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Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2026

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION OUTRE-MER

(n° 138 , 139 , 140, 145)

N° II-531

1 décembre 2025


 

AMENDEMENT

présenté par

C Avis du gouvernement
G  
Non soutenu

MM. BENARROCHE, MELLOULI, Grégory BLANC et DOSSUS, Mme SENÉE, MM. DANTEC, FERNIQUE et GONTARD, Mme GUHL, M. JADOT, Mmes de MARCO, OLLIVIER et PONCET MONGE, M. SALMON et Mmes SOUYRIS et Mélanie VOGEL


Article 49 (crédits de la mission)

(État B)


Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Emploi outre-mer

dont titre 2

 

400 000

 

400 000

Conditions de vie outre-mer

400 000

 

400 000

 

TOTAL

400 000

400 000

400 000

400 000

SOLDE

0

0

 

Objet

Le présent amendement a pour objet d’étendre le bénéfice du passeport pour la mobilité de la formation professionnelle, prévu à l’article L. 1803-6 du code des transports, aux

élèves avocats ultramarins.

Cette mesure répond à un besoin bien identifié : les élèves avocats issus des territoires ultramarins sont aujourd’hui confrontés à une situation d’inégalité structurelle d’accès à

la formation professionnelle. En effet, aucun centre régional de formation professionnelle d’avocats (CRFPA) ne dispense la formation initiale complète outre-mer. Ces jeunes sont

donc contraints de se déplacer dans l’Hexagone pour suivre une formation de dix-huit mois, sans pouvoir bénéficier d’aucune aide de la LADOM, faute de statut clairement

défini (ni étudiants, ni salariés, souvent non inscrits à France Travail).

Cette exclusion les prive de tout accompagnement à la mobilité, alors même que les dispositifs existants ont précisément vocation à corriger les effets de la discontinuité

géographique entre les territoires ultramarins et l'hexagone. Il en résulte une atteinte manifeste au principe de continuité territoriale, pilier de la politique publique menée par

l’État dans ces territoires.

Afin de corriger cette iniquité, l’amendement propose donc :

- D’abonder les crédits de l’action 03 “Continuité territoriale” du programme 123 “Conditions de vie outre-mer” de la mission « Outre-mer » à hauteur de 400 000

euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement, afin de financer l’extension du passeport pour la mobilité de la formation professionnelle à ce

nouveau public ;

- De réduire à due concurrence les crédits de fonctionnement du programme 138  “Emploi outre-mer”, action 01 "Soutien aux entreprises".

Le coût prévisionnel de cette extension a été établi sur la base des données du Conseil national des barreaux et des centres régionaux de formation professionnelle d’avocats.

Il estime que 50 élèves avocats ultramarins suivent chaque année tout ou partie de leur formation en hexagone.

Pour chacun d’entre eux, la dépense moyenne liée à la mobilité comprend le prix du transport aérien aller-retour entre la collectivité d’origine et l'hexagone, évalué à environ

1 800 euros, une aide à l’installation d’environ 1 000 euros, ainsi qu’une allocation mensuelle de formation de 600 euros versée sur une période moyenne de six mois. Le

coût total par bénéficiaire ressort ainsi à environ 5 400 euros. En appliquant ce barème à un effectif moyen de 50 bénéficiaires, le coût global de la mesure peut être estimé à

270 000 euros, porté à 400 000 euros pour tenir compte des frais de gestion et des disparités territoriales de coût.

Le soutien à cette mesure donnerait une traduction concrète au principe de continuité territoriale, en garantissant aux élèves avocats ultramarins les mêmes chances

d’accéder à la formation et à l’exercice de leur profession que leurs homologues de l’Hexagone.

La diminution pour se faire des crédits 'emploi outre mer' ne répond qu'à un besoin de respecter les regles d'ecriture pour la recevabilité de cette proposition, et nous demandons au gouvernement de lever ce gage.



NB :Cet amendement a été travaillé en collaboration avec le Conseil National des Barreaux