Le groupe d’amitié France-Vanuatu-Iles du Pacifique, présidé par Mme Catherine Procaccia (Les Républicains-Val-de-Marne), a organisé une réunion de travail consacrée à la Communauté du Pacifique (CPS), en présence de son directeur général, M. Colin Tukuitonga, de son directeur général-adjoint, M. Cameron Diver, et de M. Hervé Dejean de la Batie, secrétaire permanent pour le Pacifique, représentant de la France auprès de la CPS. Mmes Catherine Deroche (Les Républicains-Maine-et-Loire), Françoise Cartron (Socialiste et républicain - Gironde) et Vivette Lopez (Les Républicains-Gard), ainsi que MM. Jean-François Longeot (UC-Doubs), Bruno Sido (Les Républicains-Haute-Marne) et Robert Laufoaulu (Les Républicains-Wallis-et-Futuna) ont participé à cette réunion.

M. Colin Tukuitonga a d’abord rappelé que la CPS, fondée en 1947, disposait d’un budget d’une centaine de millions d’euros et qu’elle employait environ six cents personnes, réparties entre son siège à Nouméa, ses bureaux à Suva, capitale des îles Fidji, et ses antennes en Micronésie et au Vanuatu. D’une manière générale, l’organisation soutient ses États membres dans la mise en œuvre de leurs projets de développement afin d’améliorer les conditions de vie des populations.

La question du changement climatique est un enjeu majeur pour ses Etats membres, qui ont été très impliqués dans la négociation des Accords de Paris en 2015. La montée du niveau de la mer, l’acidification des océans qui détruit les récifs coraliens, la salinisation de l’eau douce, la multiplication des événements climatiques extrêmes sont autant de défis à relever pour les Etats de la CPS.

En matière agricole, la CPS a développé des semences hybrides (taro, patate douce) plus résistantes au sel. Elle soutient les projets visant à faciliter l’accès à l’eau potable et à améliorer l’état de santé des populations grâce à une meilleure alimentation et à une activité physique plus régulière. Elle cherche également à améliorer la qualité de l’éducation, alors qu’un grand nombre d’enfants ne sont pas scolarisés dans les pays mélanésiens (Papouasie-Nouvelle-Guinée, Vanuatu, îles Salomon) notamment.

La promotion des droits des femmes est un autre chantier de la CPS. Dans certains pays, 70 % des femmes âgées de quinze à quarante ans sont victimes de violences. La CPS encourage les Etats membres à se doter de législations protectrices et elle travaille avec les forces de police et les autorités judiciaires locales pour que les droits des femmes soient mieux pris en compte.

M. Robert Laufoaulu a demandé quelles relations les Etats membres de la CPS entretenaient avec la Chine.

M. Colin Tukuitonga a répondu que certains Etats entretenaient des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, d’autres avec Taiwan. La Chine propose parfois aux États insulaires des prêts à des taux avantageux pour financer la construction de leurs infrastructures. Mais si ces Etats ne parviennent pas à rembourser leurs prêts, elle prend alors possession de leurs équipements.

Mme Catherine Procaccia s’est interrogée sur le rôle de la CPS en ce qui concerne la pêche, important secteur d’activité pour les Etats du Pacifique.

M. Colin Tukuitonga a souligné que la CPS apporte son appui technique aux Etats océaniens et aux organisations régionales afin de favoriser la gestion durable des ressources halieutiques, le développement économique et la sécurité alimentaire. Elle dispose d’une expertise particulière en matière de pêcheries thonières, qui sont désormais mieux gérées et régulées grâce  à la mise en place de quotas et à une meilleure répartition des recettes. La CPS évalue les stocks de thon disponibles dans tout le Pacifique.

Beaucoup d’Etats du Pacifique demeurent dépendants des ressources qu’ils retirent de leurs concessions de pêche. L’accord de Nauru a permis à huit Etats de mettre en commun leurs licences et d’accroître ainsi leurs revenus. La pêche illégale demeure une source de difficultés : elle concerne surtout des navires qui disposent d’une licence de pêche mais dont les prises excèdent ce qui leur est autorisé.

M. Hervé Dejean de la Batie a fait observer qu’une coopération quadripartite, associant la France, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et les Etats-Unis, s’est mise en place pour surveiller les zones de pêche. Quoique peu formalisée, elle donne de bons résultats. L’accord Franz (France, Australie, Nouvelle-Zélande), conclu en 1992 pour coordonner les mesures mises en œuvre en cas de catastrophe naturelle, fonctionne également de manière satisfaisante, même s’il n‘a pas résolu toutes les difficultés en ce qui concerne la coordination avec les ONG. Enfin, l’Agence française de développement (AFD) prévoit de renforcer sa présence dans la zone Pacifique en y investissant 3 millions d’euros dans les prochaines années.

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