Monsieur le Ministre,

Monsieur l’Ambassadeur,

Monsieur le Directeur Général,

Messieurs et Messieurs,

Le Sénat se félicite d’accueillir aujourd’hui, en partenariat avec Business France, ce colloque économique consacré à la Pologne.

Je tiens d’abord à saluer la qualité des intervenants et à remercier tout particulièrement M. Jerzy KWIECINSKI, Ministre des Investissements et du développement de la République de Pologne, pour sa présence.

Mes remerciements s’adressent aussi à notre partenaire Business France, qui œuvre en faveur du rapprochement entre le monde des entreprises et celui des responsables politiques, diplomatiques ou institutionnels, et à notre ambassadeur à Varsovie, M. Pierre Levy, pour la qualité de son action au service des relations franco-polonaises.

Je regrette beaucoup de ne pas être présent parmi vous aujourd’hui, étant actuellement en déplacement officiel à Berlin, à l’invitation du Président du Bundesrat allemand.

Je remercie le Vice-Président du groupe d’amitié France-Pologne du Sénat, mon collègue Jean-Yves Leconte, qui connait très bien la Pologne, de représenter notre assemblée.

Je le regrette d’autant plus que ce colloque intervient quelques semaines après la visite officielle que j’ai effectuée à Varsovie, du 13 au 15 février à l’invitation du Maréchal du Sénat de Pologne, avec une délégation de sénateurs de différentes sensibilités.

Au cours de cette visite, nous avons eu des entretiens avec les plus hautes autorités polonaises : le Président de la République, le Premier ministre, le Maréchal de la Diète, le Maréchal du Sénat, le Président du Parti Droit et Justice, sans oublier les représentants de l’opposition. J’ai également eu l’honneur de prononcer une allocution devant le Sénat de Pologne lors d’une séance plénière.

A l’initiative de notre ambassadeur, Pierre Levy, nous avons eu, au cours d’un dîner-débat, un échange très riche avec les représentants des principales entreprises françaises présentes en Pologne.

Lors de cet échange, j’ai été particulièrement frappé par leur optimisme – ce qui est assez rare pour être souligné.

Quels sont les principaux enseignements que je retire de ce déplacement ?

Au-delà des liens anciens d’amitié, illustrés par Frédéric Chopin ou Marie Curie, la Pologne représente aujourd’hui un partenaire important de la France en Europe.

Avec une situation géographique centrale et un vaste marché de 40 millions d’habitants, une croissance économique de l’ordre de 4% et une main d’œuvre de grande qualité, la Pologne est ainsi l’un de nos principaux partenaires économiques en Europe.

Environ 1300 entreprises françaises sont implantées, employant plus près de 200 000 travailleurs polonais, notamment dans les secteurs des télécoms, de l’énergie, de la banque et de la distribution.

Dans de nombreux domaines, comme l’énergie, les transports ou l’armement, il existe de nombreuses opportunités pour renforcer encore nos relations, notamment la présence des PME.

Au niveau politique, il me paraît très important, dans le contexte du Brexit, de préserver l’unité des Vingt-Sept et d’éviter l’apparition de nouveaux clivages sur notre continent, entre le Nord et le Sud ou entre l’Est et l’Ouest.

La France et la Pologne sont, avec l’Allemagne, des partenaires stratégiques au sein de l’Alliance atlantique et de l’Union européenne.

Sur de nombreux sujets, comme le défi migratoire, l’agriculture ou les questions de sécurité et de défense, nous avons des intérêts communs.

Il nous faut enfin dissiper certains malentendus, qui affectent l‘image de la Pologne et nuisent à nos relations. Je pense notamment à la réforme de la justice ou à la loi qui a fait polémique sur les camps d’extermination.

Lors de mes différents entretiens, j’ai incité mes interlocuteurs à engager un dialogue étroit avec toutes les parties – opposition, Commission européenne, pays partenaires – afin de lever les incompréhensions réciproques.

En effet, je pense que, sans  se substituer à l’exécutif, la diplomatie parlementaire peut jouer un rôle important de facilitateur, pour rapprocher les points de vues, renforcer le dialogue et les échanges.

Avec le Maréchal du Sénat de Pologne et le Président du Bundesrat allemand, nous menons ainsi une concertation étroite dans le cadre du « Triangle de Weimar », avec des rencontres et des échanges réguliers, et ce sera le cas lors de la réunion des Présidents des Parlements de l’Union européenne à Tallinn en avril prochain.

Je tiens aussi à saluer l’action du groupe d’amitié France-Pologne du Sénat, présidé par notre collègue Jean-Pierre Leleux, en faveur du renforcement de nos relations.

Comme le disait le Général de Gaulle, lors de sa visite à Varsovie, en 1967 : « Polonais et Français, nous nous ressemblons tant et tant ! C’est vrai pour l’économie, la culture, la science. C’est vrai aussi pour la politique. (…) Le succès ou le malheur de l’un a toujours été lié au succès ou au malheur de l’autre ».

Je vous souhaite donc de fructueux travaux en formant le vœu que ce colloque permette de renforcer les relations franco-polonaises.

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