Proposition de loi Lutte contre la maltraitance animale

Direction de la Séance

N°79 rect.

28 septembre 2021

(1ère lecture)

(PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE)

(n° 845 , 844 )


AMENDEMENT

C Défavorable
G Défavorable
Rejeté

présenté par

MM. SALMON, LABBÉ, BENARROCHE et DANTEC, Mme de MARCO, MM. DOSSUS, FERNIQUE, GONTARD et PARIGI et Mmes PONCET MONGE et TAILLÉ-POLIAN


ARTICLE 8

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Après l’alinéa 5

Insérer un alinéa ainsi rédigé : 

…° Le septième alinéa est supprimé ;

Objet

La loi du 16 février 2015 a intégré le statut d’être vivant doué de sensibilité au sein du code civil.  Mais la législation actuelle qui réprime les actes de cruauté envers un animal, n’interdit toujours pas  la corrida, qui fait l’objet d’une dérogation spécifique dans le Code pénal. 

Pourtant, la lutte contre la maltraitance animale fragilise peu à peu l’interprétation d’une loi plus  réellement adaptée aux attentes de la société, reposant encore sur des notions floues de « traditions  locales ininterrompues » ou de « courses de taureaux ». 

Cette législation actuelle apparaît désormais comme une tolérance dépassée du législateur répondant  à des pratiques d’un autre temps. 

Chaque année, ce ne sont pas moins de 1 000 taureaux qui sont torturés à mort en France pour  satisfaire ce rituel qui révèle l’atrocité d’une pratique qui perdure au nom de la seule coutume  locale. 

Pourtant, plusieurs pays qui pratiquaient la corrida ont fait le choix de l’interdire progressivement  comme le Chili, l’Argentine, Cuba ou encore l’Uruguay. La Catalogne a également eu le courage de  voter son interdiction en juillet 2010, faisant figure d’exception en Espagne. 

La France doit elle aussi remettre en question ce droit acquis à la souffrance animale. 

Le choix des français.e.s sur ce sujet est d’ailleurs sans appel. Plus de 75 % des Français sont pour  l’interdiction de la corrida, et 79 % estiment que les corridas ne peuvent plus être considérés comme  un spectacle à notre époque. 

Avec cet amendement, nous proposons donc la suppression de la dérogation actuelle de l’article  521-1 du code pénal accordé aux courses de taureaux et aux combats de coqs. En 2021, la torture ne  peut plus être un divertissement, comme la coutume ne peut plus justifier l’impunité d’une telle  cruauté.