Le groupe interparlementaire France-Balkans occidentaux, présidé par M. Dominique de Legge, a reçu, le 10 octobre 2017, M. Guillaume Rousson, ambassadeur de France en Bosnie-Herzégovine. M. Jean-Yves Leconte, président délégué, et Mme Corinne Féret, Sénatrice, ont participé à cet entretien.

M. Rousson a dressé un tableau actualisé de la situation en Bosnie-Herzégovine, caractérisée selon lui par la faiblesse de toute menace sécuritaire à court ou moyen terme : les communautés cohabitent plus qu’elles ne vivent ensemble, mais il n’y a pas de heurts interethniques et, sur des dossiers importants, leurs responsables peuvent parvenir à un consensus. Néanmoins, près d’un an avant les prochaines élections, les acteurs politiques mobilisent une rhétorique nationaliste. Sur le plan économique et social, le taux de croissance relativement élevé (+3% cette année, et autant pour les trois ou quatre années à venir selon les prévisions du Fonds monétaire international) ne suffit pas à endiguer les départs relativement nombreux de jeunes, notamment parmi les personnes les plus diplômées.

La perspective européenne serait, selon lui, le meilleur moyen de stabiliser le pays durablement. La Bosnie-Herzégovine progresse sur la voie de l’adhésion et pourrait prétendre à son intégration dans une dizaine d’années. Se poserait alors toujours la question de l’architecture institutionnelle de l’État : à l’heure actuelle, les accords de Dayton signés en 1995, qui ont valeur constitutionnelle, ne sont pas remis en cause, mais leur compatibilité avec les règles de l’Union est incertaine. Le statut des citoyens bosniens non-membres de l’un des trois peuples constitutifs de la Bosnie-Herzégovine pose notamment problème, ainsi que l’a souligné l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire Sejdić-Finci (2009).

Les Sénateurs ont également interrogé M. Rousson sur l’état des relations bilatérales. La communauté française en Bosnie, peu nombreuse, est constituée principalement de familles binationales. L’Institut français, qui est implanté à Sarajevo, mais aussi à Mostar et Banja Luka, est dynamique et rencontre l’intérêt du public local. Les entreprises françaises, jusqu’alors peu présentes dans la zone et singulièrement dans le pays, accordent une attention croissante aux possibilités offertes par la Bosnie-Herzégovine en raison de son taux de croissance et des projets d’infrastructures initiés dans le cadre du processus de Berlin.

Ils ont formé le vœu d’un renforcement des échanges franco-bosniens et renouvelé leur disponibilité à y contribuer en particulier sur le plan interparlementaire.

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