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Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026 (1ère lecture) SECONDE PARTIE MISSION COHÉSION DES TERRITOIRES (n° 138 , 139 , 140, 142, 143) |
N° II-823 rect. 4 décembre 2025 |
AMENDEMENTprésenté par |
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MM. LAOUEDJ, BILHAC, CABANEL, FIALAIRE, GOLD, GROSVALET, GUIOL et MASSET, Mme PANTEL et M. ROUX Article 49 (crédits de la mission) (État B) |
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Modifier ainsi les crédits des programmes :
(en euros)
Programmes | Autorisations d’engagement | Crédits de paiement | ||
| + | - | + | - |
Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables | 98 000 000 |
| 98 000 000 |
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Aide à l’accès au logement |
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Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat |
| 98 000 000 |
| 98 000 000 |
Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire dont titre 2 |
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Politique de la ville dont titre 2 |
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Interventions territoriales de l’État |
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TOTAL | 98 000 000 | 98 000 000 | 98 000 000 | 98 000 000 |
SOLDE | 0 | 0 | ||
Objet
Si le maintien du parc d’hébergement à un niveau haut de 203 000 places dans ce PLF pour 2026 doit être lu à la fois comme une nécessité à court terme et le symptôme d’une incapacité à formuler une voie de sortie, la tension sur le parc devrait s’accroitre en 2026.
En effet, le PLF pour 2026 prévoit une réduction nette de 1 403 places dans le dispositif national d’accueil (DNA), géré par le ministère de l’intérieur pour les demandeurs d’asile, ainsi que de 12 300 places dans le parc d’hébergement des demandeurs d’asile (HUDA). Or, ces suppressions provoqueront un report vers le parc classique déjà saturé. Cette future tension s’accompagne de la hausse croissante de demandes dans le parc généraliste. En effet, le nombre de demandes d’hébergement d’urgence ne trouvant pas de réponse suite à un appel au 115 a été multiplié par 2,5 entre mars 2021 et mars 2024. En janvier 2025 ce sont ainsi 46,9 % des demandes d’hébergement d’urgence qui n’étaient pas pourvues, alors que l’évolution du parc d’hébergement et de la demande afférente demeurent l’un des indicateurs les plus sûrs de la détresse sociale.
La Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (DIHAL) estime d'ailleurs que les crédits manquants pour financer les capacités existantes de veille, d’hébergement et d’accompagnement social s’élèvent en 2025 à environ 200 millions d'euros. Le saut de 110 millions d’euros prévu dans le PLF pour 2026 doit ainsi être seulement lu comme un rattrapage, la sous-budgétisation étant moins marquée en 2026 qu’en 2025.
Par conséquent, afin de ne pas aggraver la pression sur le parc d'hébergement d'urgence généraliste, cet amendement prévoit la création de 10 000 places supplémentaires.
Considérant que le financement moyen annuel d’une place en hébergement d’urgence se situe entre 9 100 euros et 9 800 euros (enquête réalisée par la Fédération des acteurs de la solidarité en 2021), le coût d’une ouverture de 10 000 places supplémentaires est estimé à 98 millions d’euros par an.
En conséquence, et pour respecter les règles de recevabilité financière, cet amendement opère un transfert d’un montant de 98 millions d’euros en AE et en CP du programme 135 « Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat » vers l’action 12 « Hébergement et logement adapté » du programme 177 « Hébergement, parcours vers le logement et l’insertion des personnes vulnérables ».
Néanmoins, l’intention de cet amendement n’étant pas de réduire les moyens affectés à ce programme, son auteur appelle le Gouvernement à lever le gage.