Lundi 18 mars 2019, Mme Laurence Cohen (Val-de-Marne - CRCE), Présidente du groupe d’amitié France-Brésil, a reçu avec Mme Michelle Greaume (Nord – CRCE) M. Jean Wyllys, ancien député du Brésil, qui a été contraint à la démission après son élection suite à des menaces de mort, en raison de son orientation sexuelle et de son travail au sein de l’assemblée. Réfugié en Allemagne après les élections législatives, il a souhaité témoigner de ce qu’il a vécu depuis l’élection du nouveau Président de la République, Jair Bolsonaro, au nom de la défense des droits humains.

M. Jean Wyllys s’était fixé comme objectif principal durant son mandat parlementaire d’augmenter le budget au profit des droits humains au sens large. Homosexuel, issu d’un milieu très défavorisé, il souhaitait œuvrer pour les populations reléguées du Brésil. Favorable à la mise en œuvre d’une démocratie représentative de proximité, il avait fait le choix de faire valider par des « conseils citoyens » toutes les mesures qu’il proposait.

Il a fait état de sa vive inquiétude concernant la situation du Brésil caractérisée par un climat de haine alimenté par des organes de presse financés par des groupes « masculinistes » proches du nouveau Président. Il a notamment évoqué le cas emblématique de Marielle Franco, jeune femme militante noire, bisexuelle et issue d’une favela, membre du Conseil Municipal de Rio de Janeiro, qui a été assassinée le 14 mars 2018 et dont la mort n’a toujours pas été élucidée.

L’ancien député, très engagé sur la défense de la démocratie, s’inquiète du sort réservé aux populations autochtones face à la déforestation galopante ordonné par le ministre de l’Environnement. Le gouvernement de Jair Bolsonaro prône, en effet, la plantation intensive de soja sur les zones forestières protégées.

Mme Laurence COHEN, Présidente du groupe d’amitié, a salué le courage de M. Wyllys, se disant solidaire de son combat pour la défense de la démocratie et des droits humains au sens large. Elle avait d’ailleurs choisi l’effigie de Marielle Franco pour illustrer sa carte de vœux en 2019. Elle s’est engagée à prendre des initiatives pour faire connaître les atteintes aux droits humains aujourd’hui au Brésil.

Remerciant la sénatrice de son soutien, M. Jean Wyllys a souhaité que les portes de la France restent ouvertes aussi longtemps que « son pays sera plongé dans la nuit ». Aujourd’hui, il souhaite porter témoignage pour poursuivre son combat depuis l’Europe.

M. Jean Wyllys, Mmes Laurence Cohen et Michelle Gréaume

Au centre, M. Jean Wyllys, entouré de Mmes Laurence Cohen et Michelle Gréaume ainsi que de Geneviève Garrigos d’Amnesty International et de Glauber Sezerino d’Autres Brésils.

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