Dabord député de la Drôme, Emile Loubet,
républicain modéré, devient sénateur de ce département en 1885. Il occupe au
Luxembourg une place de premier plan. Il cumule en effet au sein de la Chambre Haute la
présidence de la commission des Finances et de celle des Douanes et il est un membre
influent du groupe des républicains. Ministre des
Travaux publics, plusieurs fois ministre de lIntérieur, président du Conseil entre
février et décembre 1892, Emile Loubet devient président du Sénat en janvier 1896.
Cest à ce titre quil préside en février 1899 la séance du Parlement
réunie pour procéder à lélection du successeur de Félix Faure à la présidence
de la République. Lorsque se termine cette séance, Loubet est devenu, à une large
majorité de votes, le septième président de la IIIe République. La France est alors en
pleine affaire Dreyfus.
Le nouveau président appelle à la modéra-tion :
personne na le droit de dire que je suis dreyfusard ou anti-dreyfusard. Je
suis avec la majorité de la Nation pour la vérité. Cette neutralité lui vaut
lhostilité de la droite : à lété 1899, il est injurié et frappé au champ
de courses dAuteuil. Mais son septennat sera toutefois placé sous le signe
dune grande stabilité gouvernementale, avec seulement quatre
présidents du Conseil. A la fin de son mandat, Emile Loubet se retirera dans la Drôme.
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