Languedocien, fils de vigneron, Gaston Doumergue poursuit
une carrière dans la magistrature lorsque le siège de député du Gard devient vacant.
Brillamment élu au Palais Bourbon, il y siège pendant dix-sept ans dans les rangs du
groupe radical-socialiste et y défend avec ardeur ses convictions républicaines et
laïques. En 1910, il passe au Sénat. Plusieurs fois
ministre, Doumergue est sollicité par Poincaré en 1913 et devient président du Conseil.
Mais son cabinet, affaibli par une situation internationale difficile et par le scandale
qui touche lépouse de son ministre des Finances, Joseph Caillaux, tombe en 1914.
Ministre des Colonies de Briand jusquen 1917, Doumergue reprend, après la chute du
cabinet Briand, son activité au Sénat où il devient président du groupe de la gauche
démocratique.
En février 1923, il remplace Léon Bourgeois à la
présidence de la Haute Assemblée. Lannée suivante, il se présente à la
magistrature suprême et lemporte devant Paul Painlevé. Son septennat sera marqué
par une forte instabilité ministérielle, ce qui ne lempêche pas de devenir une
figure populaire, affectueusement surnommée Gastounet. Retiré en
Haute-Garonne à la fin de son septennat, il est rappelé à Paris en 1934 par
Albert Lebrun, qui voit en lui un homme au dessus des partis capable de ramener le
calme dans le pays après le choc des émeutes du 6 février.
Président du Conseil, Doumergue constitue un cabinet de
rassemblement et instaure avec les Français un dialogue direct et rassurant, en
inaugurant une forme encore peu usitée de communication politique : la
causerie radiophonique au coin du feu. Son ministère dure
jusquen novembre, date à laquelle il démissionne, sur une divergence de ses
ministres radicaux. Il meurt en 1937, dans sa maison dAigues-Vives.
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