement de l’État va se traduire, en 2027, par un transfert intégral du dispositif sur le budget des collectivités territoriales, avec un maintien aléatoire de la politique d'inclusion numérique dans nos territoires en fonction de la capacité des collectivités à prendre en charge, ce qui est contraire aux enjeux d'équité et de cohésion territoriales.
Notre amendement propose de doter cette action au niveau des crédits votés en loi de finances pour 2025. En conséquence, il abonde en AE et en CP l'action 3 du programme 343 à hauteur de 27,8 millions d’euros et diminue pour un montant équivalent d’autorisations d’engagement et de crédits de paiement, l’action 23 « Industrie et services » du programme n° 134 « Développement des entreprises et régulations ». Cette compensation vise seulement à respecter les règles de recevabilité budgétaire et nous demandons au gouvernement d’effectuer l’abondement de crédits qui s’impose.